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L'action Dans Pierre Et Jean

Dissertation : L'action Dans Pierre Et Jean. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  21 Mars 2013  •  465 Mots (2 Pages)  •  551 Vues

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L’intrigue est très simple, mais elle est pourvue de tous les ressorts nécessaires : un événement en apparence anodin mais perturbateur lance l’action au sein d’un paisible foyer, en fait déchiré par la jalousie féroce entre deux frères ; un doute est jeté dans l’esprit du personnage principal ; puis une suite de péripéties le fait partir dans la quête obsessionnelle du secret de la naissance de son cadet, et obtenir la révélation de l’adultère maternel (le roman prenant même l’allure d’un roman policier, M. Roland lui-même apportant des éléments [page 125]) ; enfin, il est vaincu dans le conflit avec son frère qui emporte, avec l’argent, le mariage avec Mme Rosémilly, le bel appartement et l’affection de tous.

L’action est vive et pressée. Tous les épisodes accessoires s’y rattachent étroitement, péripéties et coups de théâtre sont adroitement ménagés. Le déroulement de ce drame familial a «l'aspect, le mouvement de la vie même». Il est encadré par la scène d’exposition et la scène finale qui, toutes deux, groupent les principaux personnages. Entre elles, alternent de façon de plus en plus précipitée des périodes de crise et des périodes de rémission. Dans le dernier tiers du livre, Pierre, étant condamné, passe au second plan, et c’est Jean qui prend l’action en main, qui a toute l’initiative et devient le maître de la stuation. C’est aussi par souci d’équilibre, pour ne pas concentrer tout l’intérêt du roman sur un seul personnage, pour aussi justifier son titre.

On peut regretter le manque d’une action violente ou définitive : un meurtre, un suicide, un emprisonnement... Cette absence de rebondissements, d’émotion et de sensations fortes, cette platitude de la vie, ce quotidien monotone, cette famille ordinaire, ne sont pas très romanesques. Et tous ces personnages ensevelis dans leur petite ville tranquille de province font mourir le suspens. Surtout, ce qui manque cruellement, c’est un dénouement, une vraie fin, définitive : Pierre s’en va ; mais rien n’est achevé ; reviendra-t-il pour le mariage? repassera-t-il un jour saluer cette famille qu’il n’aime pas et qui ne l’aime pas? se tairera-t-il pour ne rien brusquer, pour laisser les choses comme elles sont?

D’autre part, il n’y a pas de point de vue fixe : tantôt, le lecteur a le point de vue omniscient de l’auteur (qui n’hésite pas à nous faire part de ses propres réflexions, souvent ironiques et cruelles, à propos de ses personnages), tantôt celui d’un personnage, partageant surtout les pensées de Pierre, mais parfois celles de son frère ou de sa mère. Il lui devient ainsi difficile de s’identifier à l’un de ces personnages en particulier : il reste un observateur extérieur.

Ainsi, ‘’Pierre et Jean’’ réunit tous les éléments techniques qui définissent un vrai roman, mais ne recèle rien de romanesque. Il répondait ainsi aux critères du réalisme le plus poussé.

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