L'homme Semé, Théâtre Reprise Oedipe-Roi

L’homme semé

Et le spectateur égaré !

De Dominique Wittorsky

Du mythe d’Œdipe, aujourd’hui, on ne comprend plus grand-chose. On en entend parler avec le « complexe d’Œdipe », quelques vagues références de temps à autres mais qui connait véritablement son histoire ?

C’est ce que la compagnie « La Question du Beurre » a essayé de nous interpréter ce 20 Mars 2014. Succès ou désastre ? Vous aurez bientôt la réponse.

Cette pièce écrite par Dominique Wittorsky, jouée par la compagnie de La Question du Beurre, est une comédie destinée à un public avec un minimum de culture sur la mythologie grecque pour comprendre la pièce, en représentation au Théâtre de l’Île du 17 au 21 Mars. Au total, cinq comédiens se partagent la scène.

La pièce se déroule de nos jours. Elle commence avec une répétition en vue d’une représentation. Achille, le père, vient de mourir et sa dernière volonté était que ses fils jouent « Œdipe-Roi » de Sophocle. Cependant, ils sont désorganisés et la rencontre avec un frère inconnu vient bouleverser leur vie. La répétition devient incohérente, les répliques changent, des disputes éclatent et ils se rendent compte qu’ils ne comprennent rien à la pièce de Sophocle et vont donc partir en arrière dans la mythologie grecque pour en comprendre le pourquoi du comment.

On remonte alors dans la généalogie d’Œdipe jusqu’à arriver à la naissance de Thèbes par Cadmos, éclate alors un conflit entre les natifs du sol et ceux de l’extérieur. Ce conflit semble faire référence à ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie entre les originaires, kanak, et ceux venus d’ailleurs. La pièce a donc un message politique selon les propos de Wittorsky dans une interview. Cependant ce passage de la pièce n’explique pas « ce qui s’est passé dans la tête d’Œdipe » comme dit dans le synopsis mais pose la question de la nécessité du métissage pour éviter l’inceste.

La scène la plus comique et étant, en général, la plus apprécié du public est celle de la Pythie. Dans cette scène, la voyante est demandée par les différentes générations en même temps ce qui entraîne l’hilarité du public.

Mais avec ces retours en arrière et en avant dans l’Histoire, le spectateur se retrouve vite perdu et ne sait plus où et quand l’action se déroule, ou encore qui la joue si bien, que les comédiens se retrouvent obligés de se scotcher les noms des personnages sur le torse.

A la fin de la pièce, on revient à la réalité avec le père s’adressant aux enfants par sa voix, mais cette intervention n’a aucun but, il n’a aucun message à leur délivrer.

Si le fond est confus, la forme rattrape l’ensemble et est très originale. Le décor est simpliste, composé d’une plateforme en bois et de poutres. Les costumes le sont aussi mais l’utilisation des lumières, de la projection de vidéos de temps à autre ainsi que l’utilisation de « voix-off » rend la pièce plus vivante et moderne. On remarque peu ou pas d’accessoires ou de maquillage, laissant le spectateur se concentrer sur le jeu des acteurs qui était excellent. Pendant que le spectateur était égaré dans cette pièce et ne comprenait pu ce qui se jouait sous ses yeux, la prestance et l’énergie

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