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La Bruyère Affirme : "On Ne Doit Parler, On Ne Doit écrire Que Pour L'instruction"

Dissertation : La Bruyère Affirme : "On Ne Doit Parler, On Ne Doit écrire Que Pour L'instruction". Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  26 Février 2015  •  1 603 Mots (7 Pages)  •  12 151 Vues

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Pourquoi écrire ? Tout écrivain doit se poser cette question. Dans sa préface des Caractères, La Bruyère donne une réponse à cette interrogation : « On ne doit parler, on ne doit écrire que pour l’instruction. » La négation restrictive « ne… que » donne à la formule un ton catégorique sans appel. [Problématique] Cette assertion incite à s’interroger sur le travail de l’écrivain. [Annonce du plan] Écrire n’a-t-il qu’un rôle didactique ? La littérature n’a-t-elle pas d’autres finalités, notamment celle de plaire, comme le disait déjà le poète latin Horace ? Mais au-delà de cette apparente opposition, ne doit-elle pas utiliser les moyens plaisants pour mieux instruire, dans une interaction fructueuse ?

I. Écrire pour instruire ?

Le verbe « instruire » prend de nombreuses significations. En quoi la littérature répond-elle à ces divers sens ?

1. Instruire, c’est informer

Instruire, c’est d’abord informer. Ainsi les écrivains, se donnent pour mission de faire part de leurs expériences de la vie [Exemples personnels].

Ancrés dans l’actualité, ils éclairent alors les débats qui agitent leur époque. Ils le font à travers des genres variés. Au siècle des Lumières notamment, se multiplient les essais et traités : l’Italien Beccaria compose un Traité des délits et des peines, Rousseau propose Le Contrat social… La littérature permet ainsi de mieux connaître son temps. L’information passe parfois par des moyens plus indirects : ainsi Montesquieu, dans ses Lettres persanes, peint la société de son temps sous de nombreux aspects, tout comme Beaumarchais qui dans Le Mariage de Figaro peint l’aristocratie.

Mais la littérature peut informer sur l’autre. Elle jette alors un regard instructif sur des périodes antérieures et joue en quelque sorte un rôle historique [Exemple personnel]. Mais elle apporte aussi des connaissances sur d’autres cultures. Ainsi aux xvie et xviiie siècles notamment, se multiplient les récits de voyage : Jean de Léry écrit L’Histoire d’un voyage fait en terre de Brésil rapportant les coutumes des Indiens, Montaigne parle de sa rencontre avec trois sauvages venus visiter la France dans ses Essais, et, plus récemment, Claude Lévi-Strauss raconte la vie quotidienne des Indiens Nambikwara.

2. Instruire, c’est susciter un regard critique

Instruire, c’est aussi apprendre à traiter l’information, c’est-à-dire à jeter un regard critique sur le monde. De nombreux auteurs dépassent la simple information pour susciter la réflexion critique sur les vices de leur temps. Cette fonction de la littérature remonte à l’Antiquité : le « romancier » latin Pétrone fait dans Le Satiricon la satire des affranchis (nouveaux riches parvenus) sous les traits de son personnage Trimalcion.

Au xviie siècle, La Bruyère dans ses Caractères souligne les travers de la Cour. Molière veut « attaquer par des peintures ridicules les vices de [son] siècle », La Fontaine, dans ses Fables, ridiculise les défauts de son époque [Exemple personnel + « Les Animaux malades de la peste »]. Montesquieu dénonce la vanité et les folies guerrières du roi, et, au-delà la monarchie absolue.

La littérature devient alors une arme de lutte contre les abus et incite le lecteur à rejoindre ces combats qui font la dignité de l’homme. Combat contre l’intolérance [exemples à développer : Candide ou L’Ingénu de Voltaire], l’injustice, le fanatisme, le racisme [exemples personnels], les horreurs de la guerre [exemple à développer : Si c’est un homme de Primo Levi] mais aussi, combat pour la solidarité [ La Peste de Camus, La Condition humaine de Malraux].

3. Instruire, c’est éduquer en transformant

Instruire vise à donner une vision du monde, de l’homme et de sa condition en général. Les écrivains expriment leur conception du monde et de la condition humaine.

Ainsi, Molière, mais aussi La Bruyère, dans leur galerie de portraits, font la peinture de vices humains, à travers des types dégagés de tout ancrage dans le temps ou dans une société : il y a l’avare, le malade imaginaire, le vantard, l’hypocrite… Ces écrivains se donnent alors comme objectif de « corriger les hommes ».

Cette vision du monde amène le lecteur à tirer une philosophie de vie qui doit se concrétiser dans le respect de certaines valeurs. Ainsi les fables dans l’Antiquité servaient de base pour enseigner les enfants et construire une sagesse de vie, une « morale ». La littérature mène le lecteur à se transformer.

[Transition] Écrire, c’est donc bien remplir les diverses formes de l’instruction, en faisant partager ses connaissances, en dénonçant des abus mais aussi en forgeant un nouvel être.

II. Écrire n’a-t-il pas d’autres rôles ?

Mais n’assigner à la littérature qu’une fonction didactique c’est la réduire à une activité utile. Or, écrire est une activité artistique aux objectifs plus larges.

1. Écrire pour « plaire »

Le principe des auteurs classiques ne doit pas être tronqué : pour Molière et ses contemporains, il s’agit bien d’« instruire et [de] plaire ». « Corriger les mœurs », soit, mais « en riant » : écrire, c’est aussi divertir, pour oublier sa condition de mortel.

Les spectateurs vont au théâtre pour « passer un bon moment » [Exemple personnel], les lecteurs de roman s’attachent à des personnages dont ils suivent avec émotion le parcours [Exemple personnel]. Les auteurs de romans policiers de nos jours emmènent leurs lecteurs dans un parcours plein de mystère

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