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La poésie ne peut-elle chanter que ce qui est beau ?

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Par   •  30 Novembre 2020  •  Dissertation  •  965 Mots (4 Pages)  •  3 542 Vues

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Dissertation : Poésie

   

     

        D’après Voltaire : « La poésie est une espèce de musique, il faut l’entendre pour la juger ». En effet la poésie est tout d’abord un genre littéraire mais aussi un art oratoire présent dans notre culture depuis de nombreux siècles, celui qui est en est le précurseur dans la mythologie grecque est Orphée, dont l’instrument fétiche, la lyre, a d’ailleurs donné son nom au lyrisme. On peut alors se demander si la poésie doit seulement chanter ce qui est beau, c’est-à-dire si elle ne doit aborder que cette thématique ou s’intéresser à autre chose. La poésie ne peut-elle donc chanter que ce qui est beau ? Dans une première partie nous montrerons que la poésie chante ce qui est beau puis dans une deuxième partie nous verrons que cette dernière ne chante pas seulement ce qui est beau.

     La poésie a pour habitude de chanter ce qui est beau. Effectivement depuis la création de la poésie, de nombreux poèmes ont comme thème la beauté. On peut prendre comme exemple le poème « parfum exotique » de Baudelaire. Dans ce poème Baudelaire célèbre la beauté en exposant sa vision de la femme. Ici la sensualité de la femme est omniprésente, cet aspect est accentué par de nombreux termes mélioratifs : « de ton sein chaleureux ». La femme est alors décrite comme une personne attirante et surtout envoutante. Néanmoins on peut tout de même remarquer le passage du sensuel au spirituel dans ce poème, il y a donc une correspondance entre les sensations. La théorie des synesthésies permet aussi d’illustrer la beauté dans ce poème puisqu’on y retrouve les cinq sens tout au long du poème, la vue : « les deux yeux », l’odorat : « je respire l’odeur », l’ouïe : « chant des mariniers », le goût : « fruits savoureux » et enfin le toucher : « ton sein chaleureux ». Ainsi à travers ce sonnet, de par sa structure et par son organisation syntaxique, Baudelaire célèbre la beauté tout en faisant voyager par la présence des cinq sens son lecteur dans sa rêverie où il est comblé.

On peut aussi remarquer que dans la poésie et principalement dans la poésie Baudelairienne l’alchimie poétique, autrement dit la transformation de la boue en or est une thématique omniprésente. Le poème « les petites vieilles » de Baudelaire en est l’exemple parfait. Dans ce poème Baudelaire présente la ville comme un lieu immonde et « les petites vieilles » comme des créatures laides en utilisant de nombreux termes péjoratifs tel que : « monstres disloqués… » Cependant on peut remarquer que Baudelaire ressent une certaine tendresse et compassion envers ces « petites vieilles » puisqu’il les décrit ensuite comme « des êtres singuliers, (…) charmants… » Par conséquent Baudelaire transforme la boue en or puisque la laideur, l’horreur… deviennent des objets poétiques dont on peut faire surgir la beauté. Ainsi les vieilles et la ville se confondent, oscillant entre laideur et beauté. La poésie chante ce qui est beau car l’Homme est attiré par ce qui est beau malgré cela la poésie ne chante pas seulement ce qui est beau.

La poésie ne chante pas seulement ce qui est beau. Au contraire cette dernière expose parfois la boue, la laideur. Dans le poème « le crapaud », Corbière dresse un portrait peu élogieux d’un crapaud qui est en fait un autoportrait dérisoire du poète à travers le double du crapaud. Ainsi ce dernier est décrit comme horrible et laid, on peut relever le champ lexical de la peur : « Horreur », « sombre », « l’ombre », « peur ». De plus le crapaud est ensuite assimilé à la boue : « Rossignol de la boue ».

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