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La bête Humaine

Mémoire : La bête Humaine. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  2 Mars 2013  •  9 111 Mots (37 Pages)  •  917 Vues

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La bête humaine sommeille en chacun de nous. Nous apprenons à la dompter du mieux que nous pouvons. La Bête humaine parle de gens qui n’ont pas su la maîtriser et qui agissent selon leurs nerfs et leur sang. Ce n’est pas sans ressembler à Thérèse Raquin, où les deux personnages principaux sont aussi des bêtes humaines. En fait, ces deux romans se ressemblent de par cet aspect. Mais le roman étudié dans ce chapitre relate des pulsions moins intériorisées, ce qui amène à un roman jonché de morts, tueries, accidents, meurtres ; un bain de sang, duquel le lecteur ressort ébranlé, lui aussi inévitablement marqué par ces horreurs. On peut se demander si ce livre n’est pas exagérément axé sur la violence, si Zola n’a pas dépassé certaines limites qui font basculer un roman de qualité littéraire vers un vulgaire livre qui sert à assouvir les penchants morbides du public. Le lecteur risque d’éprouver parfois quelques difficultés à comprendre la nécessité de tellement de sang, d’horreurs, de crimes gratuits. « Que de sang et d’horreurs ! » s’écrie un critique de l’époque. « Jamais, attaque un autre, on n’avait autant massacré dans un seul volume ! Il n’est pas de personnage qui n’ait de sang aux mains. C’est un répertoire complet, un manuel de la tuerie et des façons de tuer de la bête humaine. »

Thèmes

On retrouve quelques thèmes relativement simples qui accompagnent le lecteur tout au long du roman. Ces thèmes sont :

- le crime : on retrouve la fameuse tare héréditaire de Lantier qui se manifeste sous cette envie indomptable d’égorger des femmes.

- le mouvement : c’est un roman qui est dynamique, où les personnages agissent, bougent, se déplacent.

- la machine : plus particulièrement la locomotive qui représente aussi le destin prédéterminé de tous ces personnages, ces « bêtes humaines », qui se laissent aller à leurs passions sans restriction. Ainsi la fin du roman montre la locomotive qui ne peut pas être arrêtée, qui file droit devant à la catastrophe, qui emporte le destin de tous ces hommes.

Mais le dénominateur commun est l’explication du titre du roman : La bête humaine : l’homme primitif. En chacun de nous, plus ou moins étouffé par la civilisation, se tapit un instinct de mort dont l’origine est incertaine ; Jacques, à plusieurs reprises, se pose cette question angoissée. Tout ce passe en lui comme si cet être primitif, surgi dans les moments de crise d’origine sexuelle, agissait à sa place. Dès Le Roman expérimental, Zola avait dénoncé ce fond d’animalité présent en tout homme : « Le terrible est que nous arrivons tout de suite à la bête humaine, sous l’habit noir comme sous la blouse. En haut, en bas, nous nous heurtons à la brute. » Et voici que, presque au terme de la série des Rougon-Macquart, il a décidé de fondre en un seul personnage les deux hérédités : celle de la tare familiale, qui trouve chez Jacques sa plus horrible expression, et l’atavisme primitif qui la double et peut-être en accentue les effets.

Mais il y a aussi d’autres « bêtes humaines » : Roubaud, Cabuche, Flore, Misard, et surtout, la Lison. En effet, cette dernière a avec Jacques des rapports ambigus : tantôt elle est une femme, qui le calme « à l’égal d’une maîtresse apaisante » (p.87) ; mais c’est le plus souvent sous la forme animalisée qu’elle figure dans le roman. C’est une jument de race que Zola désigne du nom noble et épique de « cavale ». Elle est fine, élégante ; Jacques la soigne avec amour. Le rôle important que joue la Lison dans la vie de Jacques explique que ses pulsions criminelles triomphent de lui après l’accident de la locomotive, comme si l’équilibre qu’elle lui procurait avait disparu. Substituant la femme, compagne fidèle et soumise, à la fois maîtresse et monture (Zola joue sans ambiguïté sur les deux registres), la Lison est, autant que son maître, une « bête humaine ».

Résumé de l’oeuvre

Chapitre 1 (p. 27 à 62)

Février 1869. A Paris. Roubaud, sous-chef de gare au Havre, attend sa femme Séverine dans une chambre, impasse d’Amsterdam, près de la gare Saint-Lazare, prêtée par une collègue. Il a été convoqué par la Direction des chemins de fer de l’Ouest pour recevoir une semonce à la suite d’un incident avec un voyageur influent. Mais Séverine est la filleule du président de la Compagnie, Grandmorin, qui l’a élevée et la protège : la plainte du voyageur restera sans effet. Séverine a profité de ce voyage pour faire des courses, et tarde à rentrer. Roubaud trompe son impatience en observant de la fenêtre le trafic de la gare Saint-Lazare. A l’arrivée de la jeune femme, ils déjeunent, bavardent, et Séverine, évoquant son passé et les générosités de son tuteur à son égard, se trahit : Roubaud comprend alors qu’elle a été la maîtresse de son protecteur. Fou de jalousie rétrospective, il la brutalise, la contraint à avouer, et l’associe de force à son projet de vengeance : un mot écrit de la main de Séverine attirera Grandmorin dans le train qu’ils doivent reprendre pour Le Havre, et à bord duquel ils le tueront.

Chapitre 2 (P. 63-98)

L’action se situe aux environs du carrefour appelé « la Croix-de- Maufras », situé entre les stations de Barentin et de Malaunay. Dans ce coin perdu, sinistre, se trouve la maison abandonnée par le président Grandmorin après la mort suspecte d’une jeune fille, Louisette Misard ; cette maison est voisine de celle des parents de Louisette. Misard et sa femme Phasie occupent les fonctions de gardes-barrière. Dans ce coin solitaire, vivent également Flore, l’autre fille des Misard, qui supplée sa mère, devenue impotente, dans la surveillance de la voie, et Cabuche, un homme fruste habitant un cabane dans les bois, et que liait à Louisette une profonde affection. C’est chez Cabuche que la jeune fille est venue mourir des suites du viol dont elle a été victime.

Jacques Lantier, mécanicien à la Compagnie de l’Ouest, vient rendre visite à sa tante Phasie, qui l’a élevé après le départ de sa mère Gervaise pour Paris. Elle lui confie que son mari Misard cherche à l’empoisonner pour s’approprier un petit magot provenu d’un héritage, et qu’elle a caché. Flore, une belle fille forte et farouche, accueille Jacques avec tendresse, mais ce dernier semble l’éviter. De fait, lorsqu’au cours de leur promenade dans la nuit il se laisse aller à l’embrasser et sent la jeune fille offerte, pris du désir irrépressible de l’égorger, il s’enfuit. Il vient d’être repris

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