L'intrigue du roman «Le puits de Dunrea», auteur Gabriel Roy

Gabrielle Roy, auteure du roman Rue Deschambault, raconte, à travers la vie du personnage fictif de Christine, sa vie, son enfance à Saint-Boniface au Manitoba. Ce roman fictif est très près de la vie réelle de Gabrielle. Plusieurs éléments du roman, tels que le nom de la rue, ses frères et sœurs, le fait qu’ils soient une famille vivant au sein d’une communauté francophone manitobaine et le travail du père, sont tirés de sa vie personnelle. Dans un des récits, «Le puits de Dunrea», elle raconte une expérience de colonisation qu’a vécue le père et qui sera pour lui une grande réussite, mais aussi une déception qui le hantera toute sa vie.

Tout d’abord, dans «Le puits de Dunrea», on montre que l’expérience de colonisation du père de Christine avec les Petits-Ruthènes a été une réussite dont il est fier. Premièrement, pour ce faire, l’auteure utilise le procédé suivant : « […] papa avait dit de sa colonie de Dunrea qu’elle était comme une espèce de paradis.» Cette comparaison associe la colonie au paradis. Elle donne tous les attributs imaginables du paradis à la colonie. On s’imagine donc une colonie belle, prospère, où il est agréable d’habiter. Cette colonie, et tout ce qui la caractérise, est le fruit du travail et de l’idée du père de Christine. Le fait qu’elle soit comme une espèce de paradis montre la réussite du père. Donc, quand ce dernier l’affirme lui-même, il exprime sa fierté face à la réussite de sa colonie. Ensuite, la métaphore «[…] éprouvait-il la grande joie d’avoir eu raison le jour où s’était révélé à lui l’avenir de ce petit coin de pays.» est utilisée pour attribuer des caractéristiques, qui ne peuvent lui être attribuées au sens littéral, à l’avenir. On dit de l’avenir qu’il s’est révélé au père. Quelque chose se révèle lorsqu’elle se déclare, lorsqu’elle est inconnue et se fait connaître. L’avenir ne techniquement se révéler d’elle-même, mais lorsqu’on dit qu’elle le fait, on crée une image de l’avenir qui apparaît en pensées au père. Dans la phrase, le père éprouve de la joie en pensant que cet avenir, qui lui est apparut, s’est avéré être vrai. Qu’il a eu raison. Il est fier qu’il aie, grâce à ce qu’il avait imaginé pour ce coin de pays, installé des immigrants qui ont réussi à réaliser son idée. Finalement, sa joie et sa fierté face à cette réussite sont exprimés dans la métaphore suivante : «[…] et peut-être sa joie venait-elle encore plus de ce que ses Petit-Ruthènes l’eussent si bien suivi dans son rêve.» Dans ce procédé, le mot rêve est utilisé au sens propre. Il représente, ici, une pensée, un désir que le père de Christine avait pour la colonie. C’est le verbe suivre qui crée l’image dans la métaphore. Techniquement, les Petits-Ruthènes ne peuvent pas suivre le père dans son rêve. Ils ne peuvent pas se déplacer dans une pensée. Cependant, dire qu’ils l’ont suivi montre qu’ils ont eu confiance en lui et qu’ils ont accepté de s’aventurer, de quitter leur pays pour réaliser le rêve qu’avait cet homme. C’est cette confiance qu’ils lui ont porté et la réalisation de la colonie qu’il avait imaginé qui le rendent fier et lui donne un sentiment d’accomplissement. Ces trois procédés montrent que le réussite de cette colonie rend le père de Christine particulièrement heureux et fier. À la page 136, il est aussi mentionné que lorsque les personnes influentes du gouvernement demandaient à visiter des colonies, il les amenait toujours à Dunrea. Cela montre encore plus qu’il était très fier de la réussite de sa colonie.

Deuxièmement, dans ce même récit, on observe que cette expérience de colonisation est aussi, pour le père de Christine, une déception qui le hantera toute sa vie. Le premier

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