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La Chartreuse De Parme

Mémoires Gratuits : La Chartreuse De Parme. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  23 Mars 2013  •  358 Mots (2 Pages)  •  1 111 Vues

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Le héros Fabrice del Dongo a été emprisonné dans un cachot qui donne sur une terrasse où

Clélia, fille du gouverneur de la prison, vient s’occuper de ses oiseaux. Le héros est tombé

amoureux de la jeune fille, qui n’ose encore répondre à son amour... Mais on a installé un

abat-jour au cachot, pour supprimer toute vue au prisonnier...

Le soir de ce jour où il n’avait pas vu sa jolie voisine, il eut une grande idée : avec la croix

de fer du chapelet que l’on distribue à tous les prisonniers à leur entrée en prison, il commença,

et avec succès, à percer l’abat-jour. C’est peut-être une imprudence, se dit-il avant

de commencer. Les menuisiers n’ont-ils pas dit devant moi que, dès demain, ils seront remplacés par

les ouvriers peintres ? Que diront ceux-ci s’ils trouvent l’abat-jour6 de la fenêtre percé ? Mais si je ne

commets cette imprudence, demain je ne puis la voir. Quoi ! par ma faute je resterais un jour sans la

voir ! et encore quand elle m’a quitté fâchée ! L’imprudence de Fabrice fut récompensée ; après quinze

heures de travail, il vit Clélia, et, par excès de bonheur, comme elle ne croyait point être aperçue de lui,

elle resta longtemps immobile et le regard fixé sur cet immense abat-jour ; il eut tout le temps de lire dans

ses yeux les signes de la pitié la plus tendre. Sur la fin de la visite elle négligeait même évidemment les

soins à donner à ses oiseaux, pour rester des minutes entières immobile à contempler la fenêtre. Son

âme était profondément troublée ; elle songeait à la duchesse7 dont l’extrême malheur lui avait inspiré

tant de pitié, et cependant elle commençait à la haïr. Elle ne comprenait rien à la profonde mélancolie

qui s’emparait de son caractère, elle avait de l’humeur contre elle-même. Deux ou trois fois, pendant

le cours de cette visite, Fabrice eut l’impatience de chercher à ébranler l’abat-jour ; il lui semblait qu’il

n’était pas heureux tant qu’il ne pouvait pas témoigner à Clélia qu’il la voyait. Cependant, se disait-il,

si elle savait que je l’aperçois avec autant de facilité, timide et réservée comme elle l’est, sans doute

elle se déroberait à mes regards.

Stendhal, La chartreuse de Parme (chapitre XVIII)

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