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La satire sociale dans le malade imaginaire

Commentaire de texte : La satire sociale dans le malade imaginaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Avril 2019  •  Commentaire de texte  •  1 226 Mots (5 Pages)  •  15 029 Vues

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Le malade imaginaire est une comédie-ballet, écrite en trois actes et en prose. Elle traite de divers thèmes à travers lesquels le dramaturge, Molière critique la société de l’époque. Dans cette pièce de théâtre comique, est donc faite une satire sociale. Ainsi nous retrouvons dans cet extrait du Malade Imaginaire, qui est la dernière scène de la pièce, une critique de la société, notamment de la médecine, faite par le biais de moqueries et de caricatures.

En quoi le théâtre est pour Molière, le lieu privilégié de la satire sociale ?

Une satire sociale, étant comme précédemment dit est une critique de la société par le biais de moqueries et de caricatures, ces derniers étant sujet au comique et aux rires, on peut donc affirmer qu’une comédie serait parfaite pour dénoncer et critiquer sur un ton amuseur poussé à l’excès. En effet, le théâtre est en lui-même un excès, d’où le terme « théâtral », d’autant plus que Molière joue ici dans le Malade imaginaire du « comique mêlé au théâtral » ce qui nous donne une pièce de théâtre burlesque ou la satire sociale, et précisément dans cette scène : la satire de la médecine, est bien affirmée.

Nous pouvons donc constater ici que dans un premier temps, le dramaturge se moque de la peur de la mort à travers le personnage d’Argan, un hypochondriaque. Il présente ici la maladie comme absurde et poussé jusqu’à la folie. Ainsi, le personnage d’Argan dans sa peur de la mort et des maladies, est prêt à faire n’importe quoi et croire n’importe qui pour pouvoir guérir des maladies qu’il se croit être victime. Effectivement, à l 30, Argan dit : « Allons, voyons cela. » après que Béralde et Toinette l’est convaincu de se faire médecin.  L’utilisation du mode impératif, montre ici la conviction d’Argan. Il y a dans cette phrase un ton autoritaire qui contraste avec les précédentes répliques d’Argan qui semble pleine de doute, par exemple à l 6 : « Je pense mon frère que vous vous moquez de moi… ». Pourtant après quelques arguments de la part de Béralde, aidé par Toinette, il réussit à se convaincre, car Béralde et Toinette jouent ici de cette peur de la mort qui hante Argan. En effet, le dramaturge utilise le rire pour parler de la mort et tourner celle-ci en dérision. Comme à la l 4-5 : « Voilà le vrai moyen de vous guérir bientôt ; et il n’y a point de maladie si osée, que de se jouer à la personne d’un médecin. », dans cette réplique, Toinette se moque d’Argan et de son hypochondrie, en décrivant le métier de médecin et la maladie comme un jeu : « jouer à la personne d’un médecin ». De plus, on peut constater que Molière use d’une antithèse entre « maladie » et « médecin », ce qui insiste sur l’incapacité des médecins, comparant leur métier à juste jouer aux malade. On peut donc affirmer que, les arguments utilisés pour persuader Argan ici dénigrent le métier de médecin pour faire croire à Argan qu’il en est capable. Par exemple à la l 15 : « L’on a qu’à parler avec une robe et un bonnet, tout galimatias devient savant, et toute sottise devient raison ». On peut clairement constater que Molière se moque des médecins à travers les mots de Béralde. Il utilise ici le présent de vérité générale pour affirmer ses dires tels une Vérité. Qui plus est, « tout galimatias devient savant, et toute sottise devient raison » est une hyperbole qui vise à critiquer l’arrogance dont faisait preuve les médecins en exagérant les connaissances médicales comme étant La Raison.

Ensuite, dans une deuxième partie du texte, la discussion est centralement tournée sur le métier de médecin et de la médecine en générale, ou Molière critique très explicitement celle-ci. En effet, en essayant de rassurer Argan sur ses capacités à pouvoir devenir médecin, Béralde octroi une image de facilité à la médecine. Ainsi nous pouvons voir que Molière utilise le champ lexical du savoir : « étudier » (l 7), « savant » (l8 et l 16), « habiles » (l 9 et l 13) pour montrer que la science de guérir les hommes nécessitent du savoir pourtant, il use aussi du champ lexical de la bêtise : « jouer » (l 5), «  galimatias/ sottises » (l 15-16) pour illustrer l’incompétence des médecins de l’époque.  Cet incapacité est aussi très bien critiqué par le dramaturge à travers la réplique de Béralde à la l 8-9 : « Il y en a beaucoup parmi eux qui ne sont pas plus habile que vous ». L’emploi d’une phrase comparative démontre le fait que les capacités d’Argan qui n’a jamais étudié la médecine seraient comparables et même supérieures à celles des médecins. Cela sous-entendrait aussi que les médecins, tout comme Argan ne seraient pas qualifiés à exercer leur métier. Ensuite, Molière nous montre aussi que la médecine de cette époque était plus faite d’apparence et d’illusion que de réels savoirs. La phrase : « La barbe fait plus de la moitié d’un médecin» (l 18) le démontre très-bien. C’est une phrase affirmative, qui affirme que les médecins ne sont faits que de paraitre : ils veulent paraitre intelligents au lieu de l’être. Cette réplique de Toinette voudrait donc dire que ressembler à un quelqu'un d’érudit, dans ce cas-ci donc c’est d’avoir une barbe, ferait d’Argan un médecin. Toujours dans cette optique de paraitre, d’avoir l’air intelligent, de paraitre médecin, on peut lire à la toute fin de la pièce la réplique du Praeses  (l 49-52) qui est rédigé tout en latin. Le latin étant une langue dite érudite et donc réservé aux érudits dont les médecins. Cela montre encore une fois la prétention dont ils pouvaient faire preuve et que Molière voulait critiquer. Donc, les médecins pouvait dire tout ce qu’ils voulaient, le terme « sottises » étant employé précédemment, tant que cela paraissait intelligents, en dépit  ces personnes ayant besoin de leur savoir qui ne peuvent rien comprendre. Et enfin, on peut remarquer que Molière critiquait la manière dont la médecine de l’époque était associée à l’amusement. Effectivement, on peut retrouver ici le champ lexical de l’amusement : « divertir » (l 34), « danses/ musiques » (l 35), «jouer » (l 39), « fantaisies » (l 41), « carnaval » (l44). Cela démontre que la médecine en ces temps, n’était pas prise au sérieux et que celle-ci était juste un prétexte pour réunir les bourgeois dans tes fêtes mondaines. Molière critique la manière dont les médecins profitaient de leur titre. Il utilise même l’hyperbole « carnaval » (l44) pour décrire cette situation et la caricaturer.

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