LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

L'école des femmes - Molière

Dissertation : L'école des femmes - Molière. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  25 Décembre 2016  •  Dissertation  •  2 049 Mots (9 Pages)  •  15 655 Vues

Page 1 sur 9

DISSERTATION

Molière est un dramaturge célébré pour ses pièces comiques. Néanmoins, il aurait toujours souhaité écrire des tragédies, un registre noble du théâtre. Dans L'école des femmes, Arnolphe, un vieil homme tyrannique, souhaite épouser la jeune Agnès dont il a pris en charge l’éducation dès le plus jeune âge. Contrainte de mener une vie recluse, celle-ci est absolument naïve. Le futur époux, qui redoute par-dessus tout de devenir un mari cocu, a inventé une stratégie visant à donner un enseignement limité à Agnès et à l’épouser au plus vite, ce malgré les mises en garde de son ami Chrysalde : « Oui ; mais qui rit d’autrui doit craindre qu’en revanche on rie aussi de lui  ».Tout au long de la pièce, le personnage ridicule d'Arnolphe et ses nombreuses tentatives échouées provoquent le rire, tout comme les multiples équivoques présentes dans les différentes scènes. Pourtant Arnolphe demeure un personnage sombre qui garde une jeune fille à l'écart de la société pour son propre plaisir …  La question qu'on va alors se poser est :L'école des femmes   n'est-elle qu'une pièce comique ? Après avoir démontré que cette pièce de Molière est bien une pièce comique, nous verrons aussi qu'elle parle de sujets sérieux et sombres.

Le registre comique, ou en raccourci le comique, est un ensemble d'éléments propres à distraire et à amuser un public en utilisant des procédés comme le comique de situation qui repose le plus souvent sur un quiproquo ou bien le comique de caractère qui dénonce les défauts des hommes en tournant un personnage en ridicule. Dans cette pièce, on peut y trouver ces différents procédés.

D'abord, de nombreux équivoques qui sont des énoncés susceptibles de plusieurs interprétations sont dispersés dans la pièce afin de provoquer le rire. On trouve dans la scène 5 de l'acte II, du vers 559 au vers 590, un très bel exemple d'équivoque. Le procédé comique de situation se trouve dans le « le » et la disproportion entre les effets et la cause. En effet, Agnès raconte innocemment la rencontre entre elle et son visiteur. Vient le moment où il y a un long suspens tandis qu'Agnès refuse de dire ce que son visiteur, du nom d'Horace, lui a pris de peur qu'Arnolphe ne se mette en colère. Selon ses dires, on peut imaginer, tout comme le personnage principal, que cela est de la virginité d'Agnès dont l'on parle. La tension exagérée d'Arnolphe provoque le rire, d'autant plus lorsqu'on apprend que ce n'est que le ruban offert par ce dernier qu'Horace a pris.

Ensuite, Arnolphe apparaît clairement comme un personnage comique. En effet, dès  la première scène, le ridicule de ce personnage éclate lorsqu'il expose ses obsessions à son ami Chrysalde. Alors que ce dernier essaie de lui faire ouvrir les yeux, Arnolphe affirme que la naïveté de sa prisonnière va le protéger de l'infidélité. Le ridicule de ce personnage terrifié par le cocuage provoque l'amusement et même son ami Chrysalde le traite d'insensé en parlant de lui comme de «  fou de toutes les manières ». Il est autant fou dans son projet d'épouser une sotte afin de ne pas être cocu que dans celui d'acheter une terre afin de changer de nom et devenir Monsieur de la Souche. On peut aussi le qualifier de personnage comique car il intervient dans toutes les scènes comiques et c'est toujours à lui qu'ont affaire Alain et Georgette quand ils apparaissent dans une scène. Arnolphe est toujours ridiculisé, principalement par Horace, tout au long de la pièce alors que celui-ci ne s'en rend même pas compte. Il lui raconte son amour pour Agnès et la façon dont il déjoue un par un les plans terribles de celui qui garde sa belle prisonnière, sans savoir que ce même personnage se trouve être Arnolphe. Le tout donne un aspect comique à la pièce et on voit un deuxième procédé utilisé dans les pièces comiques qui est celui de caractère.

Pour finir, comme exposé un peu plus tôt, les personnages d'Agnès et d'Horace font tourné Arnolphe au ridicule sans même faire exprès. Agnès raconte d'abord naïvement ses rencontres avec son amant à Arnolphe qui bout de colère et de jalousie tandis qu'elle ne comprend pas son erreur. On peut le voir à la scène 5 de l'acte II, vers 549 et 550, «  Qu'avez-vous ? Vous grondez, ce me semble, un petit ; Est-ce que c'est mal fait ce que je vous ai dit ? » . Horace fait de même en racontant les rencontres avec sa douce, avouant tous ses sentiments à Arnolphe et les moyens utilisés afin de déjouer ses plans.Cette façon qu'ont les deux personnages que sont Horace et Agnès de ridiculiser Arnolphe sans le faire exprès rend les scènes encore plus comiques. La scène 4 de l'acte III est un exemple de ces moments. Dans ce passage, Horace explique à Arnolphe que l'homme qui retient sa belle est au courant de leur aventure ce qui fait que les deux serviteurs ne l'ont point laissé entrer et qu'Agnès lui a lancé un gré. Néanmoins, sur ce gré se trouvait une lettre où la jeune fille avouait son amour pour lui … Après lui avoir avoué l'astucieuse façon qu'avait trouvé Agnès pour lui glisser ce mot, Horace lance à Arnolphe « Je ne puis y songer sans de bon cœur en rire ; Et vous n'en riez pas assez, à mon avis . ». Arnolphe se force alors à rire et dit « Pardonnez-moi, j'en ris tout autant que je puis. »

Néanmoins on peut voir dans ce vers la douleur d'Arnolphe qui, alors qu'il découvre peu à peu ses sentiments sincères envers Agnès, la voit partir dans les bras d'un autre. Ainsi, on découvre une facette du personnage qui est pathétique, celle d'un homme qui aime sans être aimé en retour. A la scène 2 de l'acte II, il parle lui-même de sa douleur : « Patience, mon cœur, doucement, doucement. ». Cependant, la scène où la douleur et le pathétisme de ce personnage sont les plus flagrants est la scène 4 de l'acte V. Après avoir enlevé Agnès, il lui fait voir son véritable visage et Horace se trouve trop loin pour qu'elle ne puisse s'enfuir. Au début, la colère contrôle Arnolphe alors que la jeune fille refuse de le suivre de son plein gré mais, lorsqu'il avoue son envie de la frapper pour soulager son cœur meurtri et qu'elle lui dit « Hélas ! Vous le pouvez, si cela peut vous plaire . », Arnolphe se radoucit et dévoile entièrement sa flamme : « Enfin, à mon amour rien ne peut s'égaler. Quelle preuve veux-tu que je t'en donne, ingrate ? Me veux-tu voir pleurer ? Veux-tu que je me batte ? Veux-tu que je m'arrache un côté de cheveux ? Veux-tu que je me tue ? Oui, dis si tu le veux. Je suis tout prêt, cruelle, à te prouver ma flamme. ». Lors de ce vers, Arnolphe paraît complètement pathétique en proposant même à Agnès de se tuer afin de lui prouver  son amour. Le fait que, malgré ses efforts, Arnolphe finit seul et dépité tandis que les deux jeunes amants se retrouvent ensemble accentue cette image pathétique du personnage. On voit aussi clairement un homme qui est proche de la démence, prêt à tout pour éviter d'être cocu, étant prêt à séquestrer une enfant, à l'écart de la société, afin de la former à son goût et de la forcer à l'épouser en la gardant naïve et sotte.

...

Télécharger au format  txt (11.7 Kb)   pdf (87 Kb)   docx (45.1 Kb)  
Voir 8 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com