L’Impact des Relations Familiales sur la Tragédie dans Roméo et Juliette et La Maison de Bernada Alba

BI Français A1

Travail de Littérature Mondiale 1

L’Impact des Relations Familiales sur la Tragédie dans Roméo et Juliette et La Maison de Bernada Alba

(1472  mots)

Gaiane Pourbaix

2111-010

Kyiv International School

Mars 2012

Dans les pièces Roméo et Juliette  et La maison de Bernada Alba, les événements qui mènent aux dénouements sont bien différents.  En revanche ils ont le point commun de finir en tragédie. Dans Roméo et Juliette, une longue haine entre leur famille empêche deux jeunes amants de vivre leur amour au grand jour. Une suite d’événements aggrave leur situation et finit par aboutir aux suicides séparés des amants. La Maison de Bernada Alba raconte l’histoire d’une mère et de ses filles qui vivent enfermées dans leur propre maison pour le deuil de leur père. Les jeunes filles ne se supportent plus et se battent pour avoir l’amour d’un homme. La plus jeune réussi a l’avoir mais fini par se suicider car elle croit que cet homme est mort. Les deux pièces sont centrées sur ces familles et leurs problèmes ; les relations familiales ne sont pas les meilleures et ont un certain impact sur la fin des pièces.

Les deux œuvres mettent en valeur le combat moral entre les différentes générations ; le premier aspect de ce combat est l’autorité des parents sur leur descendance. Cette autorité est fondée sur la tradition et la culture dans lesquelles ces familles vivent. Dans La Maison de Bernada Alba, Bernada décide d’enfermer ses filles dans leur maison. « Pendant les huit ans que durera le deuil, l’air de la rue ne doit pas pénétrer dans cette maison. (…) Comme on faisait chez mon père et chez mon grand-père. » 1 Elle ne veut pas opprimer ses filles mais estime que son geste est justifié car la tradition l’exige. En revanche, Bernada préfèrerait que ses filles restent sans mari ni amant pour les reste de leurs jours. «  Ni elle ni les autres, et elles n’en ont pas besoin ! Elles peuvent parfaitement s’en passer » 2 répond-t-elle  lorsque que leur servante dit que ses filles n’ont jamais eu de fiancé. Pourtant, cette façon de penser semble être en désaccord avec la tradition qui exige que les filles soient mariées jeunes. Elle explique plus tard que les hommes du village ne sont pas de leur rang. Ces décisions ne font que construire des tensions et une certaine compétition et de la jalousie entre les sœurs. Cette jalousie est causée par le fait que l’ainée est fiancée alors que les autres ne peuvent que rester dans la maison et ne pas regarder les hommes.

1 Federico Garcia Lorca, La maison de Bernarda Alba, p154

2 Federico Garcia Lorca, La maison de Bernarda Alba, p161

 La forme d’autorité la plus importante dans Roméo et Juliette est celle de Capulet, le père de Juliette. Dans leur culture, les filles se marient jeunes et ne choisissent pas leur époux. Dans le cas de Juliette, son « future époux », Paris,  est choisi par Capulet sans l’avis de sa fille. « Seigneur Paris, je veux prendre le risque de vous offrir l’amour de mon enfant. Car je crois qu’elle entend, sur toutes choses se laisser gouverner par mes avis. » 1  Pour Capulet, cette situation est tout à fait raisonnable car il est normal, à l’époque, que les filles obéissent à leur père. En revanche,  cela met Juliette dans une mauvaise position car, à ce moment, elle était déjà mariée secrètement à Roméo et donc ne pouvait avoir un autre époux.

Dans les deux œuvres, l’audience ou le lecteur se rend facilement compte que les deux générations ne se comprennent pas. La génération des parents suit la tradition sans se soucier des sentiments de leur progéniture. De l’autre coté, la génération des enfants refuse de se plier aux règles et veut vivre sa vie comme elle l’entend. Dans Roméo et Juliette, Juliette se rebelle contre la décision de ses parents de la marier à Paris. Elle refuse cet arrangement avec ses parents car elle avait déjà, à leur insu, épousé Roméo en secret. Son père, Capulet, ne comprend pas le refus de Juliette et, au contraire, trouve une autre raison « Me répondre : je ne veux pas me marier, je ne puis aimer, je suis trop jeune, je vous prie, veuillez m’excuser. »2  Il est persuadé que sa fille n’a rien à cacher et donc refuse d’écouter ses excuses. Juliette cherche alors du réconfort du coté de sa mère qui, elle aussi, refuse de la comprendre. « Ne me parle pas, car je n’ai rien à te dire. »3 Sa mère avait été mariée encore plus jeune qu’elle; elle ne cherche pas à comprendre les sentiments de sa fille.

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