Fiche de lecture d'une oeuvre de Vera Moukhine

L'oeuvre :

Cette œuvre est la représentation du type idéal de société pour les communistes. Elle met en scène 2 personnages : - une femme : une kolkhozienne, paysanne soviétique (faucille) - un homme : un ouvrier (marteau) Les deux outils réunis symbolisent les deux branches du prolétariat (branche industrielle et branche paysanne). Ils forment le symbole du communisme soviétique que l'on trouve sur le drapeau de l'URSS. Ils semblent jeunes (jeunesse du régime) . On peut y voir la marche vers le progrès et le triomphe du prolétariat, mais également la volonté de révolution mondiale et de conquête soviétique. Ce sentiment est renforcé non seulement par la taille monumentale de cette sculpture (25 mètres, 80 tonnes) mais aussi par le choix des matériaux : l’acier inoxydable censé résister aux outrages du temps… Elle a été réalisée sur commande de l'État soviétique alors dirigé par Staline depuis 1928.

L'auteur :

Vera Moukhina (Moukhine en français) est née en 1889 à Riga et est morte en 1953 à Moscou. Elle a été de son vivant et encore aujourd’hui reconnue comme une grande sculptrice dans son pays, l’URSS et à l’étranger. Elle a été un membre actif de l’Académie des Beaux Arts d'URSS et a remarquablement contribué au développement de la sculpture monumentale et du portrait soviétiques. Sa sculpture la plus célèbre est L'Ouvrier et la Kolkhozienne fut érigée à Paris sur le toit du pavillon de l'Union soviétique lors de l'Exposition Universelle de Paris.

L'Analyse :

Cette oeuvre est symbolique de la propagande soviétique et stalinienne qui voulait convaincre les soviétiques qu’ils étaient sur la bonne voie, mais aussi le monde entier. Elle est le symbole que le système marxiste est possible et parvient à faire avancer les hommes vers le progrès et le bonheur. Avec Staline, les artistes sont entièrement mis au service du régime, ils doivent être syndiqués et être membres du parti communiste. On utilise de nouveaux supports comme le cinéma (voir Eisenstein), la radio, la photo ou la sculpture. Les techniques sont plus abouties et la propagande soviétique veut montrer le visage d’un pays où les gens trouvent le bonheur dans le travail. Il s’agit de mettre en scène les travailleurs qui construisent un pays neuf tourné vers le progrès et la modernité. L’homme et la technique forment un tout qui fait avancer le pays. Dans ce contexte, la représentation de l’utilisation des machines, encore peu répandue dans les années 1920 et 1930, revêt une signification particulière : les machines sont présentées comme des emblèmes de la force et du progrès communiste.

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