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La petite Fadette commentaire composé

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Par   •  3 Novembre 2015  •  Commentaire de texte  •  1 510 Mots (7 Pages)  •  4 463 Vues

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Commentaire composé : La Petite Fadette, George Sand

Chapitre 3 : « Landry obéit bravement… d’aimer ça comme ses yeux »

Dans la notice qui précède La Petite Fadette, George Sand présente son œuvre comme étant un « soulagement passager », une parenthèse de douceur et d’amitié qui annihilera, le temps d’une lecture, la crainte et l’horreur d’un présent chaotique. En effet, La Petite Fadette dépeint, sur un  fond champêtre, les liens gémellaires et ses fragilités face à la séparation et à l’intrusion de l’amour. La séquence « Landry obéit bravement… d’aimer ça comme ses yeux » constitue une scène capitale pour la suite de l’intrigue puisqu’elle coïncide avec le départ de Landry du cercle familiale. Nous étudierons, dans un premier temps, l’aspect émotionnel de la scène. Ensuite nous analyserons l’opposition dressée entre les deux jumeaux et enfin, nous verrons comment cet extrait scellera le destin des deux jumeaux et introduira la suite des évènements.

Le départ de Landry pour la Priche est une épreuve douloureuse pour la mère et Sylvinet qui n’ont pu lui faire leurs adieux. C’est une véritable déchirure qui s’exprime par la présence d’un réseau lexical de l’émotion avec des termes comme « peine, sensible, cœur, soupir, sentant,  tant pleuré ». De plus,  l’épithète « pauvre » et l’expression «  eut le cœur si gros » traduisent le malheur et l’affliction éprouvée par la mère. La négation « ni si tranquille » suggère le trouble et l’agitation de celle-ci. Entendant malgré elle la discussion du père avec son fils, elle regarde par la fenêtre la sortie de Landry. Ce geste reflète implicitement l’émoi de la mère et son impuissance face à la situation. Sylvinet est également affecté par ce départ bien qu’il dorme à poings fermés et n’assiste donc  pas au départ de son frère. Toutefois, son inconscient est en éveil et on remarque l’agitation dans son sommeil avec les « gros soupirs » et les « gémissements ». Ce trouble, ce délire même appuie l’hypothèse selon laquelle les liens gémellaires relèveraient  d’un certain mysticisme. Cet extrait est une véritable lamentation qui suscite chez le lecteur de la compassion. L’auteur tente de toucher le lecteur par le pathos.

        En effet, l’écriture Sandienne a souvent été qualifiée de « féminine », une écriture facile venant du  cœur et qui épanche les sentiments. Ce qui n’était pas le cas par exemple de Gustave Flaubert, son ami de toujours, qui lui, est connue pour son écriture impersonnelle et impartiale. D’ailleurs, dans une de leur correspondance, Flaubert écrit : « Et puis j’éprouve une répulsion invincible à mettre sur le papier quelque chose de mon cœur. Je trouve même qu’un romancier n’a pas le droit d’exprimer son opinion sur quoi que ce soit ».Il n’en est rien en ce qui concerne George Sand. En effet, l’instance narrative répond à ce besoin d’attendrir et d’émouvoir. Bien que le narrateur soit extradiégétique, on ressent la charge émotionnelle déversée dans le discours. La récurrence de l’épithète « pauvre » pour qualifier à la fois la mère et le fils montre bien son empathie. On décèle la bienveillance du narrateur à travers le choix du lexique et les tournures phrastiques. On y retrouve peut être  l’attendrissement de l’auteur face à cette mère déchirée entre son amour pour ses deux bessons. En somme, c’est l’émotion et le pathos qui s’exprime dans cet extrait. La narration, le lexique, tout est mis en place pour transfigurer la peine des personnages afin d’ébranler les cœurs. Ceci nous amènera donc à analyser l’opposition apparente établie, par la mère, entre Sylvinet et Landry.

 

Une nette opposition s’établit entre les deux bessons, Sylvinet et Landry. Le premier, selon la mère est un petit homme sensible avec « le cœur d’une petite fille », le second est décrit pas sa force de caractère et son endurance. Bien qu’il soit l’ainée, Sylvinet est le plus vulnérable. Il est plus enclin aux caresses et aux petites attentions, des prédispositions héritées de sa mère qu’il ne quitte jamais depuis sa naissance. D’autre part, son nom « Sylvinet » avec le diminutif qu’il gardera pour toujours rend compte de son côté fragile et enfantin.  Landry, quant à lui, se présente comme un garçon qui fait grand cas du travail et du devoir. C’est un garçon courageux et responsable. L’antagonisme entre le lexique réservé à la description de Landry et celui consacré à l’image de Sylvinet est probant : Tandis que le cadet est associé à des termes raffinés tels que « caresses, attentions, câlin, gracieux, sensible tendre, doux », le second  hérite de termes tels que « travail, courage, étoffe, endurer, devoir, cœur un peu dur » qui connotent une certaine insensibilité et dureté de caractère. Cette opposition entre les deux frères révèle la préférence des parents. La mère se retrouve davantage dans le caractère docile et aimant de Sylvinet alors que le père apprécie plus la force et la bravoure de Landry. Bien que cette opposition semble légitime à première vue, elle n’est en réalité qu’apparente.

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