La Princesse de Clèves – Mme de Clèves et le Duc de Nemours

La Princesse de Clèves – Mme de Clèves voit le Duc de Nemours pour la première fois.

Comment, par ce récit romanesque du coup de foudre réciproque des deux protagonistes, Mme de Lafayette conduit-elle peu à peu son lecteur au coeur de son sujet, à savoir le problème que pose la passion amoureuse chez une femme mariée ?

Une rencontre romanesque : un amour prédestiné ?

        A. Un cadre prestigieux

        B. Des personnages tous les deux hors du commun

        C. L'aide de la cour

=> Tout est en place pour que l'amour se déclenche : un amour de "reconnaissance" (chacun "reconnaît" l'autre grâce à ses qualités et aux rumeurs qui lui sont parvenues) que la cour favorise à son insu : leur amour semble prédestiné.

Un coup de foudre réciproque

        A. Des regards éloquents

        B. Un "coup" rapide mais efficace

        C. L'attestation par la cour

=> Tout est fait pour ne laisser aucune incertitude au lecteur sur l'amour qui jaillit de cette rencontre, un amour réciproque, immédiat, intense et qu'ils ne peuvent cacher. Cet amour annonce-t-il une idylle ?

Discordances : un amour possible ?

        A. Une héroïne inexpérimentée

        B. Un héros habile et déterminé

        C. L'annonce d'un combat entre devoir et passion

=> Par la retenue de Mme de Clèves, la détermination du Duc de Nemours et la jalousie du duc de Guise figurant le mari absent, la narratrice pose la question qui est au coeur de son roman : celle de la passion amoureuse chez une femme mariée.

Conclusion 

Tout est donc mis en oeuvre pour suggérer le coup de foudre intense et réciproque entre les deux protagonistes. Mais l'essentiel n'est pas là. L'auteur montre tout d'abord les pièges que représentent la cour pour une femme mariée. Plus encore, la narratrice propose une vision de l'amour (sentiment très fort et qui naît indépendamment de notre choix), qui entre en contradiction avec les moeurs de l'époque et la morale (exigence de fidélité difficile si mariage arrangé ou mariage issu d'une passion éteinte) . Elle annonce ainsi le dilemme auquel sera confronté Mme de Clèves (entre passion et devoir) et la réflexion à laquelle elle invitera le lecteur.

Si l'esthétique romanesque héritée des romans précieux perdure en partie (les héros sont hors du commun et évoluent dans un cadre raffiné, et leurs aventures donnent lieu à une réflexion sur l'amour), la narratrice s'en éloigne, en ancrant son roman dans une réalité proche de celle de ses lecteurs (historique et psychologique), et en lui donnant une tonalité tragique (influencée en cela par les tragédies classiques).  

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