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La Controverse de Valladolid : Questionnaire de lecture

Dissertation : La Controverse de Valladolid : Questionnaire de lecture. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  18 Février 2016  •  Dissertation  •  2 607 Mots (11 Pages)  •  4 013 Vues

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Lundi 13 Octobre[pic 1]

Français

La Controverse de Valladolid : Questionnaire de lecture

Questions :

1°) Une controverse se définit comme une situation d’incertitude collective à propos de laquelle les acteurs sont en désaccord. C’est une discussion animée autour d’une question où chacun essaie d’imposer son point de vue. En effet, le manque de « faits indiscutables » crée un flou au cœur duquel des acteurs multiples expriment leur opinion. L’étude d’une controverse sociotechnique mêle questions techniques et considérations sociales et morales. Les acteurs sont non seulement les scientifiques et les chercheurs mais aussi les médias et le grand public qui s’expriment à travers les nouveaux moyens de communication. Le registre d’une controverse est empirique.

2°) D’un point de vue historique, la Controverse de Valladolid n’est pas inventée par J.Cl. Carrière. C’est un événement historique qui s’est réellement déroulé dont l’auteur a essayé de rester proche du vraisemblable dans son invention, « Lorsqu’il publie le récit qu’il intitule La Controverse de Valladolid, […], Jean-Claude Carrière s’intéresse à un débat qui eu réellement lieu, en 1550, dans un couvent espagnol, à Valladolid. » p.6.

3°) Selon moi, J.Cl. Carrière a choisi le contexte et le domaine religieux du 16°S. pour mettre en scène un débat à propos des Amérindiens car cela montre bien que c’est à cette époque-ci que la violence des Européns est poussée à son extrème envers les indigènes . C’est à ce moment là que les massacres sont les plus horribles et que les populations indigènes vont commencer à disparaître. Egalement, cette époque est caractérisée par l’envie de conquérir le monde des Européens et d’étendre leur culture chrétienne dans différents territoites.  

La Controverse et l’art du dialogue :

4°) a) Le point de vue soutenu par Juan Gines de Sépulvéda sur les Amérindiens est un point de vue conservateur. Il les considère comme des hommes « Je ne nie pas leur condition humaine. » p55, mais des hommes inférieurs à eux «  je dis simplement qu’ils sont au plus bas étage de cette condition. » p55, c’est-à-dire aux Chrétiens « Aristote l’a dit très clairement: certaines espèces humaines sont faites pour régir et dominer les autres. » p.53.

b) Tout d’abord, Sépulvéda cite « tout indique que Dieu les a désignés à notre pouvoir. Il a attendu que notre victoire sur les Maures fût complète avant de nous guider vers ces rives nouvelles. Et il a voulu nous les soumettre. Il a donné aux indigènes un esprit faible, incapable de comprendre les choses les plus simples, comme la rédemption du Christ ou le pardon de la confession. » p.57, ce qui laisse comprendre que, de son point de vue, les Amérindiens sont faits pour être diriger, qu’ils n’ont pas assez d’esprit pour être indépendants des Chrétiens. Il ajoute également « qu’ils sont d’une autre catégories, nés pour servir et être dominés. Comme la forme domine la matière, comme l’âme domine le corps, l’époux son épouse, le père son fils. Cet ordre a été établi par le Créateur pour le bien de tous. Celui qui est né esclave, s’il reste sans maître il est perdu. Il se laisse effacer de la Terre. » p. 73. Cela démontre bien que les arguments que Sépulvéda utilisent pour convaincre le légat du pape de la validité de ce point de vue sont principalement basés sur le fait que les Amérindiens sont inférieurs et ont besoins des Chrétiens pour avoir une place et être reconnus sur la Terre. Effectivement, il critique l’intelligence des Amérindiens, ils sont pour lui inculte et sauvage, p. 53 : « incapable de toute invention », « habiles à copier les gestes des Espagnols, leurs supérieurs, ce qui caractérise une âme d’esclave. ».  Il les accuse d’un retard technologique, mise en évident avec une énumération à la page 54 : « Ils ignorent l’usage du métal, des armes à feu et de la roue ».Il les compare à des animaux avec une comparaison : « Ils portent leurs fardeaux sur le dos, comme des bêtes, pendant de long parcourt »p.54. Il prend les valeurs de l’adversaire et se moque de la religion des Amérindiens avec des termes subjectifs, p.54 : « Ils se peignent grossièrement le corps et adorent des idoles affreuses ». Il fait une reprise de sa thèse avec une comparaison à la page 54 : « J’ajoute qu’on les décrit stupides comme nos enfants ou nos idiots ». Finalement il conclut par une critique de leur système économique qui est incohérent avec un argument d’expérience qu’il n’a pourtant pas vécu « ils échangeaient  le verre cassé des barils contre de l’or »p.54.

5°) a) Le point de vue sur les Amérindiens et de leur civilisation de Bartholomé de Las Casas est un point de vue humaniste. Il prend du recul par rapport à son vécu et il essaie de comprendre les cultures et relations par rapport au lieu où la personne vit.

b) Dès le début, Las Casas se pose en témoin : « j’ai vu », « je l’ai vu » (nombreuses anaphores) →

parle à la 1ère personne : ceci donne du poids à ses propos. (Las Casas a vécu de nombreuses années

parmi les Indiens)

De la ligne 14 à 16, il critique l’argument de Sépulvéda comme étant obsolète avec l’énumération : « De tout temps les envahisseurs, pour se justifier de leur mainmise, ont déclaré les peuples conquis indolents, dépourvu, mais très capables d’imiter ! » et avec l’argument d’autorité « César racontait la même chose des Gaulois qu’il asservissait ! ».

Las Casas souligne aussi l’ignorance des Européens qui ne cherche pas à percevoir l’originalité de ces peuples et de leur mode de vie avec la répétition du « nous », ligne 21 à 25 : « Et nous faisons de même : nous ne voyons que ce qu’ils imitent de nous ! Le reste, nous l’effaçons, nous le détruisons à jamais, pour dire ensuite : ça n’a pas existé ».

Plus loin dans le texte, Il remarque que l’absence d’intérêt pour l’or et l’argent renvoie à une absence de cupidité qui est une vertu, une pureté chez le chrétien avec une subordonné de cause aux lignes 57-58 : « Parce qu’ils n’adorent pas l’or et l’argent au point de leur sacrifier corps et âme, est-ce une raison pour les traiter de bêtes ? N’est-ce pas plutôt le contraire ? ». La question interronégative attend un acquiescement par défaut de l’adversaire.

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