La nuit de mai d'Alfred de Musset

Au XIXème siècle, les poèmes romantiques sont très courants. Ainsi, après un grand chagrin d’amour le poète Alfred de Musset décide d’écrire un quatuor de poème dont La nuit de mai. Ce texte est un dialogue lyrique en alexandrins entre une Muse et un poète. Dans la réplique étudiée, la Muse raconte l’histoire d’un pélican qui s’ouvre la poitrine pour nourrir, de ses entrailles, ses enfants. Or le pélican est comparé au poète. Alors, nous allons tenter d’expliquer le sens profond de ce poème. Pour cela et dans un premier temps, nous verrons une anecdote centrée sur un pélican. Puis dans un second temps, une réflexion sur la poésie.

Tout d’abord, on peut dire que les trois-quarts de cette réplique sont consacrés à un récit. Il devrait donc y avoir un lieu et un moment bien précis. Cependant, pour ce qui est du cadre spatial, il est uniquement situé près d’un océan, sur une plage comme les montre les termes « sur la plage » ou encore « l’océan ». Les informations données sont très vagues. On peut en dire de même pour le cadre temporel, l’expression « dans les brouillards du soir » ne donne aucun indice précis, si ce n’est donner une atmosphère pesante au récit.

Mais alors, pour compenser ce manque, l’auteur a attribué une majeure partie au personnage principal, le pélican. Dès le premier vers, « lassé d’un long voyage », il est personnifié. Et également plus loin dans le récit par l’adjectif « mélancolique », peut être il s’est vu obtenir les caractéristiques du poète. En plus des personnifications, ce pélican est associé à la mère nourricière dans le passage « sa sanglante mamelle ».

Cependant, le plus important de ce récit reste le sacrifice d’un père pour ces enfants. En effet, dans ce texte, il a des descriptions de blessures très détaillées et donc très réalistes dont le but principal est d’émouvoir le lecteur. Des vers entiers leurs sont consacrés comme « le sang coule à flot de sa poitrine ouverte » ou encore « partageant à ses fils ses entrailles de père ». Il y a également des expressions à prendre au sens propre et au sens figuré comme « pour toute nourriture, il apporte son cœur », ce qui donne différents reliefs à ce sacrifice. Et enfin, l’auteur a intégré des détails visuels et sonores pour accentuer l’émotion attendue chez le lecteur : « Et, se frappant le cœur avec un cri sauvage ». Les personnages, en tout cas le pélican, sont beaucoup plus importants par rapport au cadre spatio-temporel. L’auteur nous raconte donc bien ici un récit anecdotique.

Certes, il y a un long récit mais la seconde partie est tout aussi importante. Elle est argumentative et placée à la fin. On peut donc penser que c’est une sorte de morale et assimiler cet extrait à une fable. C’est également dans cette partie que le poète est comparé au pélican en grande partie. Il y a l’apparition du mot « cœur » qui était déjà présent dans le récit. On peut faire le lien entre le pélican et le poète. Et aussi, il y a ce même lien lors du passage « quelques gouttes de sang », qui peut faire penser, dans le récit « le sang qui coule à flot ». Enfin le pélican est décrit grâce a des adjectifs qui donnent des informations sur les sentiments et les attitudes du poète : « lassé », « fatigué »…

La Muse a comparé le poète au pélican

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