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Hernani, Victor Hugo

Dissertation : Hernani, Victor Hugo. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  31 Mars 2020  •  Dissertation  •  1 379 Mots (6 Pages)  •  821 Vues

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Vendredi 10 Mai 2019                                                                 Classe de T.L.

Bac blanc

Epreuve de Littérature

Durée : 2 heures

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Victor Hugo : Hernani

Question n° 1 : ( 8 points) Lorsque Dona Sol le lui demande, Hernani refuse de se débarrasser de son épée, la désignant comme  «  son autre amie, innocente et fidèle «. Comment le motif de l’épée, de la dague ou du poignard, est -il traité dans la pièce de Victor Hugo, Hernani ?

Question n° 2 : ( 12 points) Dans la préface de Cromwell, Victor Hugo écrit que “ tout dans la création n’est pas humainement beau, le laid  Y EXiste à côté du beau, le difforme près du gracieux, le grotesque au revers du sublime, le mal avec le bien, l’ombre avec la lumière. » Vous vous demanderez en quoi cette phrase s’applique à la pièce de théâtre Hernani ?

Question n° 1 : ( 8 points) Lorsque Dona Sol le lui demande, Hernani refuse de se débarrasser de son épée, la désignant comme  «  son autre amie, innocente et fidèle «. Comment le motif de l’épée, de la dague ou du poignard, est - il traité dans la pièce de Victor Hugo, Hernani ?

        Le genre théâtral est destiné, depuis la plus haute Antiquité, à être représenté. Il suppose donc des signes visuels, costumes, décors, objets visant à une meilleure compréhension par le spectateur. La pièce de Victor Hugo, Hernani met en scène un roi et des Grands d’Espagne au temps de Charles Quint. Il n’est donc pas surprenant que des objets comme épée ou poignard soient récurrents. On peut donc s’interroger sur la place de ce motif dans le drame romantique éponyme. Après avoir envisagé leurs occurrences et leur place dans l’œuvre, nous nous interrogerons sur leur dimension symbolique

        I – L’épée ou le poignard, prolongements du personnage

  • Dès son entrée en scène, le roi menace la duègne en «  tirant de sa ceinture un poignard et une bourse » (p.40).
  • L’entrée en scène d’Hernani , didascalie « une épée, un poignard et un cor à sa ceinture «  43
  • D Josepha est rassurée d’ailleurs, car «  il a sa bonne épée » 42
  • Au moindre danger, la première réaction d’Hernani est souvent de mettre la main à l’épée, par exemple I, 2 quand le roi sort de sa cachette 50 didascalie  « la main sur la garde de son épée »
  • Au-delà de défendre, elle est un prolongement du corps du personnage, un signe de puissance et de virilité ( à l’image de l’épée de Roland ou de celle du roi Arthur). La pièce n’échappe pas à cela. Par exemple à l’acte IV DC «  Il est bon d’aiguiser les stylets sur des tombes » 1298 ou bien même scène DC aux conjurés «  Hommes sans préjugés/ Don le poignard, toujours prêt à jouer son rôle… » 1333
  • Hernani considère son épée comme une amie «  innocente et fidèle » et dont il ne conçoit pas de se séparer. Il évoque aussi «  Mon bon poignard » 375 Elle est donc véritablement métonymie
  • Mais elle est aussi signe de noblesse , de vaillance. Se battre en duel, c’est réparer un honneur offensé. Ainsi Hernani est injurié lorsque le roi refuse de se battre avec lui  «  Pas de duel. Assassinez-moi . Faites ! «  dit DC 591. Sa réaction ( didascalie p 85 de brise la lame sur le pavé )est d’ailleurs emblématique de sa colère, mais à ce moment là DC ne sait pas qu’il est Grand d’Espagne et que le duel pourrait donc avoir lieu
  • A l’acte III, 7, DRG en revanche juge Hernani assez digne de lui pour le provoquer en duel  didascalie«  DRG lui montre les deux épées sur la table » , il remet d’ailleurs en cause sa noblesse de cœur «  «  As-tu peur ? n’es tu point noble » 1249
  • A l’acte IV, sc 3, l’épée prend une tout autre valeur. DRG la «  retourne,la prend par la pointe et l’élève au-dessus de sa tête » p 163 ; l’épée quitte alors son sens d’objet de lutte et devient une sorte d’objet religieux , une «  croix «  1651, sur laquelle on jure ( inverse de l’acte II scène 3)
  • Enfin le roi DC se servira de l’épée pour adouber H, selon le rituel médiéval . Didascalie p 173 «  DC tire son épée et l’en frappe trois fois sur l’épaule »

II – La valeur symbolique de ces objets

  • L’objet signe un état d’esprit ; ainsi DC dit des bandits que leur «  poignard est toujours prêt à jouer son rôle «  IV, 1 1334 et qu’ainsi ils sont «  sans préjugés »
    - Qd H S’adresse au roi I, 4, le «  poignard » devient métonymie des pensées du personnage : 3 nuit et jour, en effet, pas à pas je te suis / Un poignard à la main…. »382/383 ou 403/ 405 + champ lexical de la colère et de la vengeance.
  • De même le fait de déposer les armes manifeste la fin de la haine et de la colère. IV, 4 : en même temps qu’H dit «  Oh ma haine s’en va », la didascalie signale «  Il jette son poignard » p. 172. Il abandonne alors des valeurs négatives de vengeur et de bandit, et repousse cela dans le passé  1911 /1912 «  Je sais qu’il existait autrefois dans un rêve / un Hernani dont l’œil avait l’éclat du glaive »
  • Chez DRG notamment, l’épée est associée aux héros du passé . Il en parle en disant «  Des hommes forts et qui trouvaient moins lourds / Leur fer et leur acier que vous votre velours «  I, 3 225/226
  • Même Dona Sol  va s’emparer du poignard du roi ; le menacer avec et même se moquer de lui. Elle le fera reculer II, 3 p. 80 et 81. Il est tout à fait inhabituel qu’une femme soit mise en relation avec les armes, et DS attire par là l’admiration d’Hernani ( et devient aussi  en quelque sorte son double comme nous l’avons vu dans un autre cours). Toutefois , elle ne fera pas usage de l’arme.
  • Par le fait qu’elle porte l’arme sur elle, elle dévoile à DRG sa véritable personnalité : V, 6 2063 et suivants«  J’ai fait la fille douce, innocente et timide / Mais ….Malheur si vous portez la main sur mon époux ».
  • Elle porte donc une arme, et est prête à s’en servir pour défendre ses valeurs, ce qui fait d’elle une héroïne très innovante.
  • Toutefois, ce n’est pas le poignard qui assurera la mort des deux amants mais le poison . ( voir ce que nous avons dit de cela dans le cours : mort lente, partagée , dans la tradition littéraire T et IS / ou R et J). Par ailleurs, l’épée reste l’objet avec lequel on se bat pour l’honneur et la fierté, non pour se donner la mort.

Motif très riche, car il touche tous les protagonistes, il revêt différents sens, à la fois réalistes et symboliques. A l’instar de Durandal ou d’Excalibur, les épées sont indissociables de leurs propriétaires. Mais, au moment de sa mort,  Roland brisera Durandal pour ne pas qu’elle appartienne à un autre que lui. Excalibur sera jetée dans un lac à la mort d’Arthur, mais reprise par la Dame du Lac. Hernani lui, laissera tomber ses armes, les abandonnera comme il quitte sa haine, preuve que l’époque n’est plus la même, et qui donne au héros romantique une autre dimension.

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