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La Mort De Manon

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Par   •  6 Janvier 2013  •  1 590 Mots (7 Pages)  •  1 823 Vues

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La vie de l'Abbé Prévost est mouvementée, scandaleuse : après des études chez les Jésuites il prend l'habit de novice pour suivre une vocation religieuse puis il s'enfuit de chez les Jésuites pour s'engager dans l'armée du roi Louis XV. Cependant, la vie militaire ne lui plait pas et décide de retourner chez les Jésuites pour à nouveau s'engager dans l'armée. Il rentre ensuite chez les Bénédictins et quitte définitivement les ordres. Recherché aussi par les autorités religieuse, il s'enfuit en Hollande à Amsterdam où il écrit "Les mémoires et aventures d'un homme de qualité" dont est extrait "Manon Lescaut" (1731). Puis, il s'installe à Londres, où il créer un journal "Le pour et le contre". Enfin, il rentre en France en 1734 et se met au service de Conti, frère du Roi et continue d'écrire des Romans comme "Histoires d'une grecque moderne" (1741). Manon Lescaut est un véritable succès qui ne s'est jamais démenti.

L'abbé Prévost était partagé entre son désir pour les femmes et sa vocation religieuse. Sa vie fut très mouvementée et scandaleuse. Manon Lescaut, qui raconte les aventures d'une jeune homme nommé Des Grieux. Notre extrait se situe vers la fin du roman et il présente la mort de Manon. La mort de Manon est très représentative du courant préromantique, en ce sens où elle mêle au récit proprement dit, tous les éléments du pathétique, destinés à toucher le lecteur. Ce pathétique, dans le cas de Manon comporte un aspect moral.

De quelle façon nous est racontée cette scène relatant la mort de Manon Lescaut ?

I. La sobriété du récit :

A) LES CARACTERISTIQUES DE LA NARRATION : UNE ALTERNANCE DE RECIT ET DE DISCOURS.

Une alternance de sommaires et de scènes qui rendent le récit relativement rapide : la fin du voyage, la mort, l’enterrement. Récit parfaitement chronologique (quoiqu'il soit rapporté). On peut dégager trois temps forts : Premièrement les marques mutuelles d'affection des deux amants, suivies d'une intervention du narrateur. Deuxièmement la mort de Manon, une nouvelle intervention. Et enfin l'enterrement de Manon. Toute la scène est racontée du point de vue de des Grieux et témoigne de la réalité de son chagrin. Les informations sont dans un premier temps largement axées sur les efforts faits par DG pour améliorer le confort de Manon, et qui sont autant de témoignages d’amour. Le texte alterne ensuite discours et récit, en s’adressant à nous par l’intermédiaire des interlocuteurs. C’est le discours qui l’emporte à certains moments, comme s’il fallait interrompre la convocation des images « Pardonnez » ; « Je vous raconte » ; « n’exigez ». Il revit ses souffrances, en faisant le récit, ce que nous voyons par les hyperboles, Des Grieux nous expose ses sentiments et sa difficulté à s’exprimer « Un récit qui me tue » ; « Un malheur qui n’eut jamais d’exemple » .Les hyperboles ont un effet d’amplification de cette douleur. Aucun élément dans cette partie du texte ne porte signe pourtant du déclin de Manon, elle s’endort « paisiblement » ils passent une partie de la nuit « tranquillement » ; le champ lexical de la quiétude s’impose ici. Seuls quelques signes corporels révèlent à Des Grieux l’approche de la mort, mains « froides et tremblantes » ; « Voix faible » ; « Soupirs fréquents » ; « Serrement de ses mains » (avec une allitération en « s »).

Manon pour la première fois accepte son destin, son accablement et le peu de force de sa voix passent par le style indirect qui fait comme un écho à sa voix. « Elle me dit, d’une voix faible, qu’elle se croyait à sa dernière heure », puis à des « expressions » et « marques d’amour ». Les mots manquent, le narrateur se tait : « n’exigez point de moi ».

B) L’IMPOSSIBILITE A DIRE :

On peut noter une remarquable modération en contraste avec le reste du roman. Les temps forts, seront ainsi mis en valeur.

Des Grieux est incapable de raconter en détail, il s’en excuse auprès de ses auditeurs par deux fois à travers des impératifs de prière « Pardonnez si j’achève en si peu de mots » ; « N’exigez point de moi ». Plus l’information est lourde, plus la phrase est courte, la mort est dite au plus simple « Je la perdis ». Le mot « mort » n’est jamais prononcé, seul apparaît le verbe « expirer ». Des Grieux recourt en revanche à de nombreux euphémismes « Un malheur » ; « A sa dernière heure » ; « La fin de ses malheurs approchait » ; « Je la perdis » ; « Fatal et déplorable évènement » ; « Mon âme ne suivit pas la sienne ». L’euphémisme est une figure d’atténuation qui fait glisser le tragique fait le pathétique, il en appelle aux sentiments du lecteur.

II. Une mort pathétique :

A) LES MANIFESTATIONS

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