La mort d'Achille

Ainsi gisait le corps de mon bien-aimé laissé pour mort aux chiens et aux charognards . Etendu sur le sol son corps sanglant, le cou tranché , l'épée arme de destruction tenue par la main d'un monstre et semblable à une lame dans mon cœur me transperçant de part en part ; je ressentais alors sa douleur. La flamme qui a embrasé mon cœur par Hector fut jadis allumée ; avec lui dans la mort elle s’est refermée.

Oh mon tendre amour ! Comment se peut-il que ton visage reste aussi parfait après une telle issue. Le sang a jailli sur le sol, ton sang, comment se peut-il qu'il y en ait autant qui s'étende sur le sol. Mes jambes ne me portaient, plus mon corps à la vue de mon bien-aimé ne semblait plus me soutenir : je tombai sur le sol face au corps de mon vénérable Hector tué par les mains du cruel Achille : c'est ainsi qu'il a agi tel un barbare sanguinaire. Tigre altéré de sang laissant pour veuve une amante éprouvée ! Tu me parais encore vivant car c'est bien toi ici devant moi, oui c'est Hector : voilà tes yeux, ta bouche, et encore ton audace. C’est toi-même, c’est toi, tendre époux, que j’embrasse. Mes paroles sont vaines. Mon unique amour quitte la vie, son âme abandonnant son corps, me laissant seule au palais avec une armée grecque sauvage prête à mettre la ville à feu et à sang. Notre ville bien aimée sera détruite complètement car tu es mort, toi son gardien, son protecteur, toi qui veillais sur ses épouses dignes de respect et ses jeunes enfants ! Et notre fils.. Il est encore bien jeune le fils auquel nous avons donné naissance, toi et moi pauvres malheureux et je ne le vois pas parvenir à l'âge adulte. Mon cœur saigne mon aimé se meurt ! Désormais il n'est point de femme plus malheureuse que moi, et il n'y en aura jamais

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