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La Poésie Est-elle Faite Pour être Lue à Voix Haute

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Par   •  1 Mars 2015  •  1 322 Mots (6 Pages)  •  4 761 Vues

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La poésie est un genre ancien datant de l’Antiquité. À l’époque, la poésie était principalement un genre oral. Mais, depuis cette période de l’histoire, des multitudes de mouvements, de contraintes formelles et de types d’écriture se sont succédés. Ceci a permis l’apparition de nouvelles formes de rédaction poétique basées sur l’art de l’écriture. De ce fait, nous pouvons donc nous poser la question suivante : la poésie est-elle faite pour être lue à voix haute ? Nous verrons dans un premier temps pourquoi la poésie est-elle en effet faite pour être lue à voix haute, puis nous étudierons les limites de cette thèse.

Tout d’abord, lors de la création du genre poétique dans l’antiquité gréco-romaine, la forte majorité des œuvres étaient contées par des aèdes. Homère s’accompagnait avec une lyre ce qui amplifiait la musicalité dans l’Iliade ou bien dans l’Odyssée. Ceci dura tout le long du Moyen-Âge lorsque les poèmes furent contés par les troubadours et ce jusqu’à la Renaissance. Les mythes grecs, comme celui d’Orphée et Eurydice qui furent repris en poésie, furent même transcrits et adaptés pour des prestations théâtrales d’opérette comme « Orfeo » de Monteverdi datant de 1607. À l’origine, la poésie était donc une musique jouée à une audience.

Ensuite, la poésie, lorsque lue à voix haute permet à l’auditeur d’apprécier les qualités musicales de celle-ci. La poésie est un lieu de travail sur le langage. Les poètes sont en constante recherche de sons et de rythmes. Les figures de style telles que les paronomases, les allitérations et les champs lexicaux donnent un aspect entrainant ou mélodieux aux textes. Nous pouvons observer ceci dans « Langage, tangage ou ce que les mots me disent » de Michel Leiris. La musicalité est prédominante dans ses poèmes, au détriment du sens de ses écrits : « Barbizon – Zanzibar à barre d’horizon barbue » au vers 28 de son poème. Les allitérations en [b] en [z] et l’assonance en [a] le montrent bien. Ici, l’ajustement des mots peut confirmer la citation d’Alphonse Karr : « La musique commence où la poésie finit. ». Ainsi certains musiciens se sont essayés à chanter des poèmes. Georges Brassens et Barbara ont réalisé de belles interprétations du poème « Il n’y a pas d’amour heureux » de Aragon. Yves Montand, lui, a repris « Les feuilles mortes », poème de Jacques Prévert. De plus, certains auteurs, tout comme Henri Michaux, parsèment leurs poèmes d’onomatopées et d’anaphores. Les onomatopées, lues, sont relativement plus puissantes. C’est le cas pour « Le Grand Combat » in Qui je fus datant de 1927. « Abrah ! Abrah ! Abrah ! » au vers 12 donne une qualité linguistique au texte lorsque prononcé à voix haute, alors que lu silencieusement, ce vers parait absurde.

Enfin, les poèmes ayant une fonction engagée, se basant sur des faits réels, eux aussi semblent plus appropriés pour une forme orale. Dans « Souvenir de la nuit du quatre » de Victor Hugo, certains vers sont des retranscriptions de paroles autrefois prononcées. Avec la forme orale, les intonations peuvent être mieux placées. Cela éviterait une mauvaise compréhension du texte. L’effet serait plus prenant et l’auteur accomplirait mieux les objectifs qu’il s’est imposés avant et lors de la rédaction de son poème. Les écrits poétiques à portée universelle comme « Une charogne » de Baudelaire, lorsque prononcés à l’oral, emplissent mieux leur fonction d’appel à la réaction d’un peuple ou dans ce cas particulier, de rappel que tout humain est égal à travers le Memento Mori. Nous observons le même phénomène dans le poème « l’Homme et la mer » de Charles Baudelaire. La ponctuation expressive présente dans les quatre strophes ainsi que l’adresse directe au lecteur à travers des pronoms personnels « ton », « tu », « vos », confirme également ce point.

Nous pouvons donc bien confirmer par le travail du langage, par les fonctions engagées, mais aussi par son origine, que la poésie est faite pour être lue à voix haute. Pour autant, de nombreux mouvements

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