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Introduction à la linguistique

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Par   •  14 Mars 2017  •  Dissertation  •  2 191 Mots (9 Pages)  •  1 413 Vues

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  1.  « Pourquoi maltraite-t-on le français dans notre pays ? Le vocabulaire se réduit, on ignore la grammaire et la syntaxe. La phrase n’est le plus souvent qu’une simple juxtaposition de mots employés hors de leur sens. Les mots utilisés couramment s’éloignent toujours plus de la réalité qu’ils nomment. L’école, qui a pour mission de transmettre la langue et la littérature aux adultes de demain, admet, hélas ! que ses élèves apprennent le français en écoutant Skyrock ou Fun Radio, plutôt que dans les textes d’Anatole France ou de Colette. Montaigne, Rabelais, Corneille, Marivaux sont passés à la trappe des programmes parce que jugés incompréhensibles. »  (Hélène Carrère D’Encausse, Séance publique annuelle de l’Académie française, 30/11/2006, http://www.academie-francaise.fr/la-langue-francaise-langue-de-la-modernite-seance-publique-annuelle).

L’évolution a menée au langage humain que l’on connaît aujourd’hui (la caractéristique qui défini l’être humain.) C’est le trait qui nous sépare le plus de toutes autres espèces d’animaux. Même si beaucoup d’espèces d’animaux ont évolué des systèmes de communication sophistiqué, ils restent limités aux signes plutôt que des mots. C’est les mots qui permettent de créer un nombre de phrases illimité. Notre système de communication a dû faire une grande transition pour arriver au système complexe tel qu’il est aujourd’hui - essentiellement sans limite.

   Tout comme le langage humain, chaque langue contemporaine est issue d’autres langues/langue qui ont évoluées avec le temps et c’est cela qui nous intéresse ici.

   Situé au carrefour de trois langues Indo-européen : le gaulois, le latin et le francique, qui ont influencé sa naissance, le français s’est beaucoup développé au cours des années pour devenir la langue contemporaine du 21e siècle. Un des premiers grands événements contribuant à sa naissance s’est passé aux temps romains : la conquête romaine de la Gaule, ce qui a par la suite, mené à l’abandonnement de la langue des Gallo-romains en faveur du latin. Ici, l’on peut constater un exemple intéressant pour mettre en exergue la normalité de l’évolution dans l’histoire des langues, comme l’explique Hady C. Skayem, les Gallo-romains « se mirent à parler latin à leur façon, avec leur accent, leur prononciation. Ainsi, dans leur bouche, auguste par exemple, devint agosto, puis aosto, aoust et enfin août. »[1] Au moyen-âge, en raison des bouches différentes, il existait de nombreuses formes (dialectes) différentes du latin selon le région, les trois principaux étant : la langue d’oc, la langue d’oïl et le franco-provençal. Skayem nous explique que « dans le domaine de la vie pratique, le français remplacera désormais le latin dans tous les documents administratifs à partir de 1539. »[2] Le 16e siècle voit donc le remplacement du latin par le français qui, avec l’avènement de l’imprimerie, devient une langue prestige et un symbole d’identité nationale. Bien qu’il soit devenu la langue official en tant que langue administrative, le français a encore besoin de nouveaux mots afin d’exprimer certaines choses, et ces mots sont prises en grande partie, du latin. Puis c’est en 1635 que l’Académie française est fondé par Richelieu qui crée un dictionnaire normalisant la sémantique des mots ainsi que l’orthographe français, c’est le temps du bon usage.

   Donc, il est clair que l’évolution des langues, dans tous les sens du mot (sémantique, grammaticale, lexicale et syntaxique), est un phénomène très courant qui se passe depuis des années. Bien que chaque langue utilise les mêmes quatre éléments : la syntaxe, le vocabulaire, la morphologie et la prosodie, c’est l’accent qu’elle met sur certaines de ces éléments qui fait que les langues se diversifie, ce qui permet à chaque langue d’emprunter aux autres langues ce qui lui manque.

   En prenant un point de vue opposé à celui qu’exprime l’académicienne Hélène Carrère d’Encausse, l’on peut apprécier les impacts positifs que les évolutions soulignées précédemment ainsi que par l’académicienne peuvent avoir sur une langue. S’attardons tout d’abord sur le vocabulaire, au lieu de croire qu’il « se réduit », on pourrait dire qu’il se renouvelle avec des néologismes et des emprunts lexicaux, ce qui permet le français de mieux s’adapter à la société diverse et moderne dans laquelle on vie aujourd’hui. Les nouveaux mots qui entrent dans les dictionnaires à chaque édition, ainsi que les mots inusités qui disparaissent, mettent en exergue ce renouvèlement. Quelques mots/termes nouveaux qui entrent dans Le Petit Robert édition 2017 inclurent :  « paiement sans contact (économie), écocité (environnement), twittosphère (informatique), microbiome (médicine), embarré (francophonie), »[3] desquelles tous représentent l’apparition des nouvelles technologies de communication et des nouvelles connaissances, ce qui démontre le besoin de renouveler le vocabulaire dans un monde en rapide évolution. Ces nouveaux mots relèvent aussi la tendance forte des locuteurs du français d’emprunter aux autres langues, notamment à l’anglais, afin de renouveler le vocabulaire.

   Grâce aux apports de plusieurs langues, le facilité du passage de mots du français à d’autres langues a augmenté. Les Français, qui semblent assez admiratifs du système parlementaire de l’Angleterre, ont adoptés un nombre important de termes et de mots anglais dans leur langue : droite et gauche (calques de l’anglais right et left), opposition, majorité, minorité. Et ce qui est remarquable, comme indiqué par Henriette Walter, c’est que « ces mots sont pour la plupart d’origine latine et qu’ils auraient pu être directement formés en français. »[4] Walter nous rappelle étonnamment que « romantique et sentimental, ainsi que confort et palace sont aussi des emprunts à l’anglais. »[5] Un autre phénomène courant dans l’histoire des langues est celui des ‘aller-retours’. Plusieurs mots, aujourd’hui emprunté à l’anglais, ont autrefois été emprunté au français : humour, venant d’humeur, nurse de nourrice et puis challenge, un mot listés dans les « termes déconseillés par l’Académie française… chalenge. (On écrit aussi, moins bien, Challenge), »[6] qui est actuellement, comme confirme Walter, « un mot de l’ancien français. »[7] On pourrait dire que la norme sémantique et grammaticale imposée et défendue par les gardiens du ‘bon usage’ comme chez l’Académie française est une des éléments poussant le français à vouloir emprunter autant de mots aux autres langues alors qu’ils auraient pu être directement formés en français. Ces normes empêchent les locuteurs du français de pouvoir s’exprimer librement et éventuellement, de former de nouveaux mots (au lieu de sentir le besoin d’en emprunter). La mainmise des académiciens sur le ‘bon usage’ condamne même l’emploi des mots qui sont, à la base, d’origine française.

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