Gargantua, Rabelais

Gargantua a été écrit par François Rabelais (1494-1553) en 1534. C'est le deuxième volet de la trilogie des géants, celle-ci comprends également Pantagruel (1532) et Le Tiers Livre (1546). Cette œuvre appartenant au 16è siècle, appartient au mouvement qui place l'homme et ses valeurs au dessus de toutes les autres, qui est l'humanisme. Nous allons voir en quoi le programme annoncé dans le dizain liminaire est respecté dans l’œuvre de Rabelais. Dans un premier temps nous verrons qu'il y a une éducation morale destinée aux lecteurs et en second temps, que le dizain liminaire annonce un programme humanisant et qu'il détient un double sens.

Le protagoniste du roman reçoit 2 éducations qui seront morales et instructives pour le lecteur. Dans un premier temps, Gargantua reçoit une éducation que nous pourrions qualifier de catastrophique qui ne contient aucun réel apprentissage.

Le premier précepteur de Gargantua fût Thubal Holoferne, un sophiste. Celui-ci lui fît son éducation en utilisant une ancienne méthode, le géant perdit 52 ans de sa vie à engloutir des ouvrages et à réciter diverses prières et leçons sans comprendre ce qu'il faisait. Le second précepteur de cette éducation catastrophique fût Jobelin Bridé qui prît la relève lors de la mort du premier précepteur. L'éducation du précepteur permît à Gargantua d'acquérir de la sagesse mais encore une fois, ce fût une perte de temps et le père de celui-ci remarqua que son fils était un bon élève mais qu'il était devenu "rêveur", "fou", "radoteur" et "niais".

La deuxième éducation de Gargantua peut être perçu comme celle qui va le sauver de ses anciennes habitudes. Celle-ci va être dirigé par Ponocrates, qui signifie le bourreau de travail dur à la tâche. Le précepteur humaniste va observer les anciennes et mauvaise habitudes de Gargantua, qu'il va qualifier de "vicieux mode de vie", son éducation pourrait se résumer à "un esprit sain dans un corps sain" puisqu'elle est variée et dynamique qui est en total opposition avec celle des sophistes. Cette leçon pédagogique commence avec une maîtrise du temps, ce qui est le signe d'une organisation exemplaire et efficace, la journée du géant est précisée grâce à des repères temporels précis grâce aux paragraphes qui détaillent chaque activité, enfin nous pouvons voir qu'il y a une juxtaposition des activités comme le montre celle des activités sportives car en générale elles sont dissociables les unes des autres. Le temps est rythmé par la répétition des leçons dès le levé avec une vérification de celles-ci, Gargantua étudie beaucoup de texte, or ici, Ponocrates fait beaucoup de commentaires, ce qui permet une meilleure compréhension de ceux-ci, enfin, l'utilisation de l'imparfait est une valeur de l'habitude, ce qui montre qu'à aucun moment, la journée n'est perturbée par un élément perturbateur. L'élève est le centre d’intérêt du maître, il est l'objet de tous les soins, la proximité avec le maître montre que toute l'attention est tournée vers Gargantua à tout moment de la journée. L'éducation du géant reste ludique, car il apprends pendant ses récréations, ce qui montre une liberté et un épanouissement de l'élève, la variété et la diversité sont les priorités pour une bonne éducation comme le montre l'hyperbole des 1000 jeux de Gargantua. Différentes méthodes sont ici utilisées, nous pouvons constater que le précepteur utilise l'observation, la mémoire, la lecture, l'écriture et de nombreux exercices qui sont variés, ce qui permet un apprentissage avec légèreté et dynamisme. Ensuite, le programme de Ponocrates inclut un retour aux textes anciens, nous avons une énumération de lectures saine et intellectuelles. L’œuvre s'inscrit dans un registre hagiographique car il a y un parallèle que nous pouvons effectuer entre les titres des chapitres et les histoires qui relatent de la vie des Saints, comme nous le montre le titre des chapitres et le titre de l’œuvre "La vie treshorrificque du Grand Gargantua pere de Pantagruel", ce qui montre un décalage et une esthétique démesurée que nous pouvons mettre dans le registre épique. Le soins du corps a une place essentielle dans la vie du géant, elle est détaillée ce qui montre l'importance des gestes du quotidien, celle-ci est énergétique, soignée et le plaisir qui est lié à la propreté, rythme encore une fois la journée car après une activité, Gargantua refait une toilette simple mais qui le revigore pour la suite de la journée. Dans l'œuvre, l'alimentation a également une place importante. Le repas est pour reprendre des forces, non pas par plaisir mais cela reste un moment de convivialité avec une alimentation saine et diététique, ce moment peut être qualifié d'ivresse joyeuse avec une écriture dionysiaque. La digestion sert aussi de moyen d'apprentissage tout en se détendant et apprenant encore une fois de façon ludique grâce aux jeux de cartes, l'apprentissage de l'arithmétique reste simple. Enfin, l'exercice

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