La Princesse De Clèves "Il Parut Alorsune Beauté à La Cour..."
Documents Gratuits : La Princesse De Clèves "Il Parut Alorsune Beauté à La Cour...". Recherche parmi 297 000+ dissertationsPar SRouky • 13 Juin 2013 • 529 Mots (3 Pages) • 1 053 Vues
Mme de La Fayette La Princesse de Clèves pp. 80-81
Texte classique, cette présentation du personnage éponyme avant son mariage est effectuée sous le prétexte du portrait « Il parut alors une beauté à la cour, qui attira les yeux de tout le monde ».
1 Un faux portrait
En réalité, les éléments du portrait sont rares : « une beauté » ; « qui attira les yeux de tout le monde » ; « une beauté parfaite » ; « la grande beauté de Mademoiselle de Chartres » ; « La blancheur de son teint » ; « ses cheveux blonds » ; « un éclat que l’on n’a jamais vu qu’à elle », « tous ses traits étaient réguliers » ; « son visage et sa personne étaient pleins de grâce et de charmes. » et ne sont situés que dans la première les deux dernières phrases de l’extrait. Et encore l’évocation de cette beauté ne se fait-elle qu’en termes très généraux, la situant au plus haut degré d’une évaluation abstraite à travers les adjectifs « parfaite », « grande » ou l’adverbe d’intensité « très ».
2 Le récit d’une éducation
Les temps du passé qui marquent le texte après la première phrase si peu descriptive sont en un premier temps des verbes d’état : le narrateur poursuit le faux portrait en précisant l’ascendance du personnage. Mais dès la 3ième phrase, c’est le récit qui s’impose : celui de la mort du père, « le Vidame de Chartres » et des choix d’éducation de « Madame de Chartres ».
Les éléments constitutifs de cette éducation doivent être identifiés :
- l’esprit
- la beauté
- la vertu.
On notera également les termes valorisants ou dévalorisants employés tant par le narrateur que par Mme de Chartres : « la lui rendre aimable » ; « agréable » ; « dangereux » ; « tranquillité ».
Cette éducation est une éducation au « bonheur », loin des « peintures de l’amour » et du « peu de sincérité des hommes » et surtout des « engagements », « tromperies » et « infidélité » présentés comme inéluctablement liés à la « galanterie »
3 Un objectif social clairement défini
Affirmé à la fin de la partie centrale décrivant cette éducation rigoureuse « ce qui seul peut faire le bonheur d’une femme » – et il faut entendre « d’une honnête femme » – « est d’aimer son mari et d’en être aimée. » Ce pourrait être la seule et simple expression d’une sagesse qui pourrait tout aussi bien être une sagesse populaire et ordinaire ; il n’en est rien, et l’objectif est des plus élevés, princier pour tout dire : Mademoiselle de Chartres est évoquée comme l’ « un des grands partis qu’il y eût en France ». Le terme « extrêmement glorieuse » vine le confirmer, et le mariage ne saurait avoir lieu en dehors de « la Cour » où la jeune fille est donc présentée, Mme de Chartres désirant un mariage « digne de sa fille ».
Plus qu’un portrait donc, cet extrait du début du roman met en perspective l’essentiel de ce qui va constituer l’intrigue sociale et psychologique du roman : l’ « honnêteté » de Mademoiselle de Chartres
...