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Histoire des oracles - Fontenelle

Commentaire de texte : Histoire des oracles - Fontenelle. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Novembre 2020  •  Commentaire de texte  •  1 614 Mots (7 Pages)  •  672 Vues

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Fontenelle-Histoire des Oracles

Bernard le Bovier de Fontenelle est un des premiers des Lumières. C'est un savant et

un académicien (il est élu à l'Académie française en 1691). Il souhaite diffuser les

connaissances scientifiques de son époque. Il participe à la querelle Anciens/Modernes (il est

du côté des Modernes). Fontenelle se distingue par ses idées novatrices, c'est à dire

l'observation des faits, la supériorité de la raison et la confiance dans le progrès. Il ouvre la voie

à la raison des Lumières, grâce à sa nouvelle méthode d'analyse fondée sur la raison (issue de

Descartes et de Newton). Dans Histoire des oracles (1687), Fontenelle combat la superstition et

prône l'esprit critique, l'esprit d'examen. Il démontre que les oracles sont des illusions, dénonce

certaines croyances et des comportements irrationnels fondés sur des a priori (comme

l'obscurantisme). Il montre que les hommes sont enclins à accepter tout ce qui peut les

sécuriser, et qu'ils sont prêt à accepter une explication rassurante pour ne pas rester face au

mystère : l'homme cherche à élucider les phénomènes. Il ne vérifie pas l'authenticité des faits.

L'extrait que nous allons étudier correspond au chapitre IV de la Première Dissertation.

Fontenelle y expose l'importance cruciale des faits et de leur vérification. Nous nous

demanderons en quoi ce texte est annonciateur des Lumières. Nous étudierons tout d'abord la

structure du texte, puis nous verrons que c'est un texte anecdotique, et enfin qu'il présente un

discours argumentatif efficace.

Ce texte est tout d'abord structuré. Il présente 4 paragraphes d'inégales longueurs, qui

correspondent aux étapes du raisonnement.

Premier paragraphe (l.1 à 3) : Fontenelle énonce sa thèse à l'aide de l'impératif. Il donne un

conseil de méthode, c'est à dire de vérifier les faits. Il met en garde contre le contraire de cette

attitude. L'idée essentielle ressort sous la forme d'une recommandation, grâce à l'impératif de

première personne : Fontenelle associe le lecteur et le narrateur dans une même démarche

expérimentale. La deuxième phrase du paragraphe est une concession : « il est vrai que ». Cela

introduit un raisonnement concessif. Il reconnaît les inconvénients de sa méthode (la lenteur)

afin de montrer le défaut des hommes : la précipitation. Cette précipitation est montrée à la

ligne 2 par le verbe d'action « courir » et par l'expression « passer par-dessus », qui signifie

ignorer. Par opposition un trouve un superlatif absolu : « bien lente » l.2. D’après Fontenelle la

précipitation conduit à l'erreur, au ridicule, comme il le montre dans ce premier paragraphe.

Deuxième paragraphe (l.4 à 17) : anecdote. L'anecdote est un exemple qui illustre les

mésaventures de ceux qui ne suivent pas sa méthode. On trouve deux premières lignes de

transition qui annoncent l'anecdote, par « Ce malheur » (l.4), qui désigne le fait d'attribuer des

causes imaginaires à un fait non vérifié. L'anecdote est présentée comme historique, puisque

l'on trouve la notion d'espace et de temps. Le superlatif absolu d'adverbe « si plaisamment »

(l.4) lui donne une tonalité comique. Les guillemets confèrent un statut oral au récit, comme le

verbe « parle » à la ligne 5.!ce sont les marques du discours narratif, dont on peut apercevoir

les caractéristiques : personnages, péripéties, un début et une fin. Le rôle de ce récit est

illustratif.

Troisième paragraphe (l. 18 à 22) : Généralisation et élargissement du propos. Fontenelle

établit une analogie entre cette mésaventure et les autres domaines de la pensée. Il en déduit

que l'erreur la plus répandue consiste à trouver les causes dont la réalité n'a pas été prouvée. Il

donne une définition de l'ignorance, et tire une leçon de l'anecdote : « Cela veut dire que non

seulement nous n'avons pas les principes qui mènent au vrai, mais que nous en avons d'autres

qui s’accommodent très bien avec le faux » (l. 20 à 22).

Ce premier parcours de la structure du texte nous permet d'en souligner la rigueur. Pour

démontrer les erreurs de l'esprit, Fontenelle s'appuie sur un exemple, rapporté au discours

narratif, qui vient illustrer la théorie énoncée dans le premier paragraphe. Ce texte, qui associe

la théorie, l’exemple et la leçon, permet à Fontenelle de convaincre le lecteur.

Ensuite, nous pouvons étudier le récit anecdotique, c'est à dire ses discours et les

interventions du narrateur.

Un discours narratif précis, car le récit est d'une précision dans l'énoncé des faits, puisqu'on

retrouve divers éléments :

– Le temps (l.6, 8, 11, 12) et le lieu (« Silésie » l.6 =

...

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