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L'abbaye de Thélème, chapitre 57 - Gargantua - Rabelais. (Lecture analytique)

Commentaire de texte : L'abbaye de Thélème, chapitre 57 - Gargantua - Rabelais. (Lecture analytique). Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Décembre 2016  •  Commentaire de texte  •  1 785 Mots (8 Pages)  •  5 647 Vues

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LA : L’abbaye de Thélème, chapitre 57 de Gargantua de Rabelais

        Introduction :

- Mouvement Humaniste, au XVIème siècle : intellectuels qui ont foi en l’homme, et qui ont un goût pour le savoir et l’enrichissement par les connaissances

- Gargantua, publié en 1535, trois ans après Pantagruel (suivront le Tiers-livre et le Quart-livre) : œuvre majeure de la Renaissance, car elle expose une vision optimiste de la condition humaine – l’homme serait fondamentalement bon

- Rabelais a été moine franciscain puis bénédictin, et profite de son métier d’écrivain pour proposer sa vision de l’abbaye idéale

- Rabelais admire les textes antiques, romains et grecs

- Cet extrait est situé à la fin du roman – c’est l’épilogue de Gargantua

- Contexte : c’est la fin de la guerre Picrochole/Gargantua ; pour récompenser frère Jean de sa lutte contre Picrochole, il fonde une abbaye nommée " Thélème ". Elle est basée sur l’architecture du château de Chambord

        I Une description humaniste

                a) La liberté : « Fais ce que vouldras »

- Antithèse « non par les lois, statuts et règles, mais selon leur bon vouloir et libre-arbitre » qui met en valeur la liberté de Thélémites

- La principale caractéristique de la vie des Thélémites est leur totale liberté, comme le montre leur devise « Fais ce que vouldras »

- Importance des choix et désirs de chacun : « selon leur bon vouloir et leur libre arbitre », « quand bon leur semblait », « quand le désir leur en venait », « les gens libres », « cette liberté même »

- D’après Rabelais, la vertu provient de l’absence de contraintes

- La liberté s’exerce dans la vie quotidienne, d’où l’imparfait d’habitude dans le premier paragraphe, et les noms au pluriel

- Anaphore de « nul » et de « ni » : restrictions négatives qui mettent en valeur la liberté des Thélémites

- Accumulation : « buvaient, mangeaient, travaillaient, dormaient », qui témoigne de l’ampleur des possibilités des habitants de l’abbaye

- « Fais ce que vouldras » est en fait un paradoxe, car la formule est à l’impératif alors qu’elle semble donner toutes libertés aux habitants de l’abbaye

                b) Un éloge

- Registre épidictique tout au long du passage ; termes mélioratifs : « bien éduqués », « bien nés », « bonne compagnie », « vertu », « louable », « plaisir », « joliment gantelé », « si vaillants, si hardis, si adroits », avec de nombreuses répétitions, et des superlatifs : « plus vigoureux, plus agiles »

- Gradation : « lire, écrire, chanter, jouer d’instruments de musique, parler cinq ou six langues et y composer » ; chaque savoir-faire semble plus impressionnant que le précédent

- Hyperbole avec l’anaphore de « jamais on ne vit » qui montre que l’abbaye est idéalisée

- Zeugma et antithèse : « […] ont par nature un instinct et un aiguillon qui pousse toujours vers la vertu et retire du vice », qui met en valeur la dimension hyperbolique de la société décrite (et idéalisée) par Rabelais

- Aucune marque de résistance ni de désaccord : « Si l’un […] disait « buvons », tous buvaient. S’il disait « jouons », tous jouaient. »

                c) Une semi-utopie

- Bien que les Thélémites soient entièrement libres, ils consacrent une grande partie de leur temps à s’instruire (c’est le reflet de l’idéal humaniste)

- Il ne suffit donc pas d’être libre, mais de pratiquer sa liberté en se consacrant à de nombreuses activités

- On remarque que les hommes et les femmes ne sont pas à égalité, comme le témoigne la différence dans les activités qu’ils pratiquent : la chasse et le maniement des armes pour les hommes, et la couture pour les femmes, avec l’anaphore de « jamais ne furent vus »

- Les habitants peuvent entrer et sortir de l’abbaye : leur séjour n’y est pas permanent

- Le système semble tout de même fragile, car si une personne ne se fond pas dans la masse, l’abbaye tout entière s’écroule : « S’il disait « jouons », tous jouaient »

        II Une critique des ordres monastiques de l’époque de Rabelais

                a) Une abbaye inversée

- Ce passage peut être vu comme une critique du clergé de l’époque

- Les Thélémites peuvent organiser leurs journées comme bon leur semble, alors que les moines doivent respecter des horaires précis (pour les prières, les repas, le sommeil…)

- La mixité est autorisée dans l’abbaye de Thélème, alors que les abbayes sont masculines dans la réalité – les femmes vont dans des couvents

- Il n’est jamais question de prières, de messes ou d’études bibliques alors que le lieu présenté est une abbaye (lieu premièrement religieux)

- Les moines peuvent aller et venir dans l’abbaye, ce qui n’est pas autorisé dans les abbayes réelles ; avec le complément circonstanciel de temps « quand le temps était venu »

- Le dernier paragraphe est totalement à l’encontre de la morale catholique ; accumulations de connecteurs logiques mettant en évidence une relation de conséquence dans les dernières phrases, très rythmées et ponctuées

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