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La création poétique : travail ou inspiration

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Par   •  28 Janvier 2013  •  1 643 Mots (7 Pages)  •  8 120 Vues

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Quelle est la part de savoir faire et d'inspiration dans la poésie ?

Le poète crée-t-il sous l'influence de l'inspiration ou sa création est-elle le fruit d'un laborieux travail ?

I) La création poétique naît de l'inspiration

Le poète serait un être inspiré, à travers lui parlerait une voix qui vient d'ailleurs et qui mettrait dans sa bouche des mots étranges.

1- → C'est grâce à des Muses, des divinités inspiratrices qui s'emparent du poète que celui-ci peut écrire des poèmes merveilleux. Dans Ion de Platon, celui-ci évoque l'hypothèse suivante pour expliquer le génie dont fait preuve le poète lorsqu'il crée : une divinité s'introduirait à l'intérieur du poète qui tomberait alors dans une sorte de délire, de transe. Cette énergie transmise par la divinité est appelée «Furor». Cette « fureur sacrée » est assimilable à ce que les poètes du XVème siècle appellent l'enthousiasme. L'enthousiasme poétique ou présence de Dieu dans le poète est analogue. Ces divinités qui visitent le poète sont appelées Muses et sont les inspiratrices des poètes.

Ex :Extrait de Ion dans lequel Platon montre que la création poétique vient d'une divinité qui entre en l'homme: « Ce n'est pas [...] par un effet de l'art, mais bien parce qu'un Dieu est en eux et qu'il les possède, que tous les poètes épiques, les bons s'entend, composent tous ces beaux poèmes »

Ex :Extrait de Hymne à l'automne dans lequel Ronsard se présente comme l'un des ces poètes visitaient par les dieux :

« Le jour que je fus né, Apollon qui préside

Aux Muses me servit en ce monde de guide,

M'anima d'un esprit subtil et vigoureux,

Et me fit de science et d'honneur amoureux.

[...]

(Il) Me donna pour partage une fureur d'esprit,

Et l'art de bien coucher ma verve par écrit »

Ex : Les grands poèmes d'Homère commencent par une invocation à la Muse : « Muse, dis-moi[...], déesse née de Zeus, conte ces aventures. »

→Le poète est un être exceptionnel puisqu'il est choisi, élu par la divinité qui décide de le posséder (d'où la conception du poète comme un être d'exception, conception qui traverse les siècles.)

Ex : Horace développe l'idée du « Nascuntur poetae », la divinité choisit, élit un homme dès sa naissance pour qu'il devienne ainsi poète. On naît poète mais le métier de poète ne s'apprend pas.

2- → Ce qui permet au poète de créer des poèmes merveilleux ce sont ses sentiments et sensations qui jaillissent du plus profond de son être. L'inspiration au XIXème siècle, à l'époque romantique, n'est plus associée à un souffle divin qui descendrait sur l'homme mais à la sensibilité exacerbée du poète.

Ex : Pour Musset l'inspiration vient de la sensibilité du poète ; c'est elle qui lui permet de créer des poèmes magnifiques.

« Ah ! Frappe-toi le cœur c'est là que le génie. », « L'art, c'est le sentiment » « Le cœur seul est poète. »

3- →Enfin pour les surréalistes, la création poétique n'est pas le fruit du travail mais ne naît pas non plus d'une inspiration qui serait soit une faveur divine (voir argument 1) soit une intensité de sentiments (voir argument 2). Le poète doit puiser son inspiration dans l'inconscient : c'est l'inconscient qui permet une création poétique révélatrice. Il faut laisser l'inconscient dicter ses phrases. Le poète doit se laisser envahir par des voix sans chercher à les contrôler et devenir un simple secrétaire, scribe de l'inconscient. La main du poète est alors un « simple appareil enregistreur ». Breton et Soupault font l'expérience de l'écriture automatique sensée laisser libre court à l'inconscient.

Ex : Dans le Premier Manifeste du surréalisme (1924), André Breton révèle les secrets de l'art magique surréaliste, c'est à dire d'abord la recette de l'écriture automatique. « Faites-vous apporter de quoi écrire, après vous être établi dans un lieu aussi favorable que possible à la concentration de votre esprit sur lui-même. Placez-vous dans l'état le plus passif, ou réceptif, que vous pourrez. [...]Ecrivez vite sans sujet préconçu, assez vite pour ne pas retenir et ne pas être tenté de vous relire. »

La beauté du poème naît alors de la force des images inattendues que permet ce type d'écriture. Il s'agit effectivement d'obtenir une coulée verbale d'une pureté totale puisque débarrassée de tous les conditionnements ordinaires de la pensée. Breton s'oppose à la conception traditionnelle, héritée de l'esthétique classique, qui fait de la littérature une activité concertée et réglée, un travail volontaire et contrôlé.

Ex : L'expérience de l'écriture automatique a donné naissance à des textes publiés dans Les Champs magnétiques. Voici le début d'un de ces textes qui montre la variété des images inattendues et les effets troublants que permet l'écriture automatique.

« Petits sifflets. Je t'ai bien aimé aussi, banlieue avec tes pavillons de chagrin, ton désolant jardinage. Lotissement de terrains, j'ai votre plan dans de petites agences désertes. Le droit de pêche est compris. »

II) Antithèse : la création poétique naît du travail

Le poète construit l'étrangeté magnifique de son langage par un travail minutieux

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