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La peste Albert Camus

Commentaire de texte : La peste Albert Camus. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Novembre 2015  •  Commentaire de texte  •  799 Mots (4 Pages)  •  2 727 Vues

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Corrigé de l'analyse du texte 3 de La Peste d'Albert Camus.

Introduction :

Présentation de l’œuvre et de l'auteur (voir séance 1).

Cet extrait se situe vers la fin du livre alors que l'épidémie de peste est à son paroxysme. Des camps retiennent les oranais en quarantaine. Alors que Tarrou accompagne Rieux dans la visite d'un malade, ils se retrouvent sur un toit-terrasse et Tarrou, après s'être assuré de l'amitié de Rieux à son égard, lui confie ses tourments. En effet il assiste un jour au réquisitoire de son père, alors avocat général, contre un homme qui paraît fragile et sans défense.Problématique : En quoi cet extrait est-il un réquisitoire contre la peine de mort ?Nous allons montrer en première partie comment Tarrou transfère son attention de son père à l'accusé en opérant une inversion des rôles puis en deuxième partie nous nous intéresserons à la diabolisation du père et de la société.

        En une seule journée Tarrou a cessé d'aimer son père. Il exprime ses émotions à travers la modalisation « je n'ai pourtant » », « Je crois » (ligne1)  « je ne puis dire » (ligne 9), Tarrou ne se souvient pas de tout mais les impressions laissées par cette journée sont très nettes. Avant même que son père ne prenne la parole, son attention s'est portée toute entière sur le coupable. Il ne s'explique pas pourquoi mais la fragilité de cet homme « petit » (ligne 2), qu'il décrit comme un animal traqué « au poil roux et pauvre » (ligne 2) ayant « l'air d'un hibou effarouché » (ligne 5) lui fait oublier ce père qu'il est venu « admirer ».

        Il y a comme une inversion des rôles avec le parallélisme aux lignes 3, 4 « ce qu'il avait fait et ce qu'on allait lui faire », le coupable devient une victime sans défense que l'on va « tuer » (ligne 11) ou plus précisément assassiner (ligne 22). C'est alors que Tarrou est débordé pas ses émotions qui lui serrent le « ventre » ligne 10, et dans une envolée lyrique (expression des sentiments personnels) il les compare à une « vague » qui l'emporte « aveuglément ». C'est pourquoi le rejet du père est inévitable car il ne peut se sentir proche des deux partis si opposés : « une intimité bien plus vertigineuse » (ligne 20) avec le condamné à mort.

Transition :  A travers le regard de Tarrou, l'auteur fait une critique sévère de la société qui légitime le crime sous couvert de justice.

        Le réveil est donc brutal à l'écoute de la voix du père, ce père qui est déjà condamné par son fils avant même de commencer son réquisitoire. Il est devenu le coupable, l'agresseur qui, contrairement au petit homme à la cravate de travers lignes 5, 6 porte une « robe rouge » (ligne 14) diabolique qui légitime son rôle d'accusateur-tueur dont les serpents verbaux préparent le coup fatal. Ce père est déshumanisé, il devient une machine bien rodée qui parle « sans arrêt » ligne 15.

        C'est la société dans son ensemble qui est blâmée en tant qu'auteur de la peine de mort. Il est vrai que l'avocat général ne parle pas en son nom mais en vertu des lois édictées par une société qui ne regarde pas la vérité en face comme en témoigne l'euphémisme « les derniers moments » (ligne 21) pour désigner la mise à mort. L'avocat doit assister à cette scène comme pour prendre conscience des effets de son réquisitoire mais bien sûr  ce n'est pas lui qui fait « le travail »  (lignes 19, 20) ( nouvel euphémisme pour ne pas dire tuer). Le père est justifié par une force supérieure qui est la loi «cette tête doit tomber» ligne 17 (verbe d'obligation, pas de sujet agissant ).  Tarrou lui-même était dans l'illusion avant ce jour, rangeant l'accusé dans une « catégorie commode d'inculpé » (ligne 9) qui ne désigne personne en particulier.

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