L'interculturel Entre Reve Et réalité

Introduction

L’être humain vient seul dans un monde qui n’est le sien propre, et qui l’invite à partager le butin et l’héritage que lui auront légués les générations antérieures, à l’instar de sa propre contribution et d’en prendre conscience. Dans son périple, le terrain vague sert, tant l’évolution est active, de repère entre les étapes, mais aussi d’entraves dans des instants de confusion, de dureté, d’incertitude parfois d’atteinte ou de manipulation jusqu’à la génération future.

Le droit accorde à l’être humain le titre de sa personnalité à différents stades et ères. Le devoir l’inciterait à finir le chef-d'œuvre de l’accommodation de la vie avec l’existence qu’entreprennent la société moderne et le monde. Allant ainsi comme prévu par moment, comme on peut par d’autres à chaque fois que le convenu fait défaut.

Quand des individus quelconques (hommes et femmes, parents et fils, maitres et disciples… etc.) partagent des choses agréables morales ou matérielles en passant par les intensions et les promesses, la légende prend la forme d’un joyau qui illuminera le temps durant. Par contre, quand c’est la crise qui s’impose en partage on ne peut plus parler de choses agréables, et alors la peine, les états de faiblesse devient tellement géants que la légende se fige comme un organisme saisi de torpeur, d’angoisse, d’inquiétude, de désespoir, et de précarité intense.

Autrement dit, la légende, l’arbre de l’humanité entière, dans son accroissement ou assèchement, dépendra des relations, des partages et des échanges qu’entretiennent les hommes et de leur collaboration à sa continuité, son avancement ou le cas contraire, à sa décadence.

Cet héritage social en constante transformation d’une génération à une autre est la culture. Elle renvoie au fondement social de l’activité humaine. Cela est peu étonnant, car très peu des comportements individuels spontanés ou réfléchis, de l’adulte ou de l’enfant échappent à l’emprise de la culture. Dans la communication, elle intervient à plusieurs niveaux du fait que c’est à travers la communication que la culture se manifeste, se transmet et évolue. EDWARD Hall a dit : « la culture est communication et la communication est culture ». La circularité de cette définition reflète la difficulté de saisir ce concept que l’acception anthropologique qualifie comme un ensemble de savoirs lié à un groupe social. Et l’intégration de l’individu dans un groupe social implique l’acquisition d’un certain savoir qui influence son comportement ; c’est-à-dire que la culture est transmise par socialisation au sein du groupe, il s’agit alors de l’enculturation. Cette dernière conditionne le comportement quant à l’altérité et se révèle donc indispensable pour comprendre la notion d’interculturalité.

De fait, le monde est fondé sur les principes de diversité, de différence et de pluralité. Ainsi, aborder la question interculturelle ne peut se faire sans interroger le rapport entre les cultures et sans pour autant valoriser le bien-fondé de ce principe universel. Face à cette situation, il faut avoir conscience que le dialogue est la seule attitude responsable et capable de tresser les liens et de bâtir des passerelles entre les peuples et les cultures.

Après cette brève introduction concernant la culture et sa diversité, on tentera d’apporter un certain éclairage sur : Quelle place accorde l’interculturel à l’identité et à l’altérité? Qu’en est-il de l’interculturel dans « dialogue Nord-Sud : voyage dans l’interculturalité » de Jean-Pierre Paulhac? Et en fin comment la question de l’interculturel prend-elle la couverture d’un projet en devenir?

Retour sur les relations Nord – Sud : le grand malentendu

Durant plusieurs siècles, le monde occidental a été imprégné des valeurs de l’autoritarisme culturel. Convaincu de la supériorité de sa culture, il exportait celle-ci sur les cinq continents et l’imposait à tous les peuples primitifs qui ont failli être décimés et déculturés à travers des conquêtes militaires sauvages.

Quoique ces peuples conquis aient pu s’extirper de ce cauchemar horrible et terrifiant, cette paix véritable et tant recherchée, qui calme les esprits et chasse la haine des cœurs, semble encore lointaine. Car, juste après, les démons du passé ressurgissent et les lourds nuages reprennent leur place dans le ciel des relations Nord-Sud. Ces relations sont compliquées, complexes, car, engluées dans les boues du passé. Elles ont besoin, pour être définitivement assainies, de vérité. Sans cette vérité, qui déchiffrera le terrain pour une réconciliation authentique, ces relations continueront de tourner en rond.

En ce début du troisième millénaire, les inégalités n’ont jamais été intenses entre le Nord et le Sud et les rapports entre les cultures revêtent toutes sortes de configuration : échange, confluence, influences, friction, voir conflits. Dans le monde d’aujourd’hui, tout individu a le sentiment que sa propre culture est menacée. Car on ne sait pas quelle est sa place dans ce monde qui devient de plus en plus compliqué. Nous sommes tous contraints de vivre dans un univers qui ne ressemble guère à son tiroir d’origine. Nous devons tous apprendre d’autres langues, d’autres codes, et nous avons tous l’impression que notre identité telle que nous l’imaginions depuis l’enfance est menacée.

Vivre une autre dimension d’humanité :

Chacun de nous est amené tôt au tard à revoir la définition de sa vie, de ses priorités et en travailler le sens. Ainsi, dans nos gageures conjugales, familiales, comme dans nos guerres ethniques, religieuses, politiques ou économiques nous avons le même choix : agresser, fuir, ou aller à la rencontre de l’autre. S’attaquer aux symptômes sans remonter à la cause, c’est obtenir un changement d’attitude extérieure qui ne résout pas la question de fond. Ainsi s’enclenche la mécanique de la violence au tour de la non-communication. Quoique s’écouter et se rencontrer n’est pas toujours facile du fait que c’est une pratique qui demande de l’exercice comme l’apprentissage d’une nouvelle langue ou d’un nouvel art.

Cette problématique profonde sera au cœur des préoccupations. Homme d’état, politiciens, éducateurs, penseurs, entre autres : Glissant, Césaire, Senghor,

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