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LA Lettres Persanes, lettre 30

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Par   •  6 Juin 2019  •  Commentaire de texte  •  1 558 Mots (7 Pages)  •  701 Vues

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LA4 Lettres Persanes, Montesquieu, 1721

Lettre 24

Le XVIIIème siècle est le siècle des Lumières, siècle de nombreuses bouleversements politiques. Louis 14, le roi absolu, est mort. Louis 15, puis Louis 16 prennent le pouvoir, mais ils sont incapables de réformer l’Etat. Or, en Europe, comme en France, des hommes de la noblesse et de la bourgeoisie aisée remettent en question l’autorité politique et l’intolérance religieuse. Le roi détient les trois pouvoirs et sa fonction est héréditaire. On les appelle les philosophes des Lumières. Le siècle de Lumières a accueilli de nombreux philosophes importants, dont Montesquieu en fait partie. Montesquieu a vécu entre les années 1689 et 1755. Il est surtout connu pour son œuvre De l’esprit des lois, publie en 1748 où il explique le principe de la séparation des trois pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. Son œuvre Lettres Persanes, a été publié en 1721, anonymement à Amsterdam, afin d’éviter la censure. Il s’agit d’un roman épistolaire dont la correspondance est entre deux personnages, Usbek et Rica, qui entreprennent un voyage en Europe. On y trouve la description de la France à travers le regard étranger. En effet, ce regard étranger n’est pas tout à fait naïf, car il s’agit d’une critique de la société française d’après Montesquieu, caché à travers le registre satirique. Dans cet extrait Rica raconte son arrivée à Paris et donne ses premières impressions à son ami Ibben. Il met en scène son regard sur la société qu’il découvre. Sa curiosité fait ressorts l’étrangeté des mœurs des parisiens. Petit à petit, les sujets deviennent de plus en plus sérieux. On perçoit sous la plume de Rica le regard de Montesquieu qui fait une critique sociale. Comment Montesquieu parvient-il à faire la satire de la société française par la mise en scène d’un regard extérieur et naïf ?

  1. Une lettre écrite par un voyageur oriental
  1. Un échange épistolaire qui invite à l’observation
  • Cadre épistolaire visible aux noms propres : Rica à Ibben ; à Smyrne

Rica se trouve à Paris et Ibben à Smyrne. Normalement il y a aussi la date à la fin de la lettre qui réfère au calendrier persan : les mois qui se content en lune

  • Le rapport épistolaire entre les deux persans :  partage d’expérience et de jugements.

Les marques de première et de deuxième personne apparaissent justement entre les parties de la lettre. Il y a plusieurs parties de la lettre :

l.10 « Tu ne le croirais pas peut-être, depuis un mois que je suis ici », annonce la première expérience que Rica fait de la vie parisienne. Cela nous donne aussi envie de savoir plus sur son expérience incroyable.

  • On trouve le verbe ‘croire’ encore à la l.19 « Ne crois pas que je puisse […] te parler à fond des mœurs et des coutumes européennes » à ce moment-là Rica annonce modestement la deuxième partie de sa lettre, qui va traiter des sujets plus politiques.
  • Le laps de temps relativement court, un mois, permet à Montesquieu de justifier le regard encore naïf de Rica : l.20 « je n’ai eu à peine le temps de m’étonner »
  • Un autre verbe utilisé plusieurs fois dans la lettre : « juger » : l.7 « Tu juges bien qu’une ville bâtie en l’air », Rica invite Ibben à interpréter ce qu’il voit.

l.6 « On jugerait », le pronom indéfini « on » inclut Ibben dans       les observateurs.

Le verbe juger permet d’inviter à observer pour faire des hypothèses.

  1. Une culture faussement orientale

L’orient était à la mode dans la littérature, ce qui a donné aux Lettres Persanes un grand succès.

  • Rica compare spontanément Paris à Ispahan, avec ses ressemblances et ses différences :

l.6 « Paris est aussi grand qu’Ispahan »

Cependant, les immeubles y sont plus hauts. Pour donner à       voir à son correspondant les immeubles parisiens, le Persan utilise une périphrase : l.7-8 « six ou sept maisons les unes sur les autres » Il ne parvient pas à expliquer cette bizarrerie : l.6 « On jugerait qu’elles ne sont habitées que par des astrologues » hyperbole permet d’insister sur l’étrangeté des immeubles parisiens.

  • l.12 « le pas réglé de nos chameaux », cette expression vient ajouter une couler orientale au discours de Rica. Montesquieu ne cherche pas vraiment à représenter un Orient réaliste mais des détails symboliques qui permettrait de représenter l’Orient.
  • l.14 « j’enrage quelquefois comme un chrétien » c’est en fait une expression de l’époque « enrager comme un turc » que Montesquieu retourne de façon plaisante.

Transition : Cette véritable mise en scène du regard de Rica est tout d’abord au service de la satire de ses contemporains. Peut-être pour mieux comprendre cet aspect de son roman il faut se souvenir que Montesquieu est bordelais et il fait des allers-retours à Paris.

  1. Satire de la vie parisienne
  1. Vie parisienne trop agité
  • l.1 « mouvement continuel » + oxymore « bel embarras »
  • Les rythmes imitent les propos :

Un rythme binaire pour la course des parisiens : l.11-12 « ils courent, ils volent ».

Un rythme ternaire pour la marche des Persans : l.12-13 « les voitures lentes de l’Asie, le pas réglé de nos chameaux, les feraient tomber en syncope »

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