La littérature fictive est-elle capable de faire adhérer le lecteur à sa cause ?

En littérature et dans l’art en général, les auteurs et les artistes se posent souvent la même question : quel est le moyen le plus efficace de convaincre et de persuader. Aujourd’hui nous allons nous demander dans quelle mesure la fiction est-elle capable de convaincre et de persuader le lecteur. En d’autres termes, la littérature fictive est elle capable de faire adhérer le lecteur à sa cause ?

-Même si la fiction est efficace pour persuader, elle n’est pas l’outil le plus adapté pour convaincre alors que l’alliance de la fiction et de la réalité est un mélange efficace

I) La littérature fictive est apte à persuader.

1) L’auteur choisi des personnages charismatiques

Dans les œuvres de fiction, l’auteur est libre d’inventer les personnages, les cadres et les intrigues. Il peut alors choisir toutes les caractéristiques nécessaires pour une persuasion efficace du lecteur. Dans l’exemple du petit Prince d’Antoine St Exupéry, l’auteur invente de toute pièce un personnage bouleversant de naïveté. Dès les premiers passages, le lecteur est frappé par la nature candide et l’innocence du Petit Prince et va automatiquement le prendre « sous son aile ». En étant touché par le personnage et on est plus apte à recevoir un message et à le comprendre. Aux travers des découvertes d’une part de notre monde et d’autre part du monde du petit prince Antoine St Exupéry décrit et critique la société et les valeurs de cette société d’une manière enfantine et bouleversante et le lecteur ne peut qu’approuver. Il remet en cause toutes les valeurs fondamentales qui font de l’homme et de la société ce qu’ils sont et persuade le lecteur, à son tour, de remettre en cause ses propres valeurs et d’ouvrir vraiment les yeux sur le monde qui nous entoure.

2) l’auteur peut jouer sur les émotions du lecteur

Comme nous l’avons dit ci-dessus, l’auteur est libre d’inventer une histoire rocambolesque afin de persuader le lecteur. Dans le parfum Suskind nous persuade que l’odeur est le plus important chez les humains, c’est ce qui constitue notre identité. Malgré le personnage atypique de Grenouille nous sommes plongés avec lui dans ce monde d’odeur, de senteur et de parfum et suivons ces aventures avec envie. L’originalité de l’œuvre ainsi que la fin tragique du personnage principal nous persuade de l’importance de notre identité olfactive.

II) La fiction n’est pas vraiment apte à convaincre

1) La fiction est basée sur un mensonge

A propos des fables de La fontaine : fiction donc mensonge et on ne peut pas convaincre quelqu’un de quelque chose de vrai avec quelque chose de faux. Pour faire rejoindre le lecteur à une cause réelle il est plus logique d’utiliser un fait réel,

Dans Emile ou de l’Education Jean-Jacques Rousseau fait une critique des fables de La Fontaine. Selon lui, ces fables sont des récits fictifs donc irréels qui sont basés sur un mensonge. On ne peut pas tenter de convaincre, donc de faire adhérer son interlocuteur par la raison, en basant son raisonnement sur un mensonge. Si on généralise alors la critique de Jean-Jacques Rousseau toute œuvre de fiction est un mensonge et donc ne peut pas servir de preuve ou d’appui pour étayer une leçon de morale dans le cas des fables ou même un point de vue quelqconque sur la société.

2) Lorsque l’univers du récit est trop abstrait le lecteur a du mal à faire le lien entre l’univers fictif et le message réel de l’auteur

Pourquoi j’ai mangé mon père est un roman de Roy Lewis qui met en garde le lecteur et critique les avancés trop rapide du progrès technologique. Ce roman a pour cadre spatio-temporel l’Afrique durant la période des hommes de Cro-Magnon. Lorsque le père de Edouard découvre le feu pour la première il ne sait pas comment s’en servir ce qui conduire à un incendie gigantesque de toute la savane. Dans ce roman humoristique le lecteur lit plutôt une « histoire », suit les péripéties des personnages sans vraiment prêter gare au message que l’auteur à voulu faire passer. Le message reste peu compris, il est absorbé par le monde fictif que Roy Lewis a créé.

Finalement le message reste dans la fiction, et ne sera pas vraiment pris au sérieux. Pourquoi j’ai mangé mon père de Roy Lewis est un roman de

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