Fiche De Lecture - Zen City de Grégoire Hervier

Fiche de lecture - Zen City, de Grégoire Hervier

L'utopie et la dystopie

L'utopie, qui peut être également appelée chimère, est considérée comme une représentation d'un projet relevant d'un idéal et sans défaut, mais irréaliste. C'est un genre d'apologue qui se traduit, dans les écrits, par un régime politique idéal, une société parfaite ou encore une communauté d'individus vivant heureux et en harmonie, souvent écrites pour dénoncer les injustices et dérives de leurs temps. Un récit utopique présente bien souvent un monde qualifié de parfait, mais il s'avère, en général, que ces utopies se révèlent mauvaises.

Le mot « utopie » a été inventé par Thomas More en 1516, en voulant désigner le lieu imaginaire et idéal qu'il a conçu dans son ouvrage du même nom Utopia ; ce mot est construit avec le préfixe grec ou- de sens privatif et noté en latin au moyen de la seule lettre u, et , tόpos (« lieu »), signifiant donc « en aucun lieu ».

Une dystopie, ou contre-utopie, est un récit de fiction mettant en scène une société imaginaire organisée de telle façon qu'elle empêche ses membres d'atteindre le bonheur et contre l'avènement de laquelle l'auteur entend mettre en garde le lecteur. La dystopie s'oppose à l'utopie : plutôt que ,présenter un monde parfait, la dystopie en propose un des des pires qui puissent être envisagé.

La différence entre dystopie et utopie tient plus à la forme littéraire et à l'intention de son auteur qu'au contenu. En effet, après examen, nombre d'utopies positives peuvent également se révéler effrayantes.

Le mot dystopie vient de l'anglais dystopia, qui a été formé par l'association du préfixe dys- et du radical d'origine grecque, tόpos  (« lieu »), il signifie, littéralement «mauvais lieu » (dans le sens lieu néfaste). Cette association a été conçue pour rappeler le terme utopie, auquel il s'oppose.

Certains penseurs considèrent les utopies comme des choses positives, qui favorisent le progrès de l'humanité. Avec la dystopie, elles permettent ainsi de critiquer la société dans le but de la faire changer. Comme la critique est faites via ces deux formes artistiques, les auteurs évitent ainsi la censure. Ils situent leurs récits utopiques et dystopiques dans un monde imaginaire, inconnu et/ou inaccessible.

La première utopie date de la Grèce antique. En effet, Platon fut le premier précurseur de cette idéologie avec son ouvrage République qui présente, selon lui, la cité idéale.

Le livre

Grégoire Hervier est un romancier français, né dans le Val-de-Marne en 1977. C'est un passionné de cinéma fantastique et d'horreur, de rock et de karaté. Après quelques expériences cinématographiques et musicales arrêtées à temps, il se lance dans l’écriture en 2003. Étant un auteur contemporain, il n'est pas très connu, et a seulement écrit deux ouvrages : Scream Test, en 2006, et Zen City, l’œuvre étudiée, en 2009. Son premier ouvrage a, cependant, déjà été primé (Prix Méditerranée des lycéens et le Prix polar derrière les murs).

Dans ses romans, il dépeint sur le ton de la satire les dérives orwelliennes de la société contemporaine, en particulier la télé-réalité et l’utilisation abusive de certaines technologies comme la RFID, dont il est souvent question dans Zen City, comme nous allons le voir par la suite.

C'est l'histoire d'un jeune cadre trentenaire, dont la principale caractéristique est d’être remarquablement moyen en tout point, d'avoir une vie remarquablement normale, il est l'homme le

plus banal qui soit, sans qualités ni défauts particuliers. C'est le français moyen typique. Ce jeune cadre donc, nommé Dominique Dubois, part s'installer dans un cadre idyllique pyrénéen, plus précisément dans une ville novatrice au sein de laquelle les cadres peuvent travailler sereinement - tout est fait pour satisfaire leur bien-être - en étant à la pointe de la technologie : la ville est dite la plus sécurisée du monde, car un système de puce RFID (radio frequency identification) est mis en place. Chaque habitant possède une puce, implantée sous la peau, capable de le localiser à n'importe quel moment, peu importe l'endroit où il se trouve. Zen City est donc considérée comme un ville où le bien règne en permanence, et où il ne peut rien arriver. Mais en lisant le blog et le journal de Dominique Dubois, qui constituent ce livre, on se rend vite compte qu'une telle vie, d'abord pouvant paraître presque utopique, peut se révéler finalement cauchemardesque : une collègue de Dubois est assassinée, sous la surveillance de la « Ville parfaite ». S'ensuit dès lors une recherche intense de réponses de la

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