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La Vie Devant Soi étude

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Par   •  24 Novembre 2013  •  508 Mots (3 Pages)  •  1 833 Vues

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L'angoisse de madame Rosa est de mourir dans les conditions auxquelles elle a échappé à Auschwitz, d'être obligée de vivre de force, à l'hôpital, transformée en légume, comme ce comateux prolongé 17 ans par les progrès de la médecine, ce qui constitue jusqu'à présent un record u monde de longévité végétative. Il est un âge où l'on perd l'esprit de compétition. Elle qui a connu les camps d'extermination craint que la mort ne soit plus mal administrée par les bourreaux en blouse blanche que par les brutes casquées qui ne respectaient aucune loiLes médecins ont le droit pour eux et, pour les victimes, c'est vraiment sans espoir. " Ils vont me faire subir des sévices pour m'empêcher de mourir [….]. Ils vous en font baver jusqu'au bout et ils ne veulent pas vous donner le droit de mourir, parce que ça fait des privilégiés. ". Elle a donné son corps aux clients toute sa vie, ça suffit. Elle ne veut pas donner ce qu'il en reste à la recherche médicale. Les lois humaines sont pires que celles de la nature. " Ils ont des lois pour ça. C'est des vraies lois de Nuremberg. ".

Ce n'est pas tant la mort qui lui fait horreur que les conditions dégradantes de survie qui l'accompagnent. Cette forme de vie en forme de légume symbolise toute la vie, ce prolongement d'Auschwitz quand on a eu le malheur d'en revenir. Madame Rosa a la mort en elle, peut-être depuis sa naissance et c'est ce qui explique qu'elle est juive. D'ailleurs tous ses malheurs viennent de là car " si elle n'avait pas été juive, elle n'aurait pas eu le dixième des emmerdements qu'elle avait eus ".

Malgré l'actualité de l'œuvre enracinée dans un quart monde immigré, le roman n'a pas de vérité sociale ni documentaire. Gary a juste passé quelques heures à la Goutte-d'Or pour vérifier son intuition d'un monde qui n'était plus le sien et lui était devenu étranger, depuis sa venue en France. Ajar n'est pas Zola. La société n'est pas mise en accusation, malgré ses tares. C'est la vie qui est une chiennerie, le mal social n'en est que l'illustration. Pas question d'en faire un récit engagé. Malgré ses allures gauchistes Ajar est nettement moins " politique " que Gary. La vie devant soi traduit une vérité intérieure, une philosophie de l'existence pas seulement propre aux apatrides : " On est jamais chez soi sur terre ". La société est là uniquement comme décor.

Mais cette chiennerie de la vie n'est jamais vécue de façon désespérée ou haineuse. Il faut seulement faire avec, quand on peut. L'humour involontaire et l'infinie tendresse de Momo à l'égard des hommes nous font échapper à la noirceur.

Son regard vaut tous les maux de la mort et justifie l'optimisme du titre. Madame Rosa n'est jamais seule. Ni Momo. Il y a toujours quelqu'un, quelque chose, fût-ce un parapluie, des rêves……..Personne ne peut vivre sans amour. Elle, elle a cet ultime témoin qui l'empêche de s'abandonner, cet enfant, qui ne peut renoncer à aimer et s'invente des raisons d'aimer.

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