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Étude d'un texte issu de Dialogue de Platon l’Apologie de Socrate

Rapports de Stage : Étude d'un texte issu de Dialogue de Platon l’Apologie de Socrate. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  12 Octobre 2014  •  2 061 Mots (9 Pages)  •  1 706 Vues

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INTRO :

Ce texte est issu du dialogue de Platon l’Apologie de Socrate, certainement rédigé entre 390 et 385, et qui relate le procès intenté à Socrate en 399 à Athènes. Socrate avait en effet été cité à comparaître pour plusieurs motifs. Au cours de son procès, il divisa ces accusations en deux : celles portées anciennement contre lui et celles portées récemment. Comme il pensait que les anciennes accusations pouvaient avoir eu une influence plus vigoureuse sur son auditoire en raison de leur durée de pénétration sur les juges, il commença par se défendre de celles-ci en premier.

TRADUCTION

Reprenons donc dans son principe l’accusation [19b] sur laquelle s’appuient mes calomniateurs, et qui a donné à Mélitus la confiance de me traduire devant le tribunal. Voyons ; que disent mes calomniateurs ? Car il faut mettre leur accusation dans les formes, et la lire comme si, elle était écrite, et le serment prêté : Socrate est un homme dangereux, qui, par une curiosité criminelle, veut pénétrer ce qui se passe dans le ciel et sous la terre, fait une bonne cause d’une mauvaise, [19c] et enseigne aux autres ces secrets pernicieux. ( accusé d etre sophiste !) Voilà l’accusation ; c’est ce que vous avez vu dans la comédie d’Aristophane, où l’on représente un certain Socrate, qui dit qu’il se promène dans les airs, et autres semblables extravagances sur des choses où je n’entends absolument rien ; et je ne dis pas cela pour déprécier ce genre de connaissances, s’il y a quelqu’un qui y soit habile (et que Mélitus n’aille pas me faire ici de nouvelles affaires) ; mais c’est qu’en effet, je ne me suis jamais mêlé de ces matières, [19d] et je puis en prendre à témoin la plupart d’entre vous.

Un jour, étant allé à Delphes, il eut la hardiesse de demander à l’oracle (et je vous prie encore une fois de ne pas vous émouvoir de ce que je vais dire) ; il lui demanda s’il y avait au monde un homme plus sage que moi : la Pythie lui répondit qu’il n’y en avait aucun. A défaut de Chéréphon, qui est mort, son frère, qui est ici, [21b] pourra vous le certifier. Considérez bien, Athéniens, pourquoi je vous dis toutes ces choses, c’est uniquement pour vous faire voir d’où viennent les bruits qu’on a fait courir contre moi.

Quand je sus la réponse de l’oracle, je me dis en moi-même : que veut dire le dieu ? Quel sens cachent ses paroles ? Car je sais bien qu’il n’y a en moi aucune sagesse, ni petite ni grande ; Que veut-il donc dire, en me déclarant le plus sage des hommes ? Car enfin il ne ment point ; un dieu ne saurait mentir. Je fus longtemps dans une extrême perplexité sur le sens de l’oracle, jusqu’à ce qu’enfin, après bien des incertitudes, je pris le parti que vous allez entendre pour [21c] connaître l’intention du dieu. J’allai chez un de nos concitoyens, qui passe pour un des plus sages de la ville ; et j’espérais que là, mieux qu’ailleurs, je pourrais confondre l’oracle, et lui dire : tu as déclaré que je suis le plus sage des hommes, et celui-ci est plus sage que moi. Examinant donc cet homme, dont je n’ai que faire de vous dire le nom, il suffit que c’était un de nos plus grands politiques, et m’entretenant avec lui, je trouvai qu’il passait pour sage aux yeux de tout le monde, surtout aux siens, et qu’il ne l’était point.

Mais, Athéniens, les plus habiles me parurent tomber dans les mêmes défauts que les poètes ; il n’y en avait pas un qui, parce qu’il excellait, dans son art, ne crut très bien savoir les choses les plus importantes, et cette folle présomption [22e] gâtait leur habileté ; de sorte que, me mettant à la place de l’oracle, et me demandant à moi-même lequel j’aimerais mieux ou d’être tel que je suis, sans leur habileté et aussi sans leur ignorance ; ou d’avoir leurs avantages avec leurs défauts ; je me répondis à moi-même et à l’oracle : j’aime mieux être comme je suis. Ce sont ces recherches, Athéniens, qui ont excité contre [23a] moi tant d’inimitiés dangereuses ; de là toutes les calomnies répandues sur mon compte, et ma réputation de sage ; car tous ceux qui m’entendent croient que je sais toutes les choses sur lesquelles je démasque l’ignorance des autres. Mais, Athéniens, la vérité est qu’Apollon seul est sage, et qu’il a voulu dire seulement, par son oracle, que toute la sagesse humaine n’est pas grand-chose, ou même qu’elle n’est rien ; et il est évident que l’oracle ne parle pas ici de moi, mais qu’il s’est servi de mon nom comme d’un [23b] exemple, et comme s’il eût dit à tous les hommes : le plus sage d’entre vous, c’est celui qui, comme Socrate, reconnaît que sa sagesse n’est rien. Convaincu de cette vérité, pour m’en assurer encore davantage, et pour obéir au dieu, je continue ces recherches, et vais examinant tous ceux de nos concitoyens et des étrangers, en qui j’espère trouver la vraie sagesse ; et quand je ne l’y trouve point, je sers d’interprète à l’oracle, en leur faisant voir qu’ils ne sont point sages.

I REFUTATIONS DES ACCUSTAIONS ANCIENNES

II SOCRATE N4A PAS LE SAVOIR QU’ON LUI REPROCHE

1) Des anciens accusateurs [19a-24b] :

a) partie négative : ce que Socrate n’est pas : il n’est pas d’abord un philosophe de la nature : « un homme savant qui s’occupe de ce qui se passe dans le ciel et sous la terre » (18b). Il n’est pas non plus un sophiste (19d-20c).

b) partie positive : ce que Socrate est vraiment. Ainsi, pour se défendre, Socrate présente son approche comme indifférente aux recherches sur la nature et attachée entièrement à la connaissance de l’homme et à la définition du bien. Il a fait un vœu auprès de la divinité après la consultation de l’oracle de Delphes : celui de philosopher. La réalisation de cette mission impérieuse, confiée à une volonté inflexible, lui impose dès lors des obligations.

c) Quelle est l’origine des calomnies portées contre lui ?

i) La réponse de l’oracle, telle qu’elle a été recueillie par Chéréphon [selon la Pythie de Delphes, personne n’est plus savant que Socrate] (20c-21a) ;

ii) L’enquête sur le sens de cette réponse : la tentative socratique de réfutation de l’oracle : qui peut bien être plus savant que Socrate ? 21b-22 e :

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