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La Vie Devant Soi

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Par   •  3 Décembre 2012  •  6 005 Mots (25 Pages)  •  1 889 Vues

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1) Le temps

Pas d’indication précise de l’époque où se passe l’action. On peut dès lors supposer qu’elle est contemporaine de la publication, c’est-à-dire les années 1970.

2) Les lieux

A l’inverse, la localisation spatiale est très précise: “Il y avait beaucoup d’autres Juifs, Arabes et Noirs à Belleville”. Plus précisément, l’action se centre dans l’immeuble qu’habitent Momo et Madame Rosa: tous deux habitent le sixième, tandis que le rez de chaussée est occupé par un café, celui de M. Driss: “Je suis descendu au café de M. Driss en bas”. Le pléonasme “en bas” accentue la distance.

Dès la première phrase du texte, le narrateur insiste sur l’escalier et la difficulté à le gravir jusqu’au sixième: “La première chose que je peux vous dire c’est qu’on habitait au sixième à pied”, et cette difficulté revient au troisième paragraphe: “Madame Rosa était obligée de grimper les six étages seule”. Les expressions apposées “à pied”, “seule” ne sont pas vraiment adaptées, mais elles marquent bien le problème.

3) Les personnages

Deux personnages apparaissent dans cette première page, une femme, un homme, elle est Juive, il est Arabe. Leur présentation première m’est pas sans clichés: Madame Rosa, en tant que juive, se plaint tout le temps et M. Hamil est un ancien marchand de tapis. Leur apparition est évidemment significative, car au delà de différences apparentes, ils représentent deux figures importantes pour le narrateur: madame Rosa est une figure maternelle, tandis que Monsieur Hamil renvoie à une image paternelle: tous deux sont appelés avec la précision “madame” ou “monsieur” ce qui témoigne bien du respect que le narrateur leur accorde. Respect qui s’attache peu à leurs activités passées: M. Hamil faisait du démarchage, et le nom même de “madame Rosa” qui évoque un nom de mère maquerelle, suggère déjà le passé de prostitution qu’elle a connu. . On comprend aussi très vite que madame Rosa s’occupe de garder des enfants: le pronom indéfini du début du texte “on habitait au sixième” s’éclaire progressivement: “tous les mômes”, “on était tantôt six ou sept tantôt même plus là-dedans”.

M. Hamil représente le savoir: il est celui auquel on pose des questions: il est “celui qui a tout vu” et dont les “yeux font du bien autour d’eux”. Il est également associé à la religion: il mentionne Dieu à deux reprises: “Je remercie ainsi Dieu chaque jour pour ma bonne mémoire”, “c’est Dieu qui tient la gomme à effacer”. Madame Rosa renvoie davantage aux sentiments, le narrateur évoque ainsi les gestes d’affection qu’elle a envers lui: “elle m’a pris sur ces genoux”.

II La singularité du narrateur

1) Un enfant

Le personnage principal est ici un enfant, dont on apprend le prénom “Mohammed” et le surnom “Momo”. Le prénom manifeste son origine arabe, et on peut aussi remarquer qu’il a le même nom que le prophète dans la religion musulmane. La question de son âge est déjà plus complexe: il précise “pour faire plus petit”, et l’expression traduit une certaine ambiguïté: “pour faire plus petit” signifie pour faire plus court, mais le surnom tend à rajeunir encore le personnage. On apprend par ailleurs qu’il avait trois ans quand il est entré en pension chez Madame Rosa, et qu’il en avait sept quand il a compris sa situation. Cependant on ignore encore son âge exact, même si tout est mis en oeuvre pour faire croire au lecteur qu’il s’agit bien d’un “enfant”.

2) Un discours oral

La jeunesse du personnage est particulièrement mise en valeur par sa manière de parler: il s’agit d’un discours oral, comme le montre la première phrase: “la première chose que je peux vous dire”. La formule est reprise quelques lignes plus loin: “Je peux vous dire aussi”. Les fautes d’expression qu’il commet renvoient aussi à une manière de s’exprimer enfantine et suscitent facilement le sourire. Elles sont essentiellement liées à des questions de vocabulaire: “vraie source de vie quotidienne avec tous les soucis et les peines” (vie quotidienne= difficultés, souffrances), “j’étais payé”= on payait pour moi, “Mme Rosa m’aimait pour rien”= m’aimait pour moi. Les mêmes confusions se retrouvent avec l’emploi d’expressions toutes faites dans un contexte qui ne convient pas: “on était quelqu’un l’un pour l’autre”, “il y a trois mille chiens qui meurent privés de l’affection des siens“. Par ailleurs Momo ne commet pas de fautes de grammaire, et conjugue correctement le passé simple: “je suis descendu au café de Monsieur Driss et je m’assis en face de Monsieur Hamil”.

3) Un personnage attachant

Tous ces éléments font de Momo un personnage qui suscite la sympathie du lecteur, tout en créant un certain mystère: d’abord parce que le texte commence par une deuxième personne “La première chose que je peux vous dire”, qui semble renvoyer au lecteur, mais qui peut aussi évoquer d’autres personnages dont l’identité ne serait révélée qu’après. Ensuite parce que le texte multiplie les références à un commencement “la première chose”, “dès le début”, “la première fois”, “Au début”, “c’était mon premier grand chagrin”. De telles expressions amènent à s’interroger sur la suite, l’avenir de Momo, d’autant que le titre “La vie devant soi” suggère un personnage en devenir, à un moment crucial de sa vie. L’expression est ainsi employée par M. Hamil lorsqu’il rappelle sa jeunesse et le grand amour qui a été le sien. ainsi que sur les personnages qui son évoqués: “c’était une femme qui aurait mérité un ascenseur”. L’emploi de l’imparfait suggère ainsi la disparition de Madame Rosa.

III Les principaux thèmes du roman.

1) La vie douloureuse

Car derrière l’humour de Momo, la tonalité de cette première page reste plutôt sombre: “la vie quotidienne” y apparaît d’emblée comme caractérisée par la souffrance, avec “tous les soucis et les peines”. Le vocabulaire multiplie les expressions liées à cette souffrance: “elle se plaignait”, “pleurer”, “j’en ai pleuré toute une nuit”, “mon premier grand chagrin”, “triste”, “privés de”, “en pleurant”, “peur”.

De la même manière, Momo regrette le temps où il était plu jeune et n’avait pas de mémoire: “J’ai cessé d’ignorer à l’âge de

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