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L'abbaye De Théléme

Mémoire : L'abbaye De Théléme. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Février 2012  •  2 104 Mots (9 Pages)  •  1 496 Vues

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L'abbaye de Thélème est la première utopie de la littérature française, décrite par Rabelais au chapitre LVII de son Gargantua (première publication en 1534 ou 1535). À la fin de la guerre picrocholine, Gargantua remercie son ami, le frère Jean des Entommeures, de l'avoir aidé dans sa lutte contre Picrochole, en lui offrant de lui bâtir une abbaye. Le frère Jean refuse d'abord, "car comment pourrais-je, dit-il, gouverner autrui, qui moi-même gouverner ne saurais ?". Puis il accepte, mais la règle du lieu sera l'inverse de ce que connaissent les abbayes de l'époque, dont les moines sont soumis à l'obéissance à une discipline et à une hiérarchie. La devise de l'abbaye est : "Fais ce que voudras".

La vie dans l'abbaye

L'abbaye de Thélème évoque par son architecture un château de la Renaissance, tel Chambord, plutôt qu'un monastère médiéval. Rabelais décrit une vie collective fondée sur la volonté générale. Les résidents, femmes et hommes, y font ce qu'il leur semble vertueux ("Fais ce que voudras" ne signifie pas qu'ils font ce qu'ils veulent, mais ce que la volonté divine leur suggère) ; les exemples d'activité sont plutôt agréables : boire, lire, chanter, jouer de la musique. Personne ne contrarie personne, il n'y a pas d'abbé, ni de hiérarchie, les conflits sont inexistants ; cependant l'abbaye de Thélème accueille ceux "qui annoncent le saint Evangile" (Gargantua, chapitre 54). Rabelais présente ainsi son idéal évangélique2. La description de l'abbaye de Thélème serait ainsi une réécriture de celle de la Jérusalem céleste qui apparait dans l'Apocalypse de Jean.

En humaniste de son temps, Rabelais postule qu'une société sans contrainte et sans conflits est possible dès lors qu'on laisse s'exprimer la nature foncièrement bonne de l'humain. Les résidents de Thélème ont par nature le sens de l'honneur et de la responsabilité : "parce que les gens libres, bien nés, bien éduqués, vivant en bonne société, ont naturellement un instinct, un aiguillon qu'ils appellent honneur qui les pousse toujours à agir vertueusement et les éloigne du vice." (Gargantua, chapitre 57)

Pour arriver à ce résultat, Rabelais souligne l'importance de l'éducation : les résidents de Thélème sont nourris de connaissances dans des domaines étendus, lisent, écrivent, parlent cinq ou six langues, savent jouer de différents instruments de musiques, etc. Cependant cette éducation n'est rien sans la θέλημα, la volonté divine.

Quant à Frère Jean, il refuse de gouverner cette abbaye, car "comment, disait-il, pourrais-je gouverner autrui, alors que je ne saurais me gouverner moi-même ?" (Gargantua, chapitre 52) En effet l'idéal est de se gouverner soi-même, ce qui semble l'objectif des Thélémites.

Une utopie

Le système social décrit par Rabelais n'en est pas moins fragile, puisque, par définition, il tient au bon vouloir de ses membres. Rabelais insiste donc sur la composition de la population de l'abbaye, qui a fait l'objet d'une sélection : c'est une élite de femmes et d'hommes d'origine noble, d'excellente éducation, présentant des qualités sociales. Le texte suggère même qu'il faut être physiquement avenant pour faire partie de la sélection. "Jamais ne furent vus chevaliers si preux, si galants, si habiles à pied et à cheval, plus verts, mieux remuant, maniant mieux toutes les armes. Jamais ne furent vues dames si élégantes, si jolies, moins acariâtres, plus doctes à la main, à l'aiguille, à tous les actes féminins honnêtes et libres, qu'étaient celles-là".

Thélème rappelle donc l'importance de l'éducation pour l'évolution de l'homme et de la société: une éducation ouverte et diversifiée, permettant l'affirmation de soi. Mais une telle éducation n'est pas accessible à tous, à l'époque où Rabelais écrit. Comme dans beaucoup d'utopies, la vie à Thélème est, de fait, réservée à une élite.

Amener le sujet
L’utopie, pour un écrivain, constitue un moyen très utile pour donner vie par la fiction à ses théories de l’idéal social. C’est Thomas More qui, en 1516, baptise pour la première fois sa cité idéale " Utopia " dans son œuvre du même nom. 
Poser le sujet
Rabelais, en 1534, renouvelle l’exercice dans Gargantua. Au chapitre VII , l’écrivain décrit en effet l’ " Abbaye de Thélème ", qu'il fait bâtir " au contraire de toutes les autres " : pas de murs, pas d'horloge, des constructions splendides et richement décorées, disposant de tous les luxes du confort et du raffinement de l'époque, accueillant les jeunes garçons en même temps que les jeunes filles. Tout à Thélème s'oppose à l'ascétisme qu'on associe d'ordinaire à la vie monacale: la règle morale de l'abbaye est d’ailleurs " Fais ce que voudras ".
Lecture
Annonce du plan :
La construction du texte incite à suivre le plan de celui-ci pour l’analyse. Ainsi, Rabelais commene par surprendre son lecteur par une sorte d’énigme qu’il résout: comment l’absence de règle est-elle compatible avec la vie en collectivité (l. 1-10). Puis, Rabelais décrit la parfaite concorde qui résulte de cet unique précepte : "fais ce que voudras " (l. 11-15). Enfin, l’auteur décline les nombreux bienfaits d’une telle vie selon l’idéal humaniste.

I. L’énigme de la règle des thélémites

A. Enoncé de l’énigme

Non par des lois, statuts ou règles , mais selon leur bon vouloir et libre-arbitre

Antithèses CL règle g CL liberté

+ forte marque de l’opposition (non par…mais)

R. crée la surprise : contraire monastère régulier… anarchie ?

Quand bon leur semblait

Quand le désir leur venait

Anaphore et parallélisme

Insistance sur totale liberté

Entretient et augmente le mystère

buvaient, mangeaient, travaillaient, dormaient

Enumération vbes imparfait

4/5 : instincts matériels

...

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