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L’IDE appartient à une trilogie sociale

Commentaire de texte : L’IDE appartient à une trilogie sociale. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Novembre 2015  •  Commentaire de texte  •  3 068 Mots (13 Pages)  •  920 Vues

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Introduction :

L’IDE appartient à une trilogie sociale (moins connue et moins jouée que Les fausses Confidences ou Le Jeu de l’Amour

et du Hasard) :

 L’île des esclaves

 L’île de la raison

 La Colonie

L’île est un lieu clos, isolé, inconnu, où vivent d’anciens esclaves. C’est un lieu où les valeurs s’inversent, où les maîtres

échangent leurs vêtements et leur statut avec leurs esclaves durant un certain temps, afin d’apprendre à devenir de bons

maîtres. Pièce étrange où chacun reprend finalement sa place.

L’époque = univers grec antique de convention qui correspond en fait au XVIIIème siècle.

Situation : Après avoir échoué sur l’île, les maîtres Iphicrate et Euphrosine sont condamnés à échanger leurs noms avec

leurs serviteurs Arlequin et Cléanthis, sous la direction d’un sage, sorte de médiateur, Trivelin. Les maîtres doivent

écouter le portrait brossé par leurs serviteurs (sorte de « psychodrame » contrôlé)

(Un peu d’onomastique : Iphicrate = celui qui règne par la force ; Euphrosine = la bienveillante ; Cléanthis = servante

au service d’Alcmène (= épouse d'Amphitrion) et épouse de Sosie ; nous avons donc trois personnages grecs + deux

personnages de la commedia dell’arte = Trivelin et Arlequin. L’onomastique révèle que l’usage de la violence est plus

visible dans le rapport de domination masculin, alors qu’il est masqué chez Euphrosine)

La pièce met donc en scène le valet Arlequin (symbole d’une innocence primitive), personnage hérité de la commedia

dell’arte.

Mais ici, ce n’est pas le couple maître / serviteur masculin Iphicrate / Arlequin qui est en scène mais le couple féminin

Euphrosine / Cléanthis.

Dans ce passage, Euphrosine doit écouter le portrait que Cléanthis fait d’elle, sous l’autorité de Trivelin.

Ce texte nous intéresse, d'une part en raison du procédé de théâtre dans le théâtre, mais aussi en raison des

relations maître/serviteur, qui ici s'inversent au profit du serviteur, tout comme dans le jeu des bonnes.

Mouvement du texte :

1. Entrée en matière du début jusqu’à la première tirade de Trivelin

2. Les règles du jeu (tirade de Trivelin)

3. Début du « jeu » après la tirade de Trivelin (avec la tirade de Cléanthis qui effectue le portrait de sa maîtresse)

Annonce de vos axes de lecture :

Dans cette scène complexe, après avoir analysé la situation de communication, nous choisirons d’étudier successivement

le personnage de T et son projet, puis le mouvement de la scène à travers le personnage de CL dont nous envisagerons la

révolte et la prise de pouvoir.

I/ Une situation de communication singulière

1. Etude des didascalies : un échange à trois

a) Les personnages en présence : Euphrosine, Cléanthis et Trivelin

 Mais échange des rôles et des noms entre la maîtresse et la servante.

 Le lecteur/spectateur sent donc que le plaisir à « jouer » le rôle de l’autre ne sera pas le même, et que la perte

 On remarque également la place à part de T

b) La circulation de la parole :

 Relevé : « E à T » ; « T à part à E » ; « T à C » ; « E doucement » (elle s’adresse à T) = didascalies qui sont

 Analyse de ce relevé :  E ne s’adresse jamais directement à son ancienne esclave mais uniquement à T =

d’identité risque de mettre en péril la maîtresse.

des indications de jeu

elle feint d’ignorer C et refuse le « jeu ».  T ponctue les échanges et établit un lien entre les deux femmes =

médiateur.  L’adv. « doucement » rend compte de l’intensité de la peur d’E, habituée à manier haut le verbe

= la douceur manifeste ici son désarroi.

2. Etude du dialogue : l’explosion de la parole de C

a) Etude des personnes du discours :

 Elle confirme la circulation de la parole.

 En effet, les deux femmes s’adressent directement à T, en particulier E, comme nous venons de le voir (E :

 Quant à C, elle commence par s’adresser indirectement à E : « qu’elle commence toujours par excuser ma

« Je vous en prie, Monsieur » ; « n’en voilà-t-il pas assez, Monsieur ? ». Mais elles ont du mal à s’adresser

la parole, comme nous l’avons vu pour E.

rancune, et puis, moi, je lui pardonnerai, quand je pourrai, ce qu’elle m’a fait : qu’elle attende » (= injonctions

 Ensuite, C prend de l’assurance et s’adresse directement à E à

...

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