La l’association de la notion de souffrance à celle du désir n’est pas paradoxal

Nous pouvons nous demander si l’association de la notion de souffrance à celle du désir n’est pas paradoxal. Désirer est le fait de prétendre à posséder une chose que l’on ne possède pas. Arriver à posséder cette chose provoquera en nous un sentiment de plaisir directement opposé à la notion de souffrance. « Nécessairement » implique le fait que désirer ne consiste pas forcement à souffrir mais peut faire souffrir. Mais est-ce que tous les êtres vivants ont des désirs ? En effet les animaux ne sont pas constitués au sens propre de désirs mais plutôt d’un instinct qui les guide en quelque sorte, tandis que l’être humain pesera le « pour et le contre ». On peut alors se demander si désirer entraine nécessairement la souffrance ou si le non accomplissement d’un désir entraîne cette dernière ?

Dans un premier temps, nous verrons que désirer consiste en effet à souffrir puis dans un second temps nous nous aborderons que le désir peut exister sans forcément impliquer une souffrance et enfin par tenter de savoir si l’absence de désirs donne naissance ou non à la souffrance.

Epicure différencie deux types de désirs, les désirs naturels et les désirs vains. Les désirs naturels rendent l’homme heureux une fois satisfaits et n’entraînent aucune souffrance. Pour lui, il existe trois catégories de désirs : les désirs nécessaires à la vie comme manger, boire … les désirs non nécessaires comme bien manger, bien s’habiller … et les désirs ni naturels ni nécessaires comme la fortune ou le pouvoir.

Pour la première catégorie, ne pas assouvir ce désir étant nécessaire et naturel va provoquer une souffrance physique. Par exemple, j’ai faim et ne pas me rassasier va provoquer des douleurs à l’estomac je vais donc tout faire pour manger. Pour la seconde catégorie, la non réalisation de ces désirs amènera à une souffrance mentale, bien que modérée. Par exemple, j’ai un verre d’eau mais je préfèrerais boire un jus d’orange. La non satisfaction de ce désir, bien que pouvant être considéré comme futile, va provoquer en moi une sorte de manque et nécessairement une souffrance mentale. Enfin, pour la dernière catégorie, le non accomplissement de ceux-ci ne provoquera pas forcement de souffrance physique ou mental car ils correspondent juste à une envie et ceci n’entraînera ni problème majeur ni souffrance. Par exemple, je rêve d’un jour gagner au loto, mais le fait que cela ne se produise pas ne me pose pas de problème particulier car mon train de vie me convient tout à fait. Ceci nous montre donc que le type de souffrance est variable selon le type de désirs.

L’homme a un désir important : le désir de réussite. En effet depuis sa naissance et avec en plus de nos jours une influence croissante de la société pour notre réussite, l’homme va faire pour réussir car c’est un de ses désirs primaires. Les échecs alors liée aux différentes tentatives de réussite seront une source de souffrance.

De plus, l’être humain a aussi un désir de procréation très fort. Ce dernier le poussera à trouver le conjoint(e) idéal(e) dans le but d’assurer sa lignée. Ses sentiments et ceux de son/sa partenaire interviennent pouvant être source de souffrance, dans le cas de jalousies par exemple, ou de plaisir. L’homme va alors tout mettre en œuvre pour éviter de souffrir, soit par des mécanismes de défense ou par des mécanismes de maquillage dans le but d’assurer un de ses principaux désirs : la procréation. Le désir est donc aussi en interaction avec autrui.

Désirer, c’est être dans l’attente de quelque chose et donc dans le manque de cette chose. Ce manque peut se traduire par une souffrance. Mais peut-on considérer que l’on désir vraiment si l’on ne souffre pas ? En effet, la quête d’un désir peut provoquer la

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