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La vie des hommes conventionnels, déterminée par la complexité, la violence et l'ambition

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Par   •  13 Juin 2014  •  Analyse sectorielle  •  1 359 Mots (6 Pages)  •  992 Vues

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Lucrèce, De rerum natura, « Douceur, lorsque les vents... », jusqu'à « sur un drap plébéien ».

De Rerum Natura, écrite par le philosophe poète Lucrèce pendant l'Antiquité, est destinée à exposer la doctrine d’Épicure. C’est le premier romain à se lancer dans cette entreprise dans un texte en vers. Ce qui, d’après ce qu’il dit lui-même, l’expose parfois à créer des néologismes, vu la pauvreté de la langue romaine « si pauvre est notre langue et nouveau mon sujet ».

L’ouvrage est divisé en trois fois deux livres. L’extrait constitue l’introduction du livre II. Par un style imagé et poétique, Lucrèce initie son interlocuteur, Memmius, le destinataire de l’ouvrage, à ses idées. On peut alors se demander de quelle façon la doctrine épicurienne est exposée ici, et en quoi l'argumentation est efficace.

1- LA VIE DES HOMMES ORDINAIRES, définie par la difficulté, la violence et l’ambition.

a) Une vie sans philosophie difficile et errante

→ Dès le début du texte, métaphore de la vie, vue comme une longue traversée en bateau (champ lexical de la mer : « mer, vent, flots ») pour ceux qui ne pratiquent pas la philosophie . Tous les éléments évoqués insistent sur la difficulté de cette traversée : Elle s’effectue sur une «vaste mer », sans repères précis pour se guider ; cette impression d’immensité est renforcée par le mot « flots ».

De plus cette mer n’est pas facile et calme ; au contraire elle est soumise aux vents agités ; les marins sont donc exposés à fournir en permanence un « grand labeur » pour lutter contre les éléments hostiles sur lesquels ils naviguent. Plus loin, on comprend que la vie est comparée à un chemin, et que pour Lucrèce la vie des hommes sans le secours de la philosophie est une longue errance aveugle. On peut noter que Lucrèce ne se sent pas concerné, puisqu'il parle de « dédaigner les autres ».

Aucun repère ne permet de donner à la vie un sens et un but : l’homme est donc constamment entrain d'errer dans les « ténèbres de la vie ». L'homme est de plus confronté à des difficultés qu’il ne peut pas contrôler et qui le mettent en danger (mot répété 2x). Il est donc tout aussi constamment obligé de fournir des efforts pour se maintenir « à flot », efforts d’autant plus épuisants qu’il les fait « en aveugle » et sans savoir exactement contre quoi il se bat et combien de temps il va devoir le faire. Ainsi il est constamment tourmenté.

b) La violence et l’ambition

L’aveuglement de l’homme ordinaire le conduit à se livrer à des combats inutiles, ou plus exactement pour obtenir des biens inutiles et injustifiés.Ces combats sont évoqués aux vers 12 comme des batailles guerrières ; noter aussi le pluriel qui généralise la situation de conflit, et nous incite à prendre au sérieux cette évocation des incessants conflits déclanchés par les hommes.

Ces batailles sont à prendre au sens propre comme au sens figuré : ce ne sont pas seulement des guerres entre peuples ennemis, nées du désir de pouvoir pour être « maître des objets »; ce sont aussi des luttes quotidiennes et intérieures, nées d’une ambition sans retenue. Car l’agitation des hommes vient de ce qu’ils ne sont jamais satisfaits de ce qu’ils ont.Leurs désirs les poussent à vouloir toujours plus et dans tous les domaines ! Les 3 verbes « faire assaut, rivaliser et faire l'effort » indiquent bien la lutte et l’effort. Les hommes ont une soif de possession impossible à assouvir: il y aura toujours quelque chose de plus à posséder, un pouvoir plus grand à obtenir. Cette dernière lutte est présentée aussi comme la plus difficile et la plus épuisante : l'expression « nuit et jour » montre l’aspect continu, impossible à interrompre sous peine de perdre la place difficilement acquise.

Tout cela est dû selon Lucrèce au manque de clairvoyance des hommes qui n’ont pas de but clair, qui se laissent aller au hasard au milieu de dangers qu’ils ont eux-mêmes inventés, à force d’avancer à tâtons au milieu des embûches d’une vie à laquelle ils ne comprennent rien.

Tout cela, le poète le déplore : il insiste sur le malheur du commun

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