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La Pléiade

Dissertation : La Pléiade. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Septembre 2021  •  Dissertation  •  1 815 Mots (8 Pages)  •  267 Vues

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Dissertation : La Pléiade

Un commun proverbe nous avance que “rien n’est plus doux que la patrie”. Il semblerait en effet que le pays qui nous a nourri, logé et offert éducation ne puisse susciter en nous que reconnaissance et admiration, et qu’aucun séjour, qu’il soit fastueux ou riche en expériences, ne nous fasse regretter le pays natal. C’est peut-être par amour de la patrie que les poètes de la Pléiade se donnent pour mission de faire de la langue française une langue littéraire pouvant rivaliser avec le grec ou le latin.

Par conséquent, un critique contemporain a la possibilité de dire à propos des Regrets: “Peu d'œuvres où la langue soit sentie ainsi comme patrie.” Nous examinerons cette analyse sans nous limiter au recueil des Regrets et tâcherons de montrer en quoi elle s’applique, à divers titres, à la poésie de la Pléiade. Désignant étymologiquement le “pays des pères”, la patrie évoque le lieu pour lequel on est dévoué et auquel on est attaché émotionnellement. Chez la Pléiade, il semblerait bien que la poésie magnifie la langue française et contribue à l’enrichissement du pays auquel elle est rattachée tout en faisant son éloge. Mais elle peut aussi servir à traduire l’attachement que portent les poètes pour la France, jusqu'à peut-être en devenir indissociable. Nous chercherons donc à déterminer de quelle manière s’unissent langage poétique et la terre natale dans la poésie de la Pléiade.

L’emploi qui est fait de la poésie n’est pas uniquement au service de la France par le biais de la restauration de sa langue ou des louanges adressées au pays, mais s’inscrit dans un lien intime que portent les poètes pour la patrie.

La Pléiade veut avant tout offrir une poésie au service de la langue française, cette dernière étant elle-même au service de la patrie, la France.

L’enrichissement de la langue française par la poésie fut le principal objectif de la Pléiade. Un objectif patriote, dans la mesure où la langue fait concurrence au latin en devenant une langue des arts et permet aussi l’unification du pays. C’est dans ce but que Du Bellay publie en 1549 ce qui sera le manifeste de ce mouvement, la Défense et Illustration de la Langue française dans lequel il l'explique que le développement la langue se fait par son entretien et, afin de faire du français une langue à part entière, en cessant de traduire les langues anciennes telles que le grec ou le latin. Il convient donc d'assimiler les styles anciens sans les imiter tout en utilisant un vocabulaire riche et varié. Par exemple, du Bellay invite à s’inspirer des mots techniques employés par les artisans afin de donner un aspect plus concret aux poèmes. La Pléiade cherche ainsi à “défendre” la langue en l’imposant par rapport au latin et à l '``illustrer" par la création d'œuvres dans celle-ci.

Cette illustration est rendue possible par l’acclimatation des différentes références. Par exemple, dans une de ses Odes datant de 1550, “Le petit enfant Amour,” Pierre de Ronsard reprend une saynète typique traitée par de nombreux auteurs antiques, comme les poètes grecs Anacréon et Théocrite, mais en établissant des variations subtiles. Ce texte mythologique est ainsi acclimaté à la France, en suivant les idées de la Pléiade. Le poète donne à ces dieux un aspect plus humain et réaliste et la scène en devient d’autant plus familière (“Et en baisant le prit/ Puis sur sa main lui a soufflée/ Pour guérir sa plaie enflée”). Vénus est ici présentée telle une mère dans son rapport avec son enfant Amour contrairement aux textes d’Anacréon et de Théocrite, mais Amour reste écrit avec un grand A et rappelle, tout de même, qu’il s’agit d’un apologue mythologique. Il y a un travail sur les adjectifs et les mots employés d'où transparaît son désir d’utiliser un vocabulaire précis afin de faire évoluer la langue française (“avette”,“alêne”,“Mélissette”). De cette manière Ronsard se détache entièrement de ses modèles grecs tout en restant attaché à la mythologie en la faisant sienne. La Pléiade participe ainsi à l’enrichissement ainsi qu'à l’établissement du français, et joue un rôle majeur dans l’œuvre d”illustration de la langue française “, constituant la France comme un grand pays d'arts et de culture.

Les poèmes, par leur langue, contribuent à la puissance culturelle et l’unification de leur patrie mais ils peuvent aussi, par leur contenu, mettre celle-ci en valeur. L’éloge est un thème récurrent du recueil poétique des Regrets de Joachim du Bellay, et ses poèmes sont principalement adressés à la cour du Roi. En effet, le poète, par souci financier, accompagne à Rome le cousin de son père, le cardinal Du Bellay, afin de rallier la France au Pape contre Charles Quint. Du Bellay ressent son séjour

comme un exil et rédige ainsi de 1553 à 1557 de nombreux textes qui constituent son œuvre. Il regrette sa patrie et l’ouverture de son recueil tend vers un manque qu’il endure et transparaît dans ses premiers sonnets plaintifs. Mais ensuite, apparaît à partir du sonnet 155 et cela jusqu’à la fin, l’éloge destiné à différentes personnalités de son entourage. L’éloge comble son manque et lui est bénéfique. Ainsi, il dédie une partie de ses sonnets au roi Henri II qu'il flatte afin de recevoir ses faveurs mais aussi à sa fille qui deviendra reine de France en 1589. Marguerite de France appartient

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