Francis Ponge, le pain

Le Pain, Francis Ponge

Francis Ponge a pour habitude dans les poèmes du recueil « le parti pris des choses » de valoriser des choses banale, ordinaire et parfois même oubliée afin de leur redonner de l’attention et donc de la valeur a nos yeux a travers ses poèmes en prose.

Comment Francis Ponge renouvelle-t-il le regard que l’on porte sur le pain?

1. Un changement du point de vue du pain par une description détaillé

1) Description précise du pain

Ponge a donc décidé de nous offrir une meilleur vision du pain, comme il l’a également fait dans le poème « le cageot » .

La description commence par la vue lointaine du pain, appelée "panoramique", se rapproche progressivement de l'objet pour l'observer en détail, et se termine par les montagnes à l'intérieur du pain : « vallées », « crêtes », « ondulations », « crevasses » . C'est comme si le pain était un objet énorme, invisible au premier coup d'œil. Par la suite, le pain est un objet du quotidien médiocre, mais dans le premier paragraphe du poème, il est qualifié de « merveilleux » ou de « panoramique » avec des adjectifs. Tout comme F. Ponge a comparé le pain aux montagnes dans le premier paragraphe, les montagnes du Taurus sont des montagnes en Turquie. Il est également intéressant que Ponge ait interrompu la description avec un tiret, entre la croûte et la mie. Il y a eu une pause notable après le sprint. À cause des adjectifs « douceur ignoble », « lâche et froid », la mie est décrite de manière péjorative. L'intérieur du pain est comme une éponge.

2) La métaphore de la Terre

On peut noter que les connecteurs logiques « d'abord à cause de », « ainsi donc », « mais », « car », et ainsi de suite sont systématiquement utilisés tout au long du poème. Ensuite, le poème présente le côté argumentation et réflexion pédagogique. La syntaxe elle-même révèle un énoncé prouvé par la juxtaposition de phrases complexes et l'utilisation d'adverbes et de prédicateurs. On assiste à la fabrication du pain, « masse amorphe » et « train d’éructer » ou « four stellaire ». Le pain est vu comme une métaphore du monde. Habituellement, le pain représente le corps du Christ dans le christianisme, mais Ponge a décidé de blasphémer cette image du pain afin de nous emmener sous un autre angle, ce n'est donc pas religieux, mais la terre sur laquelle nous vivons. Par conséquent, le four pour la cuisson du pain est assimilé à l'univers, comme un four stellaire, ce qui signifie des étoiles, et la chapelure est assimilée à des plantes, comme décrit dans le poème « fleurs », « feuilles » et « fanent ».

II) Une allégorie par rapport au monde

Mais l'auteur exprime aussi la signification symbolique du pain à travers son histoire : pour lui, c'est une image de la vie. Au départ, il n'y a qu'une seule pâte, ce « masse amorphe », puis elle durcit et « se façonne » dans le « four stellaire ». Au cours de la cuisson, la croûte et les miettes ressortent. Le signe de l'ordre chronologique est le passage du passé simple au passé. Ceci n'est qu'une explication de la fabrication du pain, mais Ponge apparaît sous forme de poésie, notamment grâce à des métaphores. Dès l'origine, il annonçait le destin et la mort du pain : gravé sur les étoiles du « four stellaire », le pain était « pour nous ». Le dernier paragraphe répète ce sacrifice, et le poète nous dit que le pain doit éventuellement être « dans notre bouche » avant de pouvoir être mangé. Ce n'est qu'un objet de « consommation », mais le pain incarne aussi la vie ordinaire.

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