L'art De La Conversation

Les portraits élogieux et flatteurs ont d’abord pour but de nous rendre admiratif. Dans Artamène ou le Grand Cyrus de Madeleine de Scudéry fait le portrait de la marquise de Rambouillet. Elle décrit dans un premier temps son physique « … tous les traits de son visages sont admirables… » l.1, « …grande et bien faite… », « …éclat de ses yeux… » l.4. Dans La Dame du Monsoreau, la description physique de la femme du tableau est aussi flatteuse, on la compare à un ange, « …adorable créature… »L.20, « …si prodigieusement belle… »L.27. Ici l’adverbe « si »L.27 renforce l’idée d’un physique exceptionnelle . On a le portrait psychologique de la marquise qui est décrite comme étant une personne qui »…n’a point d’égal en générosité, en constance…en pureté… » l.20. Madeleine de Scudéry continue sa description et nous révèle qu’ en plus d’être belle, la marquise est quelqu’un de très cultivé. »…qui n’ignore presque rien… »l.26 dans de nombreux domaines « …diverses langues…les sciences…les arts… » l.33....

Tout à coup la femme du portrait sembla se détacher du cadre, et une

adorable créature, vêtue d’une longue robe de laine blanche, comme celle que

portent les anges, avec des cheveux blonds tombant sur ses épaules, avec des yeux

noirs comme du jais, avec de longs cils veloutés, avec une peau sous laquelle il

semblait qu’on pût voir circuler le sang qui la teintait de rose, s’avança vers lui.

Cette femme était si prodigieusement belle, ses bras étendus étaient si attrayants,

que Bussy fit un violent effort pour aller se jeter à ses pieds. Mais il semblait retenu

à son lit par des liens pareils à ceux qui retiennent le cadavre au tombeau, tandis

que, dédaigneuse de la terre, l’âme immatérielle monte au ciel. (…)

À la vue de cette femme, les personnages de la muraille et du plafond

cessèrent d’occuper Bussy. La femme du portrait était tout pour lui, et il cherchait à

voir quel vide elle laissait dans le cadre. »

La Dame de Montsoreau, Dumas, chapitre III, 1846

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