Jean Et béranger

I / Un dialogue conflictuel et une tension grandissante

1) Un dialogue animé

è rythme de la conversation (rapide ; phrases brèves, juxtaposées ; parfois raisonnements incomplets)

è des modalités (= forme que prennent les phrases) diverses : assertions fortes => interdictions, formule d’insistance, parfois tranchantes et définitives ; beaucoup d’exclamations, d’interrogations => dialogue tendu, 2 avis opposés et tranchés => incompréhension croissante entre les 2 personnages.

è nervosité de Jean => agitation croissante, physique (visuellement perceptibles ou dans les didascalies : forte présence du participe présent = liens entre les déplacements fréquents et la conversation qui se poursuit). Très nombreuses allées et venues indiquant l’irritation de Jean face aux propos de Bérenger et la « maladie » qui s’est emparée de lui.

2) Contraste entre les deux personnags

è Bérenger : plutôt conciliant, calme ; précautions oratoires pour s’adresser à son ami (utilise des hypothèses) ; cherche à raisonner (= raisonnable) avec logique et lucidité. Timoré au début, puis exprime de + en + nettement ses convictions, toujours + choqué par les propos tenus par Jean. Passe de la confusion à l’engagement personnel.

è Jean : beaucoup de tournures impersonnelles (perte progressive de son identité propre) => n’exprime plus son expression personnelle, mais celle de la masse ; aliénation, déshumanisation progressive ; agressivité ; gestuelle de plus en plus désordonnée ; viloence verbale ; brutalité animale. Propos plus péremptoires, phrases plus laconiques ; + de parataxes (= phrases dépourvues de liens logiques) => refus de raisonner ; impatience ; n’admet pas la contradiction.

3) Désaccord croissant

è frayeur de Bérenger : recule effrayé ; apparition effrayante de Jean ; étonnement extrême

è nombreuses oppositions : Jean refuse un médecin, refuse le débat ; affirme avec force son opposition (qui n’admet aucune répartie)

è incompréhension mutuelle : soucie de conciliation de Jean , puis incompréhension grandissante (nombreuses interrogations) ; à la fin, difficulté patente d’établir une communication

è désaccord total : désapprobation progressive de Bérenger vs agressivité injurieuse de Jean (refus de dialogue, mépris, fureur extrême)

=> nette évolution (dégradation) des relations entre les 2 personnage, qui s’écartent de + en + l’une de l’autre : l’une devient animal (brutal), l’autre reste un Homme et cherche à défendre l’Humanité qui réside en chacun de nous. Ce sont deux idéologies qui s’opposent, posant une réflexion grave et essentielle sur ce qu’est l’être humain. Et cette gravité (sérieux d’ordre philosophique et ontologique) se mêle aux registres comiques et fantastiques ècaractéristique de l’absurde.

II

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