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L'homme Qui Rit V.Hugo

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Par   •  28 Février 2013  •  1 053 Mots (5 Pages)  •  1 096 Vues

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ntroduction

On reconnaît dans Victor Hugo le génial créateur du personnage de Quasimodo, cet être contrefait et généreux, désespérément attaché à la belle Esméralda. Cette fascination personnelle et romantique pour le mariage du laid et du beau, cet art de rendre les contrastes violents entre l’apparence et l’être sont également à l’œuvre dans L’Homme qui rit. Réduit à l’état de monstre grimaçant par la méchanceté des hommes, Gwynplaine souffre lui aussi de sa difformité.

Son rire irrésistible s’impose à la foule comme il s’impose à lui-même. Mais si son corps est une mécanique dévoyée, son âme est un tourbillon de sentiments.

Un rire irrésistible

Le rire du héros s’impose à tous, à lui comme aux autres.

Il s’impose à la foule

La première caractéristique du pseudo rire de Gwynplaine est de subjuguer la foule : "C’est en riant que Gwynplaine faisait rire." La phrase liminaire du texte sonne comme une évidence. En témoigne la répétition du verbe rire : le mot apparaît d’ailleurs douze fois dans le texte, soit sous forme de verbe, soit sous forme de nom ! Plus loin, Hugo emploie les qualificatifs "automatique" et "irrésistible" (ligne 7). Plus loin encore, il associe dans une phrase lapidaire la mécanique du rire à celle du bâillement : "Deux convulsions de la bouche sont communicatives : le rire et le bâillement" (lignes 8 et 9). L’utilisation du mot "convulsion" n’est pas anodine, car ce terme péjoratif dévalorise la portée du rire, qu’elle rend suspect. Deux passages du texte vont cependant plus loin : le rire devient inquiétant, qui s’impose à tous au détriment de toute liberté de pensée : "Personne ne se dérobait à ce rictus" (ligne 8), ou encore : "Tout ce qu’on avait dans l’esprit était mis en déroute, et il fallaitrire." L’utilisation du pronom indéfini "on" renforce ici l’universalité de cette inquiétante réaction ; le recours au substantif "déroute", quant à lui, dramatise l’effet mécanique produit sur la foule par le rire de Gwynplaine. Nulle condamnation du rire de cette foule : elle aussi est victime de l’étrange mutilation du malheureux.

Mais ce rire, s’il s’impose aux spectateurs, n’est pas moins un fardeau pour celui qui le provoque.

Il s’impose à Gwynplaine

Car c’est contre son gré que cet être malheureux suscite l’hilarité. C’est ce que révèlent les deux phrases initiales qui, plus qu’une antithèse, constituent un véritable paradoxe matérialisé par l’adverbe "cependant", paradoxe relayé par la phrase extrêmement condensée "Sa face riait, sa pensée non." où l’asyndète [1]renforce la violence du contraste. Cette opposition se condense d’ailleurs dans une nouvelle formule violemment paradoxale : "s’il eût pleuré, il eût ri", assène le narrateur aux lignes 16 et 17. Si le tragique est ce contre quoi on ne peut rien, alors le destin de Gwynplaine est véritablement tragique : "toute sa physionomie aboutissait [à ce rictus] comme une roue se concentre sur le moyeu [2]" (lignes 11 et 12). Que nous enseigne cette comparaison ? Elle nous renvoie à la symbolique de la roue et de l’éternel retour et à la convergence fatale vers le centre. Elle enferme Gwynplaine dans son infirmité.

Un divorce du corps et de l’âme

Ainsi enfermé dans son corps, le personnage de Gwynplaine - comme le faisait déjà Quasimodo dans Notre-Dame de Paris - illustre pleinement le divorce entre le corps et l’âme du héros.

Le corps, une mécanique dévoyée

Quand Hugo évoque "un rire automatique" (ligne 7), c’est véritablement d’un rire d’automate qu’il

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