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L'enfant, Jules Vallès

Fiche de lecture : L'enfant, Jules Vallès. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Décembre 2012  •  Fiche de lecture  •  1 012 Mots (5 Pages)  •  1 136 Vues

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L’enfant

, roman

autobiographique

de Jules Vallès,est le premier d’une trilogie, qui se continue avec

le Bachelier

et

l’Insurgé.

L’enfant

a paru en volume pour la première fois en1879. Il connut un succès mitigé.

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L’enfant

Image de couverture :Gustave Moreau,

Tête de jeune garçon.

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À tous ceuxqui crevèrent d’ennui au collègeouqu’on fit pleurer dans la famille,qui, pendant leur enfance, furent tyrannisés par leurs maîtresourossés par leurs parents, Je dédie ce livre.

J

ULES

V

ALLÈS

,

Paris.

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I

Ma mère

Ai-je été nourri par ma mère ? Est-ce une paysannequi m’a donné son lait ? Je n’en sais rien. Quel que soitle sein que j’ai mordu, je ne me rappelle pas une caressedu temps où j’étais tout petit ; je n’ai pas été dorloté,tapoté, baisoté ; j’ai été beaucoup fouetté.Ma mère dit qu’il ne faut pas gâter les enfants, etelle me fouette tous les matins ; quand elle n’a pas letemps le matin, c’est pour midi, rarement plus tard quequatre heures.Mademoiselle Balandreau m’y met du suif.C’est une bonne vieille fille de cinquante ans. Elledemeure au-dessous de nous. D’abord elle étaitcontente : comme elle n’a pas d’horloge, ça lui donnaitl’heure. « Vlin ! Vlan ! Zon ! Zon ! – voilà le petitChose qu’on fouette ; il est temps de faire mon café aulait. »Mais un jour que j’avais levé mon pan, parce que ça

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me cuisait trop, et que je prenais l’air entre deux portes,elle m’a vu ; mon derrière lui a fait pitié.Elle voulait d’abord le montrer à tout le monde,ameuter les voisins autour ; mais elle a pensé que cen’était pas le moyen de le sauver, et elle a inventé autrechose.Lorsqu’elle entend ma mère me dire : « Jacques, jevais te fouetter !– Madame Vingtras, ne vous donnez pas la peine, jevais faire ça pour vous.– Oh ! chère demoiselle, vous êtes trop bonne ! »Mademoiselle Balandreau m’emmène ; mais au lieude me fouetter, elle frappe dans ses mains ; moi, je crie.Ma mère remercie, le soir, sa remplaçante.« À votre service » répond la brave fille, en meglissant un bonbon en cachette.Mon premier souvenir date donc d’une fessée. Monsecond est plein d’étonnement et de larmes.C’est au coin d’un feu de fagots, sous le manteaud’une vieille cheminée ; ma mère tricote dans un coin ;une cousine à moi, qui sert de bonne dans la maisonpauvre, range sur des planches rongées quelquesassiettes de grosse faïence avec des coqs à crête rouge

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et

...

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