L'incipit

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Henri-Josias

L’incipit

Le terme incipit vient du latin « incipire » qui signifie commencer. Ce terme désigne le plus souvent les premiers mots, phrases ou paragraphes d’un roman.

Tout d’abord il a pour but de capter l’attention du lecteur il doit donc être atypique et doit marquer le lecteur. Il peut aussi intéresser grâce à des procédés tels que l’entrée in medias res (le récit débute dans le feu de l’action).

Ensuite il permet de fixer le cadre du récit en introduisant les personnages, leurs histoires, leurs portraits physiques et morales et en donnant des informations sur le cadre spatio-temporel.

Enfin il définit les codes de lecture. En effet il indique le genre du roman (roman épistolaire, roman réaliste…) et les choix de narration comme le point de vue, le vocabulaire, le registre de langue et le registre littéraire. Ainsi le lecteur sait qu’il lit un conte grâce à a formule « il était une fois ».

Il existe quatre types d’incipit :

• L’incipit statique a une fonction informative. Il décrit avec très grande précision les personnages,  le décor mais aussi le contexte historique, social, politique et économique du texte. Il sert également à retarder la dramatisation. Ainsi il est très utilisé dans les romans réalistes de Balzac par exemple.
• L’incipit progressif donne des informations donne des informations petit à petit sans pour autant répondre à toute les questions du lecteur. La dramatisation est immédiate.
• L’incipit dynamique ou in medias res lance le lecteur dans l’action sans aucune explication. Ce type d’incipit vient du genre épique et il est récurent dans les roman du XXème siècle. L’effet dramatique et immédiat.
•  L’incipit suspensif donne peu d’information et repousse l’action. Il a pour but de dérouter le lecteur avec une lente introduction avant l’entré dans le vif du sujet. C’est le cas pour La princesse de Clèves où la généalogie de la famille est entièrement présentée.

Ainsi l’incipit demande un travail d’écriture et d’écriture particulier en fonction de la sensation que l’on veut faire passer au lecteur.

Voici quelques exemples :

 « Comment s’étaient-ils rencontrés ? Par hasard, comme tout le monde. Comment s’appelaient-ils ? Que vous importe? D’où venaient-ils ? Du lieu le plus prochain. Où allaient-ils ? Est-ce que l’on sait où l’on va? Que disaient-ils ? Le maître ne disait rien ; et Jacques disait que son capitaine disait que tout ce qui nous arrive de bien et de mal ici-bas était écrit là-haut. » Denis Diderot, Jacques le Fataliste (1796).

« Condamné à mort ! Voilà cinq semaines que j’habite avec cette pensée, toujours seul avec elle, toujours glacé de sa présence, toujours courbé sous son poids ! » Le dernier jour d’un condamné, Victor Hugo (1829).

« Deux familles, égales en noblesse,
Dans la belle Vérone, où nous plaçons notre scène,
Sont entraînées par d’anciennes rancunes à des rixes nouvelles
Où le sang des citoyens souille les mains des citoyens. » Roméo et Juliette, William Shakespeare (1595)

« Appelez-moi Ismaël. Il y quelques années de cela — peu importe combien exactement — comme j’avais la bourse vide, ou presque, et que rien d’intéressant ne me retenait à terre, l’idée me vint de naviguer un peu et de revoir le monde marin. »

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