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La Demande En Mariage De Marie

Mémoire : La Demande En Mariage De Marie. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Janvier 2014  •  840 Mots (4 Pages)  •  1 296 Vues

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I. La demande en mariage (du début jusqu'à « dès qu'elle le voudrait »)

Marie qui est depuis peu la maîtresse de Meursault, exprime dans ce passage le désir de l'épouser. C'est l'occasion d'une confrontation de deux conceptions de la vie.

1. Une écriture désincarnée :

La phrase : caractérisée par sa brieveté, et par la platitude syntaxique. Hormis les hypothétiques, il n'y a de subordonnées que celles impliquées par le style indirect. La coordination domine, c'est-à-dire qu'il n'y a ni construction, ni explication, ni hiérarchisation des contenus, comme s'il n'y avait pas de conscience à l'origine de ses phrases.

L'évidement sémantique : neutralité et généralité du vocabulaire. Meursault n'emploie qu'un substantif, surtout des pronoms, des adverbes élémentaires comme « oui », « non », « naturellement », des verbes passe-partout comme « faire », « vouloir » : aucune marque de l'affectivité du narrateur, aucun terme dont la coloration pourrait suggérer de sa part une prise de position.

Le style indirect : platitude de la présentation des paroles au style indirect, qui domine. Il désincarne les paroles, leur retire toute affectivité, toute humanité, les dédramatise, comme si ce n'étaient que des mots, sans êtres qui les prononcent. C'est la présentation la plus froide qu'on puisse imaginer. Le choix du discours indirect exprime également la distance vis-à-vis de ce qu'il raconte, on pourrait penser qu'il n'en raconte que l'essentiel. Le discours est rapporté sèchement.

Conclusion : L'écriture n'intervient pas sur les choses, ne cherche pas à prendre possession du monde, mais laisse subsister son étrangeté.

2. Le degré zéro de la conscience

Indifférence et équivalence : « ... cela m'était égal... », une expression clé du personnage. Les choses, les êtres, sont interchangeables : « ... la même proposition venant d'une autre femme... ». Cette indifférenciation conduit à la passivité. C'est Marie qui prend l'initiative (elle pose les questions, elle agit), alors que Meursault se contente de répondre, d'accepter le mariage, parce qu'elle le veut. Ceci a un côté provocateur de la part de Meursault, mais est révélateur de ce que est Meursault. En fait, les conditionnels marquent que Meursault veut lui faire plaisir, c'est pourquoi il s'en remet à la volonté de Marie. L'indifférence de Meursault est profonde, on le voit bien dans ses réponses.

La négation : Meursault est un personnage dessiné négativement ; on ne connaît de lui que son indifférence aux jugements de valeur, exprimée sous une forme toujours négative : « cela ne signifiait rien », « sans doute je ne l'aimais pas », « cela n'avait aucune importance »... Meursault rejette tout dans le néant : le mariage, l'amour, les différences, alors que pour Marie le mariage est un engagement, une preuve d'amour, et non une formalité. Le mariage est un ancrage social : on signifie à la société quelquechose.

Le narrateur : malgré le je qui devrait permettre l'exploration de l'intimité, Meursault narrateur

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