LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Fiche De Lecture sur la pièce de théâtre Rhinocéros d'Ionesco: Monologue Final

Dissertations Gratuits : Fiche De Lecture sur la pièce de théâtre Rhinocéros d'Ionesco: Monologue Final. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  29 Mars 2015  •  1 995 Mots (8 Pages)  •  1 095 Vues

Page 1 sur 8

Ionesco, Rhinocéros

Acte III, Monologue final de Béranger

I. Le monologue

1 La parole en question

A. L’expérience de la parole solitaire

B. L’impossibilité de communiquer

C. Le geste substitut de la parole

2. La lutte contre la honte et la culpabilité

3. La crise des valeurs

II. Etre original ?

A. Une structure qui mime la solitude

B. Qui est le monstre ?

C. La décision finale de Bérenger

Les habitants d’une petite ville envahie peu à peu par une foule de rhinocéros ont été d’abord étonnés par l’incongruité du phénomène. Puis, par mimétisme, par lâcheté, ils sont tous devenus des rhinocéros, y compris les contestataires, les intellectuels, et la petite amie de Bérenger. Celui-ci, apparemment le moins armé au début de la pièce, faible, alcoolique, sensible, se retrouve seul face à un miroir, et face à des têtes de rhinocéros devenues très belles. Dans ce monologue final, Bérenger s’interroge. Ce monologue occupe donc la place dévolue au dénouement et prend l’expression de la parole solitaire, la prise de parole du « dernier homme » en quête de valeurs humaines et marque l’accession du personnage au statut de héros. Le monologue suit une progression qui rend compte du débat intérieur de Bérenger face à la rhinocérite : le texte oscille entre la résistance et la tentation, après une première séquence qui consacre l’isolement de Bérenger.

. La parole en question :

1. L’expérience de la parole solitaire

Dans ce monologue, Bérenger se définit comme un être seul.

- Par rapport au départ de Daisy : ne me laisse pas tout seul l.6, je suis tout à fait seul maintenant l.11 (effet de gradation)

- Par rapport à la langue : il est seul à parler français : je suis le seul à le parler l.33. Cette solitude est marquée par le jeu des pronoms : je/eux et par le double jeu de scène qui consiste à verrouiller la porte et à fermer les fenêtres. L’espace solitaire est protecteur. Mais finalement, c’est une solitude revendiquée : je suis le dernier homme.

2. L’impossibilité de communiquer

- avec Daisy : on ne s’entendait plus l.8. Ici, l’incapacité à communiquer est envisagée sur un plan relationnel domestique (la référence comique au ménage), mais il est un symptôme d’une incommunicabilité universelle. Valeur dérisoire de cette brouille anodine dans sa présentation et la réalité qu ‘elle recouvre.

- avec les rhinocéros, la volonté de convaincre se heurte au problème du langage : D’abord, pour les convaincre, il faut leur parler l.27.

- avec lui-même : Est-ce que je me comprends l.33? sorte d’étrangeté que Bérenger génère à son propre égard. Parler seul une langue, c’est renoncer à communiquer, d’où la tentation finale du barrissement.

Enfin, cette incapacité à communiquer est emblématisée par les photos, portraits qui bien que représentant théoriquement des semblables, ne peuvent que donner l’illusion d’une présence.

3. Le geste substitut de la parole

Le monologue est loin d’être statique et, souvent, le sens est exprimé par le geste bien mieux que par la parole.

- rapport tautologique des deux : je vais me mettre du coton dans les oreilles. (Il se met du coton dans les oreilles) l.23

- importance de toute la gestuelle : jeu de scène relatif aux tableaux, jeux de scène devant le miroir.

Ce monologue pose donc le problème de la validité de la parole dans sa fonction de communication. Il s’agit de redéfinir, en état d’urgence, le sens et le statut de la langue, c’est-à-dire ici du théâtre, qui est avant tout parole et communication.

. La quête des valeurs

1. Le problème de l’identité

La glace joue dans ce passage un rôle tout à fait essentiel. Elle est le symbole même de cette quête d’identité. Bérenger, ne pouvant plus se voir exister dans le regard d’autrui, a recours au témoignage du miroir. Le monologue ne cesse de tenter le dialogue par le biais de cet objet illusoire. Elle est également, sur le plan dramaturgique, un élément rythmique ; 6 apparitions dans les didascalies, créant un va-et-vient de Bérenger, perpétuelle tentation pour interroger cette glace, moderne fontaine d’un pitoyable Narcisse qui, a contrario, cherche à se persuader qu’il n’est pas si laid.

Les photos et les tableaux eux-mêmes sont à considérer comme des glaces possibles, puisque Bérenger finit par se reconnaître dans les êtres qu’ils sont censés représenter : Oui, je me reconnais ; c’est moi, c’est moi ! l.42. Et ce, jusqu’au dépassement final de cette quête qui semble frappée de stérilité, puisque Bérenger tourne le dos à la glace pour prendre sa résolution finale l.71.

2. La lutte contre la honte et la culpabilité

C’est un trait dominant du personnage de se sentir responsable, voire coupable : c’est ma faute, si elle est partie l.17. Sa culpabilité à l’égard de Daisy lui rappelle celle qu’il croit avoir contractée par rapport à Jean : Encore quelqu’un sur la conscience l.18.

Cette culpabilité par rapport aux autres se double d’une certaine honte d’être lui-même : J’ai eu tort

...

Télécharger au format  txt (12.4 Kb)   pdf (134.1 Kb)   docx (13.8 Kb)  
Voir 7 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com