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L'idéal de l'humanisme

Étude de cas : L'idéal de l'humanisme. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  14 Septembre 2013  •  Étude de cas  •  1 790 Mots (8 Pages)  •  5 611 Vues

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L'idéal humaniste

L'humanisme est un mouvement intellectuel et culturel qui s'est épanoui pendant la Renaissance. Il a conduit à une nouvelle vision du monde, de nouveaux modes de connaissance, à travers une remise en cause des traditions. Il est en effet, comme son nom le souligne, une affirmation de l'homme et une réflexion sur la place de celui-ci dans l'univers.

1. Les origines

Les termes « humaniste » et « humanisme »

Au xvie siècle, un humaniste est un professeur qui enseigne les « humanités », c'est-à-dire la grammaire, la rhétorique, et le commentaire des auteurs. Ces matières permettent aux étudiants de devenir des hommes au sens noble du mot, ayant une connaissance du beau, du vrai et du bien à la fois.

L'humanisme correspond ainsi à un idéal de dignité et de liberté humaines.

L'origine italienne : de Pétrarque à Pic de la Mirandole

Pétrarque est un poète du xive siècle (1304-1374). Auteur lyrique, il est nourri de culture antique et en particulier de Cicéron, Virgile. À partir de ces références, il élabore une œuvre personnelle – à la fois en langue latine et en italien – qui va être admirée et imitée, aux xve et xvie siècles, notamment en France. Mais, en parallèle, il travaille également sur des manuscrits latins et grecs. Ce travail, que tous les humanistes accomplissent, est multiple :

découverte des manuscrits ;

comparaison de différentes versions, copie des textes ;

traduction (du grec en latin, le plus souvent) ;

élaboration de dictionnaires et de grammaires.

Entreprise colossale donc, qui se poursuit pendant des décennies. La prise de Constantinople par les Turcs, en 1453, entraîne la fuite des savants grecs, qui se réfugient en Italie (emportant avec eux des manuscrits importants), et amplifie ce mouvement de connaissance de l'Antiquité. Et l'imprimerie, qui apparaît aux alentours de 1455, facilite la diffusion de la pensée grecque dans toute l'Europe.

Dans la seconde moitié du xve siècle, Marsile Ficin traduit et commente les œuvres du philosophe grec Platon : il cherche, dans ses écrits, à concilier la philosophie antique et la théologie chrétienne : il exprime l'idée selon laquelle la grandeur humaine ne peut se comprendre que dans un univers ordonné par une puissance créatrice, Dieu.

Un peu plus tard, Pic de la Mirandole, auteur d'un Discours sur la dignité de l'homme, propose des formules qui peuvent se comprendre comme les devises des humanistes – ainsi « Dépendre de sa propre conscience plutôt que des jugements extérieurs », ou bien (le « je » est celui de Dieu, s'adressant à l'homme) : « Je ne t'ai donné ni lieu, ni délimitation, ni tâches fixes, afin que tu puisses assumer n'importe quelle œuvre et occuper la place que tu désires. »

Exercice n°1

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2. Les principes humanistes

On associe souvent l'humanisme en France et l'imprimerie. Il est vrai que les imprimeurs de la Sorbonne, mais aussi ceux de Lyon, sont des savants ou poètes – même si l'humanisme n'a pas « attendu » l'imprimerie pour naître, et que la recherche d'une culture nouvelle a précédé cette invention essentielle.

Guillaume Budé et le Collège Royal

Guillaume Budé, un juriste et érudit, est justement l'un de ces savants. En 1530, sous l'impulsion de François Ier, il fonde le Collège royal, devenu aujourd'hui Collège de France. Cette institution enseigne non seulement les matières traditionnelles, c'est-à-dire la grammaire et la rhétorique, mais aussi le latin, le grec, l'hébreu, la médecine, les mathématiques, etc.

L'humaniste célèbre qu'est Rabelais approuve ce programme, comme le révèle cette citation de Gargantua : « Maintenant toutes disciplines sont restituées, les langues instaurées ; grecque sans laquelle c'est honte qu'une personne se dise savant ; hébraïque, chaldaïque, latine… »

Cette structure se démarque de la Sorbonne, et s'oppose même à elle : d'une part en proposant des disciplines nouvelles, d'autre part et surtout en osant approcher au plus près des textes sacrés.

Les savants du Collège traduisent la Bible en français, ils commentent ce texte – ce qui passe aux yeux des tenants de la tradition pour une quasi-hérésie. En réalité, les commentaires de la Bible étaient déjà nombreux au Moyen Âge. Mais la découverte de nouveaux manuscrits et la volonté de produire un texte débarrassé des contresens accumulés par des copistes – voilà la véritable nouveauté. Cette volonté entraîne une mise à distance critique de la tradition, que les théologiens de la Sorbonne supportent difficilement.

Exercice n°2

Exercice n°3

Une nouvelle ambition pédagogique

Ce Collège manifeste également une des grandes ambitions de l'humanisme : l'ambition pédagogique. En effet, tous les humanistes ont ce point commun : d'avoir contribué à la diffusion du savoir. Les manuels de grammaire, les traductions, les dictionnaires sont des outils essentiels mis à disposition des étudiants, mais aussi d'hommes de la bonne société désireux de se cultiver. Plusieurs éléments font l'originalité de cette pédagogie :

refus du jargon spécialisé et obscur ;

volonté de faire du manuel, non une fin en soi, mais un « passeur » : l'objectif d'une grammaire n'est pas de faire collection de règles mais de permettre la lecture directe des auteurs anciens ;

exercices d'application ;

réflexion sur la façon dont l'éducation peut être « efficace » (refus de la brutalité et d'une trop grande sévérité au profit d'une attention accordée aux enfants, tentative d'abolition des classes sociales, mise en place d'un temps de « relâche

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