Gautier en lisant « Omphale »

Du premier coup il est un peu difficile de bien comprendre le style de Gautier en lisant « Omphale ». Mais au fur et à mesure qu’on progresse dans la lecture il est évident que la structure qu’il utilise est essentielle pour le développement du récit. Il commence en créant une image extrêmement détaillée du « jardin » de son oncle. Il décrit chaque élément avec soin afin qu’on puisse voir « les vielles charmilles dévorées d’insectes et de mousses », « les fleurs étiolées qui penchent languissamment leurs têtes », et les poissons qui flottent dans un bassin couvert de lentilles d’eau et de plantes de marais. »

En lisant tous ces détails pour la première fois il est possible qu’on ait l’impression que c’est simplement trop. Mais quand on arrive à visualiser la scène qu’il nous peint son objectif se trouve accompli. En fait, lire cette scène m’a même provoqué de chagrin, et je trouve que Gautier a bien voulu inciter des sentiments de ses lecteurs.

En plus de se servir d’une multitude de détails, Gautier utilise aussi beaucoup de figures littéraires, parmi eux la personnification et la métaphore qui donnent à son récit un air presque poétique. Il nous parle des « tristes rues », les fleurs qui ressemblent à des filles «poitrinaires », sûrement au bord de la mort, et d’un pavillon qui fait penser à un « vieillard précoce usé par de sales débauches. » Apres avoir donné tous ces comparaisons et détails pour décrire le « jardin » et l’extérieur du pavillon où il est logé, il continue par faire une opposition totale quand il nous parle de l’intérieur de la maison. Il nous dessine une scène distinctement Rococo en décrivant sa chambre. Encore une fois il nous fait parvenir des images, mais cette fois elles sont plutôt agréables. Par exemple, il nous parle du « lit de lampas jaune à grandes fleurs blanches », « une pendule de rocaille », et « un piédouche incrusté de nacre et d’ivoire.» La tapisserie d’Omphale elle-même est sûrement faite dans ce même style venant de la fin de la période baroque. Gautier dit même que c’était cette tapisserie mythologique qui complétait l’illusion d’être dans une autre époque.

En conclusion je pense que Gautier commence ce récit d’une manière très définie et précise pour établir d’abord une scène qu’on peut presque toucher, après avoir contrasté cette scène à celle de sa chambre magique, jusqu'à arriver finalement au moment où la fantaisie commence à prendre son rôle à la fin de cette première partie de la lecture. Au moment qu’on peut apercevoir que quelque chose de fantastique va bientôt arriver, on est déjà complètement pris par l’histoire qu’il nous raconte.

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