L'adaptation D'un Roman Au Cinéma, nécessite Des Modifications.

Les changements apportés par le réalisateur Marcel Carné vous semble t-il nuire au roman d’Emile Zola ?

L’adaptation d’un roman au cinéma est en général toujours un pari audacieux. En effet, un livre contient beaucoup de descriptions et de détails concernant les personnages, les lieux, les événements afin que le lecteur laisse libre cours à son imagination. La personne qui lit s’imprègne, vit le livre à sa façon et peut même parfois s’identifier à l’un des personnages. Contrairement à cela, un roman adapté au cinéma ne peut pas relater tous les détails se trouvant dans un livre, il nécessite même des modifications. Le réalisateur du film ne pourra intégrer que les grandes lignes de l’histoire, notamment l’intrigue s’il y en a une, mais ne pourra en aucun cas mettre en scène tous les détails décrits par l’auteur dans son récit. Une adaptation très précise et détaillée d’un roman sur grand écran entrainerait par conséquent une projection qui durerait sûrement de très longues heures. Dans le film Thérèse Raquin de Marcel Carné, l’histoire écrite par Emile Zola, a été modifiée. Les changements apportés par Marcel Carné nuisent-ils au roman d’Emile Zola ? Nous verrons dans une première partie en quoi cela peut être le cas, puis dans une deuxième étape quel est tout de même l’intérêt de cette adaptation cinématographique.

Les changements apportés par le réalisateur Marcel Carné qui nuisent au roman sont que par exemple le sentiment de culpabilité des personnages est délaissé alors que Zola dressait un tableau psychologique très intéressant. Dans le roman, Laurent et Thérèse sont tourmentés par le fantôme de Camille. Ils sont même persuadés que ce dernier repose dans le lit entre eux lorsqu’ils dorment. Ce spectre est même à l’origine de la haine qu’ils finissent par éprouver l’un envers l’autre. Dans le film, ils ont seulement la peur d’être démasqué, et ne semblent pas éprouver de remords. Dans le roman, la mort est omniprésente et obsède les amants. Il y a un côté morbide que l’on ne retrouve pas dans le film et qui est l’une des particularités du livre d’Emile Zola qui marque le lecteur. Le côté fantastique est également omis dans l’œuvre de Marcel Carné ce qui lui enlève une partie de sa richesse par rapport au roman. De la même façon, dans le roman Thérèse Raquin, grâce à une excellente maitrise de la langue française, l’auteur qui est naturaliste dépeint avec une extrême précision les tempéraments des personnages : Laurent est sanguin et Thérèse nerveuse. En revanche, dans le film, Marcel Carné n’insiste pas sur les tempéraments, ce qui peut représenter un manque par rapport au roman.

En revanche, certains changements apportés par le cinéaste à l’œuvre d’Emile Zola apportent un intérêt réel au film. Ainsi ces derniers créent de la surprise quand à la fin du film on s’attend à ce que Laurent et Thérèse se suicident ; on comprend qu’ils vont se faire arrêter par la police à cause d’un maitre-chanteur, Riton, personnage inventé par le réalisateur Marcel Carné. Dans le film, Riton qui a été

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