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Français Devoir: corpus - Que peut-on dire dans ces trois extraits de la relation entre maîtres et valets ?

Mémoire : Français Devoir: corpus - Que peut-on dire dans ces trois extraits de la relation entre maîtres et valets ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  11 Mai 2015  •  2 656 Mots (11 Pages)  •  4 033 Vues

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Objet d’étude : Le texte théâtral et sa représentation, du XVIIe siècle à nos jours

Corpus :

- Texte A : Plaute (254-184 av JC), La Marmite, Acte I, scène 1 (traduction de J. Naudet 1833)

- Texte B : Marivaux, L’île des esclaves, Acte I, fi n de la scène 1, début de la scène 2 (1725)

- Texte C : Samuel Beckett, En attendant Godot, acte I (1952)

Questions (4 points)

Vous répondrez d’abord à la questions suivante :

Que peut-on dire dans ces trois extraits de la relation entre maîtres et valets ? Vous répondrez à cette question en étant attentif à l’évolution de cette relation dans la comédie, de l’Antiquité au XXe siècle.

Travail d’écriture (16 points)

Vous traiterez ensuite, au choix, l’un des deux sujets suivants :

1. Écriture d'invention Vous commenterez les extraits des scènes 1 et 2 de L’île des esclaves de Marivaux.

2. Dissertation Pourquoi le conflit (ou l’affrontement) constitue-t-il un élément primordial d’une pièce de théâtre ? Quel intérêt cela représente-t-il pour l’action ? De quelles ressources dispose le théâtre pour le mettre en valeur ? Vous répondrez à cette question en analysant les formes de conflit qui vous ont semblé les plus intéressantes dans les pièces de votre choix : votre réflexion s’appuiera sur les textes du corpus et sur les pièces de théâtre étudiées en classe, lues ou vues.

Durée de l'épreuve au baccalauréat : 4 heures.

Question (4pts)

Ces trois comédies, écrites à différentes époques, possèdent toutes un même sujet : les relations entre maîtres et valets. Mais si cette corrélation existe bien, les moyens de traiter le sujet ne sont pas pour autant similaires dans toutes ces pièces.

Marivaux est sans doute le plus original dans sa manière d'étudier ces relations puisque, arrivés sur une îles où les maîtres deviennent valets et vis versa, le valet Arlequin va prendre son indépendance et va commencer à traiter son maître comme il l'était lui-même. C'est dans cet optique qu'on retrouve une similitude avec les deux autres extraits puisqu'il y est fait référence aux mauvais traitement que subissait Arlequin : « j'étais ton esclave ; tu me traitais comme un pauvre animal, et tu disais que cela était juste ». On peut retrouver ici le texte de Samuel Beckett : Lucky, tenu en laisse, est également traité « comme un pauvre animal », voire pire aux vues de la réplique de son maître Pozzo : « Les vieux chiens ont plus de dignité », il considère donc Lucky comme étant inférieur aux chiens, la réplique étant quelque peu paradoxale puisque ce faisant, il lui soustrait encore davantage de sa dignité, déjà bien malmenée. L'extrait de la pièce de Plaute n'en réchappe pas, la servante est également traité comme un animal. Euclion, lui-même, fais cette comparaison :  « Je n'ai jamais vu plus méchante bête que cette vieille ». Aussi, il y est plusieurs fois référence à « chasser » Staphyla de la maison, comme on pourrait le faire avec un animal entré sans permission. On a donc, dans chacun de ces trois extraits, le rapport de soumission absolue des valets par rapport aux maîtres.

Aussi, dans ces extraits, on peut cependant remarqué une certaine tendresse de la part du maître ou du valet, à l'égard de l'autre. Dans le texte de Plaute, Staphyla, la servante, souhaite aider sa jeune maîtresse, et ce malgré les difficultés qu'elle rencontre avec son maître : « Comment cacher le déshonneur de ma jeune maîtresse ? ». Ces mots, bien que des plus ordinaires, cachent un réel soucis, et par delà, une affection certaine que la servante possède pour sa maîtresse. Dans l'extrait de Marivaux, cette affection est clairement énoncée par le maître à son valet : « Eh ne sais tu pas que je t'aime ? ». Celle-ci est à nouveau déclaré lorsqu'Iphicrate justifie sa colère par son malheur : « Juste ciel ! Peut-on être plus malheureux et plus outragé que je le suis ? ». Même si implicite, son malheur se trouve dans le fait qu'Arlequin ai décidé de partir. En revanche, dans En attendant Godot, on ne trouve aucune affection entre Pozzo et Lucky, plutôt une pitié méprisante de la part de Pozzo, que l'on voit nettement lorsqu'il dit : « Essuyez-lui les yeux. Comme ça, il se sentira moins abandonné. » : il se refuse tout geste affectif, et relègue la tâche aux autres personnages.

Enfin, dans deux des trois extraits, le valet se rebelle, à des degrés différents. Dans En attendant Godot, la rébellion est inexistante puisque Lucky est plus qu'effrayé de traitement qu'il pourrait subir de la part de son maître tyrannique. En revanche, dans la scène 1 de l'Acte I de La Marmite, la rébellion est légère mais existe néanmoins par la réplique : « Mieux vaudrait que les Dieux m'eussent fait pendre, que de me donner un maître tel que toi. ». Ici, Staphyla exprime clairement la haine qu'elle possède envers son maître, en plus de chambouler le rapport de domination puisqu'elle se met sur un pied d'égalité avec Euclion en utilisant le tutoiement. Pour finir, c'est dans L'île des esclaves que Marivaux fait apparaître très clairement la rébellion du valet face à son maître à travers la tirade d'Arlequin : « Je l'ai été, je le confesse à ta honte, mais va, je te le pardonne ; les hommes ne valent rien. Dans le pays d'Athènes, j'étais ton esclave ; tu me traitais comme un pauvre animal, et tu disais que cela était juste, parce que tu étais le plus fort. Eh bien ! Iphicrate, tu vas trouver ici plus fort que toi ; on va te faire esclave à ton tour ; on te dira aussi que cela est juste, et nous verrons ce que tu penseras de cette justice là ; tu m'en diras ton sentiments, je t'attends là. Quand tu auras souffert, tu seras plus raisonnable ; tu sauras mieux ce qu'il est permis de faire souffrir aux autres. Tout en irait mieux dans le monde, si ceux qui te ressemblent recevaient les mêmes leçons que toi. Adieu mon ami ; je vais trouver mes camarades et tes maîtres. ». Ici, plus de doute, le valet se détache complètement du maître, qu'il

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